Me Fahmi Saïd Ibrahim est appelé à passer en conseil disciplinaire, mardi dernier. L’audience est reporté jusqu’au 12 septembre prochain. Ce report a, hier, permis au collectif des avocats d’afficher leur soutien à leur confrère Me Fahmi. Une occasion nette d’annoncer l’illégitimité du président du conseil de l’ordre, et la mise en garde au procureur général. Selon les avocats, Me Fahmi ne doit pas être jugé par un conseil disciplinaire illégal.
Le procureur général a accusé Me Fahmi d’avoir violé la déontologie du métier d’avocat. Certaines procédures sont intentées contre lui. Le collectif des avocats a rappelé que c’est une première fois dans l’histoire qu’un avocat subit des actes d’acharnements contre un avocat. « On exerce ce métier depuis des années, on a jamais vu une telle personnalité, digne de confiance de son métier comme Me Fahmi, être poursuivi par le procureur général. Les avocats doivent mettre fin à cette attitude. Le procureur général a imposé au conseil de l’ordre de punir Me Fahmi à une peine sévère en nous accusant également comme des blogueurs. Cet acte n’est pas logique. Ce procureur général sait très bien que la mandature du bâtonnier Me Mzimba est expirée », s’est étonné Me Moudjahid Abdoulbastoi.
Les avocats de Fahmi attendent les 12 septembre
Dans ses explications, Me Moudjahid a expliqué les raisons fondamentales du report de l’audience jusqu’au 12 septembre prochain. « Lorsque l’audience est reporté, nous n’avons débâclé aucun argument. On attend cette date. Il existe une volonté ferme de machinations sur l’affaire de Me Fahmi. Nous étions informés qu’une lettre a signalé que Me Mzimba ne siégera pas à l’audience, trois (3) membres étaient présents au lieu de neuf (9). Et le pire est que Me Mzimba a signifié qu’il a une amitié notaire contre Me Fahmi. Nous avons vécu trois années sans règlement intérieur. Donc, sans aucune proposition de papiers. Me Mzimba ne soutient pas ses confrères, mais il est entrain de les sanctionner seulement», a rappelé Me Moudjahid.
« Le barreau est donc mal barré »
Pour Me Idrisse, Me Mzimba n’a pas la légitimité d’être au fauteuil du conseil de l’ordre car son mandat est expiré. La violation de la loi par les avocats donne une mauvaise image devant la société civile. « Les avocats ne doivent pas bafouer la loi. Par contre, ils sont les mieux placés à respecter la loi. Si l’avocat viole la loi, qui défendra la loi ? Me Mzimba a été voté depuis 2017, la date de sa mandature est terminée. Pourquoi ce monsieur veut continuer à présider ce conseil ? Me Mzimba doit laisser le pouvoir à son confrère. Le barreau est donc mal barré. Me Fahmi ne sera pas jugé par un conseil de l’ordre illégitime. Imaginez-vous, une audience qui a été présidée par un avocat à l’assemblée nationale (Me Baco) m’a épaté. Me Fahmi est notre doyen qui a passé 30 ans d’expériences dans l’exercice de ses fonctions. Il ne mérite pas tous ces agissements. Le conseil de l’ordre est là pour faciliter les affaires des avocats », a montré Me Idrisse. Et lui d’ajouter « ici aux Comores, une personne peut-être au dessus de la loi. Me Mzimba a été remplacé par un autre avocat lors d’une assemblée générale, mais il a fait un appel. Les élections sont donc rejetées. Heureusement, un grand merci aux initiateurs de l’installation du haut conseil de la magistrature car les avocats auront un endroit pour réclamer leurs droits ».
De même, Me Fatoumia Mohamed Zaina s’exprime qu’en « matière juridique, en absence d’un magistrat, l’audience doit être présidée par un juge en had oc. Au 12 septembre prévu, le conseil disciplinaire sera incomplet et illégitime. Me Mzimba pourra peut-être gérer les affaires courantes, mais il ne doit pas juger Me Fahmi ».
Abdoulandhum Ahamada