La crise sanitaire du Coronavirus à impacté les activités commerciales des vendeuses et vendeurs du petit marché. Du matin au soir, ces marchands tentent de supporter les difficultés dans leur travail avec des conditions sanitaires sans contrôle. Les mesures liées à la suspension des mariages ont impacté leur commerce, très faible vente de leurs produits de première nécessité, notamment des tomates, des maniocs, des légumes.
Le Coronavirus a touché le domaine du commerce. La vente des produits de première nécessité est un facteur majeur pour procurer les besoins quotidiens. Les marchands du petit marché de Moroni se plaignent quant à la vie difficile qu’ils traversent durant leurs activités commerciales. « Le Coronavirus a bouleversé toute la situation. Actuellement, tout vendeur ne cesse d’exprimer son désarroi face à la vie difficile qu’il traverse dans ce petit marché. Mes légumes trainent puisque les clients viennent rarement. On sort du travail à 15h. Les produits ont chutés à bas prix car il n’existe pas des activités commerciales fréquentes. Avant le Coronavirus, je peux bénéficier par jour la somme de 25.000 fc. Maintenant, si je gagne 2.500 fc, je commence à danser. Ce qui a provoqué cette décadence est l’arrêt des mariages traditionnels (mashuhuli). Car lors de ces activités, nous gagnons beaucoup. Je souhaiterais que le gouvernement nous facilite la vie », a montré Naim Biladi, marchand des légumes au petit marché de Moroni.
Hartadji Saindou optimiste
Concernant le recul des activités commerciales, Hartadji Saindou, vendeur des maniocs et taros s’est montré patient face à cette crise sanitaire. Selon lui, les vendeurs traversent des difficultés dans leur vie quotidienne mais espère que tout changera dans un bref délai. « Nous avons reçu beaucoup de revenus dans ce métier avant l’apparition de cette maladie. Mais un musulman doit être patient car il y a le mauvais et le beau temps. La fermeture des frontières n’a pas facilité la vie du commerçant car la période des mashuhuli, nous gagnons beaucoup. Les activités commerciales connaissent un recul. Une baisse des prix des denrées alimentaires est constatée. Un kilogramme de taros coutait 1.500fc, actuellement, il coûte 750 fc pour ne pas les garder dans ma maison. Si le gouvernement n’autorise pas les mariages traditionnels, on va faire faillite. C’est une crise dans la crise », a expliqué le vendeur. « Pour autoriser les je-viens à venir en vacance aux Comores, le gouvernement doit veiller sur l’évolution de la maladie à l’échelle mondiale. Car on a tant résisté face à ces conditions précaires mais on a toujours survécu », avance Hartadji Saindou.
Plus de temps, moins de revenu
Maman Nair Soilihi, vendeuse de tomates au petit marché explique clairement comment elle fait ses dépenses domestiques avec cette situation difficile de son travail. « J’ai quatre enfants. Je vends des tomates et concombres pour assurer le quotidien de mes enfants. Je gagne peu par jour à cause de ce Coronavirus qui a entrainé l’arrêt des mashouhouli. Je dois impérativement payer le loyer mensuel avec une somme minimale. Mais je négocie parfois avec le propriétaire de la maison. C’est difficile de vivre avec cette situation médiocre car je me présente ici chaque matin avec un revenu de 5.000fc. C’est difficile à dire mais c’est la vie. Je paie l’écolage de mes trois enfants avec 25.000fc par mois. Comment une vendeuse de tomates et concombres peut assumer le quotidien de ses enfants avec un métier de peu de revenu. C’est un scandale », a raconté maman Nair Soilihi, la vendeuse.
Hadidja Moussa charge le gouvernement
Pour Hadidja Moussa, une marchande des salades et carottes, le gouvernement a une lourde responsabilité face à cette situation difficile que traversent les vendeuses. Elle s’appuie sur l’arrêt des mashuhuli pourtant les membres du gouvernement multiplient ses réunions et cérémonies de manifestations sans contrainte. « Je suis tellement choquée de la manière que le gouvernement traite les citoyens. Je suis convaincue que nous sommes en face d’une crise sanitaire du Coronavirus. Toutes les activités liées aux cérémonies de mariage sont suspendues. Pourquoi le gouvernement ne libère pas les mariages traditionnels pourtant je vois les membres du gouvernement entrain d’organiser des réunions dans les localités du pays ? Si le gouvernement ne libère pas ces cérémonies traditionnelles, nous serons dans une crise totale », a précisé la vendeuse, maman Nair.
Abdoulandhum Ahamada