Un mois après le lancement des projets Facilité emploi, le plan de développement intérimaire et projet intégré de développement de chaines de valeurs et de compétitivité, Said Ahmed Said Abdillah salue cette politique qui tend vers l’émergence du pays. Mais pour lui, pour arriver à créer 80.000 emplois en quatre ans, il faut développer le secteur bancaire.
Comment expliquez-vous les lancements des 3 projets de développement par le gouvernement comorien en moins de trois ?
Les lancements de trois projets de développement qui se complète montre la volonté et l’engagement du chef de l’Etat, Azali Assoumani d’aller vers l’émergence d’ici 2030.
Le plan de développement intérimaire compte 80.000 emplois. Est-il possible dans une période de 4 ans ?
Le plan de développement intérimaire (PDI) est un projet qui regroupe, d’abord, les différents ministères et les sociétés d’Etat et semi-étatiques. Les Comores sont un archipel de quatre îles et dans les trois îles indépendantes et libres, il y a encore beaucoup à faire. La création de 80.000 emplois en quatre ans est largement possible si on y met de la bonne volonté et en y impliquant la banque centrale. Pour donner un exemple, le secteur bancaire est moins développé dans notre pays. Seulement en développant le secteur bancaire, nous pourrons créer plus de 2000 (deux milles) emplois, en quatre ans. En développant le secteur bancaire, on favorise l’épargne et qui est l’un des facteurs de développement économique. En favorisant l’épargne, on permet la rencontre entre l’idée et le moyen afin de faciliter les créations de petites et moyennes entreprises. On peut aussi parler du secteur agricole et pêche, qui regorge plusieurs emplois non pourvus. Et enfin l’administration, qui n’existe pas dans nos villes et villages et qui est, entre autres, responsable du faible collecte des recettes de l’Etat.
Vous n’êtes pas sans savoir que le président avait annoncé en 2016, « un jeune, un emploi ». Mais rien n’a été fait. N’est-il pas un mea-culpa au peuple, notamment le lancement du plan de développement intérimaire ?
Il n’y a pas mea-culpa au peuple comorien. Le président avait d’abord voulu mettre les bases fondamentales de nos institutions qui vont permettre de mener le combat d’ « un jeune, un emploi ». La constitution de 2002 ne permettait pas un projet de long terme pouvant favoriser le développement de notre pays, vue l’instabilité constitutionnelle qu’on avait introduit, liée à la tournante tous les cinq ans. Les institutions ont été installées et les élections ont eu lieu, les présidentielles, les gouverneurs et les députés. Il me semble logique qu’aujourd’hui, on s’attaque aux fléaux qui rongent notre pays, qui sont le chômage des jeunes et surtout des jeunes diplômés.
Un plan de relance de l’économie post coronavirus n’est jusqu’à présent pas dévoilé. Qu’en dites-vous ?
Vous venez de dire qu’il y a eu trois plans de développement lancés par le gouvernement. Je pense que chacun a tenu compte du covid-19 et après la covid-19. Je ne pense pas qu’il faudra faire un plan spécifique après covid-19.
Et sur le secteur du tourisme, avez-vous une vision de promotion de ce secteur une fois les frontières ouvertes ?
Le secteur touristique a été le plus touché par la crise du covid-19. Il faudra beaucoup de temps pour reprendre les activités. L’office du tourisme s’y met en laçant une promotion du tourisme. Ce sont des initiatives qui vont relancer les activités touristiques et créer de l’emploi. Dès que les frontières aériennes seront ouvertes, le 7 septembre prochain, le secteur touristique commencera à respirer et à décoller.
Propos recueillis par KDBA