ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Anjouan : Mutsamudu face à un tsunami de détritus

Déchets et ordures jonchant le sol, l’insalubrité sur les trottoirs. Alors que le paiement de la taxe se poursuit, à Mutsamudu Anjouan, les habitants marchent sur les ordures. Au grand dam des citoyens, les associations devraient travailler à bras le corps pour une opération citoyenne de ramassage des déchets et ordures.

Associations, volontaires, autorités sont appelés par les citoyens lambda à mener une opération de nettoyage de la ville. Des mouches et odeurs nauséabondes dans la capitale anjouanaise. Bien que la population s’habitue à ce phénomène, des conséquences peuvent se manifester. Des déchets et ordures jonchent la ville de Mutsamudu. Des familles n’hésitent pas à déposer leurs déchets et ordures ménagers dans les trottoirs provoquant des débordements inadmissibles. Avec la taxe, la population estimait que la ville serait propre mais la situation ne s’est pas résorbée. Les dépôts sauvages augmentent. Si rien n’est fait, Mutsamudu risque de s’exposer à un grand tsunami de détritus. Pour échapper à ce raz-de-marée, une mobilisation citoyenne s’impose pour une opération de nettoyage et de ramassage d’ordures.  

 Des problèmes financiers ? « Le gouvernement nous promet toujours mais rien n’est fait. On devrait bénéficier une somme additionnelle, mais en vain. Le problème est financier et non autre », regrette un conseiller communal. Le riverain de la capitale est effectivement exposé à un danger permanent sur la circulation. Sur le boulevard le Cœlacanthe et à la place de l’indépendance de Mzingaju, le trottoir est bombé d’ordures ménagères occasionnées par une poubelle de la Mairie rarement débarrassée et vidée.

Les élèves en danger

Le squat sauvage des camions sur la route où plusieurs élèves empruntent  tous les jours expose encore plus en danger le riverain. « Y-a-t-il un élu à Mutsamudu ? La réponse serait non. Sillonnons la ville pour mieux comprendre la situation », indique un parent d’élève. La sécurité des enfants en particulier est bradée à la merci de l’insalubrité. A-t-on entendu dans une édition de nos confrères de l’ORTC que « crampe est dans l’estomac de la capitale. »

Pire encore et dangereux, les enfants et les parents ont que deux choix sur ce passage obligé vers l’école. Les centaines de personnes qui empruntent quotidiennement cette voie, soit on marche sur les  tas d’ordures déposés sauvagement sur le trottoir à côté d’une poubelle, soit on tente sur ce tronçon occupé de deux côtés par des camions et voitures en squat sauvage, selon encore nos confrères.

Ce qui est à alerter,  cette voie est devenue depuis des mois la gueule d’un loup qui ne dit pas son nom. Les enfants, parmi eux, il y a certains qui partent seuls à l’école. La mairie, la police et la gendarmerie, et les associations, à part les maladies et les mouches qui envahissent les maisons aux alentours, les accidents de la circulation sont dans l’ombre visiblement à cause de cette exposition d’une poubelle qui barre le trottoir ainsi que les camions et voitures qui garent dans les deux sens.

Devant la banque à Chitsangani, une mauvaise atmosphère résonne. Sur la voie qui mène vers la société nationale de télécommunication, un autre trottoir est barricadé par des montagnes d’ordures. Les enfants qui vont à l’école passent au milieu de la route, ici impossible de marcher sur la route. La problématique ne doit pas se poser uniquement sur l’administration communale, c’est une affaire de tout le monde, selon un agent de la mairie de Mutsamudu.

Cette scène de saleté, Mutsamudu la connait très bien. Les détritus produits par les habitants augmentent du jour au lendemain. Pourtant, le ramassage est arrêté. La situation pourrait se détériorer. Face au « boom » d’ordures à la capitale anjouanaise, des sensibilisations contre les déchets biodégradables doit être menée afin de prévenir la population sur la pollution.

Tout recycler ?

Une ville sans déchet, le chemin est encore long. Tout recycler ? Recycler les déchets pour jeter moins apparait comme un horizon cauchemardesque. Se donner un objectif de valoriser les déchets produits par les habitants est un défi à relever. Rien de révolutionnaire. La verte pour les déchets organiques dont le contenu finit en compost. La bleue pour le plastique, le métal, le verre et le papier. Mettre au point le ramassage des déchets et ordures organiques en porte-à-porte serait un atout contre les débordements des détritus. En faisant cet effort, dit-on, le citadin prendra conscience du volume de détritus qu’il génère et sera ainsi encouragé à le réduire.

JAD

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