ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Appel de Marseille

Communiqué

Les électeurs et les électrices comoriens ont été appelés aux urnes, dimanche 24 mars 2019, à l’occasion des élections présidentielles et des gouverneurs anticipées, pour choisir de nouveaux dirigeants pour leur pays.

Ce scrutin a été précédé d’une campagne électorale qui s’est déroulée dans des conditions acceptables et un climat relativement apaisé. Tous les candidats ont pu développer devant le peuple comorien leur vision en vue de solliciter sa confiance.

Ce climat aurait du continuer jusqu’au soir du dimanche pour que les électeurs des trois îles puissent départager les candidats de façon libre et transparente. Malheureusement, cela n’a pas été le cas.

Le gouvernement, l’Armée nationale et la CENI ont choisi de bafouer toutes les règles électorales, afin de favoriser un seul candidat, à savoir le président sortant M. AzaliAssoumani. 

Et la suite on la connait très bien : Bourrage des urnes dans les trois îles, fausses procurations fournies par la justice, tirs à balles réelles ayant causé des morts et des blessés graves à Anjouan et à Ngazidja, expulsion des assesseurs des bureaux de vote. Cela a été souligné par la presse locale et internationale, l’observatoire national des élections, et même la mission des observateurs internationaux conduite par l’Union africaine.

Cette dernière a clairement déclaré que le scrutin de dimanche n’a été ni transparent ni crédible.

Face à cette mascarade organisée pour faire gagner M. Azali par la force, 12 des 13 candidats à l’élection présidentielle se sont retirés du processus électoral après avoir essuyé le refus de la CENI de les recevoir pour qu’une solution soit trouvée à temps.

Ces 12 candidats ont par ailleurs appelé leurs assesseurs à se retirer des bureaux de vote et à ne signer aucun procès verbal. Par conséquent, ils ont rejeté le scrutin et le résultat qui en est issu. Dans la foulée, ils ont déclaré illégitime le gouvernement en place tout en appelant à la formation d’un gouvernement d’Union nationale de transition qui aura pour mission de rétablir l’ordre dans le pays.  

Le lundi 25 mars, l’ensemble de ces candidats sont descendus dans la rue de la capitale des Comores pour manifester leur désaccord et dénoncer la mascarade et l’escalade de dimanche, mais la manifestation a été réprimée, et encore une fois les militaires ont tiré à balles réelles et fait de nombreux blessés dont des candidats.

Conscients de la gravité des conséquences d’une telle situation dans notre pays, les Comoriens de l’étranger, plus particulièrement de France, ne peuvent pas restés insensibles. Ils doivent agir.

C’est la raison pour laquelle nous nous sommes réunis en collectif unique depuis Marseille pour apporter notre soutien aux 12  candidats, à l’ensemble de nos compatriotes qui défendent les valeurs de la démocratie et de la paix en Union des Comores.

Nous faisons appel à tous les Comoriens, notamment de l’Extérieur, pour qu’ils rejoignent ce mouvement afin d’organiser la résistance contre la dictature qui veut s’installer dans notre cher pays.   

Les Comores méritent la paix, la prospérité, et les Comoriens ont droit à une vie meilleure. Les Comoriens de l’Extérieur, de par leur engagement de toujours pour les Comores, leur intelligence, et leur attachement à la nation comorienne ont un devoir à accomplir dans ces circonstances.

 

Marseille le 26 mars 2019

Le collectif des Comoriens de l’Extérieur

collectif.comoriens.etrangers@gmail.com

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