Dans un récent article, j’ai posé les bases d’une interrogation et d’une réflexion sur les thèmes qui animeront la campagne électorale de ce moment. Dans le climat d’effervescence totale entre les candidats de l’opposition, les sujets qui animent les meetings et réunions publiques électorales semblent déjà formulés à l’avance. En analysant le contenu des coupures de presse et des interviews consacrés aux candidats aux élections présidentielles et gubernatoriales, il est évident de constater que les projets de nos courageux candidats se limitent à propositions encore abstraites, inexpliquées et encore floues. Retour des accords de Fomboni de 2001, fin des tribunaux d’exception, retour de Mayotte, fin des conflits de compétence, affectation de 30% du salaire présidentiel à la promotion du sport, attaque aux problèmes sérieux du pays…autant de sujets animent la trame des programmes politiques des candidats.
A travers ces discours mielleux se cachent des candidats sans projets crédibles. On se demande comment certains candidats de l’opposition tiennent des propos faisant l’éloge de l’immobilisme socioéconomique du pays. Les accords de Fomboni étaient une solution de dernière minute visant à éviter au pays de sombrer dans le chaos total. On le sait. Maintenant que les choses se sont apaisées, il y a lieu de mettre le pays dans les rails du développement. Les preuves sont visibles, le pays connait une mutation socioéconomique importante grâce aux différentes réalisations effectuées par le Candidat-président Azali Assoumani. On se demande également comment un candidat de l’opposition se fixe uniquement sur le retour de Mayotte comme principale préoccupation politique. Par quels moyens et quelles stratégies ? Le contentieux mahorais ne demande-t-il pas une autre approche diplomatique de l’aborder ? Laquelle ? N’y a-t-il pas encore d’autres choses à nous proposer ? Comment un candidat frondeur du pouvoir s’engage à promouvoir le sport en lui octroyant 30% de son salaire, alors qu’il n’a jamais été impliqué à la cause des jeunes pendant plus de vingt années d’exercice diplomatique ? Que signifie « s’attaquer aux problèmes sérieux du pays ? » Toutes ces interrogations méritent d’être formulées. Il est temps. C’est le moment de nous conquérir. Nous avons soif de vos projets, chers candidats de l’opposition.
Des partis d’opposition avides de pouvoir
Le manque de crédibilité de l’opposition s’affiche tous les jours. Ces partis qui ont fait front pour saboter les assises nationales, semer la terreur dans le référendum constitutionnel et s’investir pour des tentatives de déstabilisation du pays doivent maintenant être en mesurer de s’unir, s’allier pour une représentation unique et forte. En vain. Le seul discours qu’ils tiennent c’est de battre Azali. Mais, comment ? Les élections actuelles sont le parachèvement des assises qu’ils ont refusées de participer. Ces échéances électorales constituent un moyen important d’analyser la sociologie électorale et les pratiques politiques aux Comores. La première hypothèse que l’on puisse formuler est que la maturité et les convictions politiques sont encore loin d’être ancrées dans le fonctionnement d’une opposition instable. L’inexistence d’un projet politique digne contribue à décrédibiliser l’opposition.
Le projet de l’émergence : une réponse crédible et visible
Je l’ai souligné et le souligne encore : l’émergence n’est pas un rêve, elle se vit. Le projet du candidat de la mouvance présidentielle s’inscrit sur la continuité des projets de développement pour permettre au pays d’être au rendez-vous de l’émergence 2030. Au cours de ces deux dernières années, le bilan d’Azali à la tête du pays est plus que salutaire. Les différents chantiers engagés permettent au pays de viser loin. Fini le temps des promesses. L’heure est aux actes. Et on les voit. On y croit. Le pays reprend son souffle, consolide sa souveraineté et son honneur. Les Comoriens ont l’espoir d’améliorer leur quotidien par la fluidité de la circulation, la fourniture d’énergie électrique, la baisse des PPN…Il ne s’agit pas par là d’un projet de vote ou de promesses électorales, c’est un projet de développement dont les réalisations sont énumérées dans le document des assises nationales et le projet quinquennal du gouvernement. Ce n’est pas de la littérature mais plutôt un travail de terrain qui se réalise quotidiennement grâce à la coordination du secrétariat général du gouvernement. La campagne est lancée mais le développement du pays est en marche.
Issa ABDOUSSALAMI
Sociologue, doctorant à Aix-Marseille Université