ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

La gestion des déchets de la capitale Moroni fait l’objet d’une grande inquiétude des vendeurs  dans  les deux marchés. Malgré que  trois camions de ramassage sont  récemment dédouanés afin d’accélérer le processus de ramassage des déchets, les vendeurs pointent du doigt à la mairie. Cette institution accuse à son tour les vendeurs sur les conditions environnementales et hygiéniques déplorables au sein de la capitale.

Si l’Union des Comores est contre la menace sanitaire du coronavirus, la capitale Moroni fait face à une autre crise. Des ordures avec des conditions hygiéniques cruelles dans les deux marchés de Moroni. L’environnement est à la merci de la puanteur et de l’insalubrité pouvant engendrer  des sérieux problèmes. Certains vendeurs du petit marché de  Moroni lancent un cri de détresse au risque de ne pas se laisser succomber dans des conditions sanitaires déplorables. Ils appellent donc les autorités compétentes, notamment la mairie de Moroni à trouver  une solution palliative et pérenne. « Je te laisse toi-même observer. Tu vois toi-même une telle réciprocité entre de mes produits placés à deux doigts de ces déchets, c’est une scène environnementale insupportable, mais seul Dieu qui en décide l’essor de ses créatures », a montré maman Houssam, vendeuse des produits locaux.

L’on observe des déchets dangereux aux marchés de la capitale. Des types de déchets qui contiennent des nombreuses substances polluantes et toxiques. C’est dommage que le processus du traitement des déchets ne soit pas encore mis en œuvre par les autorités compétentes. « Nous savons que le processus pour le traitement des déchets n’est pas encore engagé dans notre pays, mais le ramassage doit être une priorité permanente en espérant une santé publique durable », a avancé maman Houssam. Selon elle, mettre en œuvre une activité innovante pour la  valorisation et le  recyclage des déchets,  cela répondrait à la prise en charge d’une fraction significative pour l’économie du pays et de faciliter l’emploi de la jeunesse.

Alors que certains vendeurs accusent la mairie d’une  mauvaise gestion des déchets, Aboubacar, chef de service de voirie contre à attaque. « Nos agents de terrain en charge de ramassage  des déchets  travaillent en permanence tous les jours, mais nous avons constaté que les vendeurs jouent avec l’ignorance et au final ils nous accusent d’être incapable de gérer les ordures », a-t-il souligné. La capitale  Moroni est pour nous tous, poursuit-il, alors que chacun est prié  de témoigner une preuve de responsabilité pour  une capitale propre et référentielle.

Dans le souci de mieux renforcer les capacités de  la gestion des déchets au sein de la capitale Moroni pour un environnement sain, les responsables du service  voirie préconisent d’ores et déjà,  la mise en place  des éco-gardes partout.

 

« Nous avons déjà élaboré un plan pour l’emplacement des éco-gardes dans toutes les portes d’entrée et sortie en vue de mieux s’assurer que les petits déchets portés en mains soient bien amenés, ramassés et nous informons que  des sanctions sèvres sont déjà prévues aux transgresseurs », a-t-il annoncé. Cette volonté, dit-il, va de paire avec les nouvelles perspectives prises par la commission de voirie de la mairie dont sa préoccupation est de répondre aux besoins de tout le monde. Elle permettra une bonne structure d’un réseau de collecte professionnelle et ménagère devant faciliter les agents de ramassage à faire mieux leur travail pour une capitale attractive aux touristes.

Nassuf. M. Abdou

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le vendredi 22 mai dernier marque la journée mondiale de la diversité biologique. En pleine crise liée au coronavirus, un reflexe sur le rapport de l’humain avec la nature est de mise.

La perte de la biodiversité réduit-elle la capacité de la nature à contribuer au bien-être de l’humanité ? La nature procure aux populations des ressources essentielles à la vie. Des études démontrent les bienfaits de la nature sur le bien-être mental et physique. Un impact réel à l’échelle mondiale sur l’avenir de la planète est possible. « Les villes et les régions municipales jouent un rôle essentiel pour répondre à la perte de la biodiversité et rétablir le lien entre l’être humain et la nature », a déclaré Valérie Plante, mairesse de la ville de Montréal et vice-présidente de l’AIMF. « En tant que mairesses, maires et responsables de gouvernements locaux, et en tant que membres de l’AIMF, poursuit-elle, nous sommes dans une position privilégiée pour contribuer à la protection de notre biodiversité et nos écosystèmes de manière à restaurer le lien entre l’humain et la nature. »

La plateforme scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) soulignait avec justesse que la perte de la biodiversité, qui se poursuit dans toutes les régions du monde, réduit considérablement la capacité de la nature à contribuer au bien-être des populations. « Cette tendance inquiétante compromet le développement économique, nos moyens de subsistance, la sécurité alimentaire, la santé humaine, ainsi que la qualité de vie des populations du monde entier », explique Valérie Plante.

La vice-présidente de l’AIMF préconise de joindre l’initiative mondiale CitiesWith Nature, une plateforme unique permettant à toutes les villes de partager leurs ambitions, leurs projets et leurs actions, d’apprendre ensemble et de s’inspirer les unes les autres, entrer en contact avec les correspondantes et les correspondants nationaux de la Convention sur la diversité biologique (CDB) pour les perspectives pour l’après-2020, travailler en collaboration avec tous les partenaires pour responsabiliser votre communauté et la sensibiliser à la valeur de la biodiversité et aux bienfaits de la nature sur la santé et le bien-être…

KDBA

Les jeunes étudiants sont de plus en plus nombreux à sécher les cours un jour par semaine pour demander davantage d’action pour le climat. En initiant le mouvement dans leur pays, quelques lycéennes et collégiennes sont devenues des figures mobilisatrices.

Partie de Suède à la rentrée, la mobilisation des écoliers a essaimé en Australie, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Suisse (où le mouvement veut rester horizontal, sans meneur), en Belgique, au Canada, aux Etats-Unis, en Irlande et au Royaume-Uni. Motivée par l’essor des marches pour le climat, la jeune génération mène sa propre action face à l’urgence climatique. Ils sont de plus en plus nombreux à faire la grève de l’école un jour par semaine pour tenter de sauver leur avenir. Aux yeux de beaucoup, les adultes n’ont pas pris la mesure de la catastrophe qui s’annonce et sont donc incapables de prendre les mesures parfois radicales qui s’imposent. Les foules sont assez mixtes mais la fronde est menée par des filles. Revue des principales initiatrices.

En Suède, la pionnière Greta Thunberg

Les écoliers grévistes ont tous son nom aux lèvres. La Suédoise Greta Thunberg a été la première à manifester à Stockholm, toute seule, devant le Parlement de son pays au lieu d’aller en cours. Elle s’y est rendue tous les jours pendant trois semaines avant les élections de septembre 2018, pour demander au Premier ministre de se conformer à l’Accord de Paris. Elle a ensuite décidé de renouveler son action chaque vendredi, en twittant avec le hashtag #ClimateStrike.

L’adolescente de 15 ans, dont le pays s’est engagé à être neutre en carbone en 2045, une première mondiale, estime que la date butoir est trop lointaine et que les gouvernements doivent agir plus vite. Elle intime les dirigeants mondiaux à mettre en œuvre les mesures nécessaires à limiter le réchauffement à +2°C, idéalement +1,5°C, par rapport à l’ère préindustrielle. Elle est devenue vegan, n’achète plus de produits neufs, a convaincu sa mère, chanteuse lyrique, de renoncer à prendre l’avion et son père d’acheter une voiture électrique plutôt que le gros 4×4 dont il rêvait.

Ses parents ont tenté de la dissuader de continuer sa grève, sans succès. D’autres manifestants se sont progressivement joints à elle. Un texte, écrit par cette autiste Asperger pour détailler ses motivations, est devenu viral. La médiatisation a suivi.

Début décembre, Greta Thunberg a impressionné par un discours argumenté lors de la 24e conférence des Nations unies sur le climat à Katowice, en Pologne. Elle appelle à une grève mondiale des écoliers le 15 mars.

Invitée au forum de Davos, elle a préféré faire 32 heures de train plutôt que de prendre l’avion, trop polluant. Question de cohérence. «J’estime qu’il est insensé que des personnes qui discutent notamment ici du dérèglement du climat, arrivent en jet privé», a-t-elle tancé d’entrée, allusion aux quelques centaines d’avions spécialement affrétés pour l’occasion. Les responsables économiques et politiques «savent exactement quelles valeurs inestimables ils ont sacrifiées afin de continuer à gagner des sommes d’argent inimaginables», a-t-elle déclaré à l’AFP.

Trois Australiennes lui emboîtent le pas

Harriet O’Shea Carre et Milou Albrecht, 14 ans, étudient dans un collège à 1 h 30 au nord de Melbourne. Elles ont voulu organiser une première «Climate strike» en Australie le 30 janvier, dans une ville de leur Etat, la Virginie. Dans une tribune publiée sur le site du Guardian, elles témoignent de leur quotidien dans une zone rurale, où elles ont fait l’expérience des événements climatiques extrêmes. «Notre gouvernement est censé nous protéger, pas détruire nos chances d’avoir un futur sans danger», regrettent-elles, alors que les émissions de CO2 en Australie repartent à la hausse. Et d’interpeller les politiciens : «Il est temps de nous écouté ». La mère de Milou, psychologue, les a sensibilisées aux conséquences du changement climatique sur la santé mentale, sujet encore peu abordé.

La troisième signataire est Jean Hinchliffe. A 14 ans, cette collégienne s’est rapprochée de Milou et Harriet pour organiser une manifestation le même jour à Sydney. La jeune activiste a déclaré au magazine The Bragavoir été appuyée par ses enseignants. Elle n’en est pas à son coup d’essai puisqu’elle était déjà militante écolo pour le mouvement progressiste GETUP. Des milliers d’écoliers, collégiens et lycéens ont finalement fait grève simultanément dans plus de vingt villes le vendredi 30 novembre. La mobilisation n’était pas au goût du Premier ministre conservateur Scott Morrison, qui avait au préalable déclaré vouloir «moins d’activisme dans les écoles». Des commentaires qui ont galvanisé les foules, venues avec des pancartes «Stop Adani» pour contester un projet d’exploitation de mine à charbon par la firme australienne Adani et demander au pays de se tourner vers les énergies renouvelables. Le vendredi suivant, le 7 décembre, rebelote. Jean Hinchliffe était au premier rang, porte-voix à la main.

Source : Libération