ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Claire A. Pierangelo : « Nous allons aider les Comores à protéger leur souveraineté maritime »

Dans une rencontre avec les médias, l’ambassadrice américaine accréditée aux Comores est revenue sur les relations bilatérales américano-comoriennes. En marge de cette rencontre, Claire A. Pierangelo a réitéré le soutien du gouvernement américain au développement des Comores dans plusieurs domaines, plus particulièrement dans le domaine de la coopération économique et de la protection de la souveraineté maritime.

En visite officielle à Moroni, quel a été l’intérêt de votre visite ? Quelles sont vos ambitions pour le renforcement des relations bilatérales entre les deux pays ?

Ma visite aux Comores s’inscrit dans le cadre de la coopération entre les Etats-Unis et les Comores. Une coopération historique et d’intérêt commun. A travers ma visite, nous avons discuté des questions des relations bilatérales, de sécurité, de partenariat économique. Notre objectif est d’accompagner les Comores dans leur développement pour pouvoir faire face aux menaces climatiques. Nous avons des relations bilatérales soudées et nous tenons à les renforcer. Nous allons coopérer en matière de commerce, de sécurité. Les Comores, est un pays qui  respecte la démocratie, les droits de l’homme et nous sommes là pour les soutenir. Il y a plusieurs domaines dans lesquels nous pouvons coopérer avec les Comores. Nous allons les aider à protéger leur souveraineté maritime. Et c’est très important d’endiguer les problèmes de traite de personnes, de trafic de drogue et également de la pêche illégale. Nous allons travailler avec les entreprises américaines pour qu’ils viennent investir aux Comores.

Les Comores s’apprêtent à assurer la présidence de l’Union africaine, quel sera l’appui du gouvernement américain, notamment  sur la résolution des conflits dans le continent ?

Les Etats-Unis n’ont qu’un rôle d’observateur auprès de l’Union africaine. Nous ne sommes pas membres de l’Union africaine. Nous allons travailler avec le président de l’Union des Comores sur les sources de soutien, nous allons l’aider à relever les défis, dans le cadre notre statut d’observateur. Mais ces objectifs sont les mêmes que nous partageons en Afrique et nous travaillons en tant que gouvernement américain sur les domaines de lutte contre les conflits dans le continent africain. Ce que nous faisons en Afrique, nous allons continuer à coordonner avec l’Union africaine et les pays africains pour le soutien de la paix. Et la déclaration conjointe qui vient d’être signée souligne ces mêmes objectifs, ces mêmes problèmes.

Comment le gouvernement américain va marquer sa présence en matière de projets et d’investissements aux Comores ?

Le gouvernement américain veut faire plus aux Comores. Moi aussi, je veux faire plus pour marquer l’histoire des deux pays. Et c’est l’objectif de ma visite. La déclaration conjointe pour nous, est un premier pas pour s’accorder sur les priorités réelles que nous allons partager ensemble. Et les grands projets du gouvernement sont de faire face à la traite de personnes. Mais il y a beaucoup de contributions par le biais des Nations-Unies. Nous accompagnons les Comores dans divers domaines. Plusieurs étudiants comoriens ont bénéficié des formations aux Etats-Unis sur l’autonomisation de la femme, l’entreprenariat. Une fois de retour aux Comores, ils apportent beaucoup à chaque communauté, chaque région et chaque île. Et actuellement nous travaillons avec le laboratoire comorien de volcanologie. Plus de 20 000 dollars ont été octroyés pour appuyer ce laboratoire sur le monitoring, la surveillance, la formation. Ce que nous allons faire, c’est d’apprendre aux jeunes comoriens la langue anglaise et il y a un programme d’enseignement de l’anglais avec les militaires aux Comores. Et bientôt nous allons ouvrir l’American Corner et cela entre dans le cadre de ce programme. Est-ce qu’on va faire plus ? Absolument.

Les USA s’intéressent à nouveau des Comores après une longue période d’absence. Qu’est ce qui a poussé le gouvernement américain à relancer la coopération américano-comorienne ?

Quand nous avons fermé l’ambassade des Etats-Unis aux Comores dans les années 1990, ça n’avait rien à voir avec les Comores. C’était une décision du gouvernement américain de réduire son budget à cette période-là. Nous sommes de retour et nous sommes là pour construire à nouveau nos relations. Nous ne voyons pas les Comores comme un petit pays insulaire mais un pays membre d’une communauté mondiale. Nous avons les mêmes désirs d’avoir des opportunités, d’une éducation à nos enfants. Et pourquoi les USA ne devraient pas à nouveau s’intéresser aux Comores. Et si nous pouvons apporter notre contribution à la réussite aux objectifs du gouvernement comorien, cela va contribuer pour un monde meilleur. Il y a des défis à relever en mer. Et l’année dernière, nous avons remis des drones au garde-côte comorien. Chaque année, des pêcheurs disparaissent en mer et ces drones vont permettre de sauver des vies mais aussi de surveiller la pêche. Ils  aideront à savoir qui est en mer et ce qu’il fait en mer.

Quelle stratégie le gouvernement américain adoptera pour renforcer la démocratie aux Comores ?

La coopération entre les Etats-Unis et les Comores s’ouvre dans plusieurs domaines dont la démocratie. Le gouvernement américain est derrière les Comores pour une démocratie prospère. En termes de démocratie, ce qu’il faut faire en premier, c’est d’intervenir dans l’éducation et de faire comprendre aux citoyens leurs responsabilités. Le fait d’avoir des élections libres et transparentes est aussi important dans la démocratie mais aussi de libérer l’espace public aux opposants. La démocratie peut être brûlante. Pour qu’une démocratie fonctionne, il faut une société civile forte.  

Propos recueillis par KDBA

 

 

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