ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Covid-19 : A la bijouterie, ça tourne au casse-tête

Le secteur de la bijouterie est impacté par le Coronavirus. Les bijoutiers témoignent des difficultés financières. Une baisse des activités et une chute du taux de la clientèle. Un sérieux problème. En cette période où les bijoutiers enregistrent une forte clientèle, ils vivent le calvaire. Les passages à la bijouterie tournent au casse-tête.

La bijouterie est partout. Chacun cultive son propre atelier du « bien vivre ». Des jeunes et vieux y travaillent. Ils transforment de l’or en une autre création moderne, utilisée dans les mariages. Alors que l’or connait une demande considérable surtout dans la période des masuhuli. Impactés par la pandémie covid-19, les bijoutiers traversent une situation difficile. Leurs affaires vont mal. Aucun client n’est en vue. Ce marché est frappé par le coronavirus. Les ateliers de production sont au rouge. Ça vire au casse-tête.

« Le Coronavirus a bouleversé notre situation actuelle. Nous vivons dans un tourment. Le pire est l’arrêt des mariages traditionnels car durant cette période, nous récoltons une grande somme colossale. Le Coronavirus a tout changé les choses. Je n’ai pas pu payer l’écolage de deux trimestres de mes deux enfants à l’école Fundi Abdoulhamid. Je dois aussi payer le loyer (trois mois d’arriérés) et nourrir ma famille. Heureusement, mon enfant qui vit en France essaie de me secourir. J’enregistre tant de dettes », a témoigné Ismael Saindou, bijoutier.

Le manque à gagner

Père de 12 enfants,  Ismael Saindou encaissait 300.000 francs comoriens avant la crise sanitaire. Ce qui n’est pas le cas depuis presque 5 mois. « Avant, je peux gagner 300.000 fc par mois. Dans la période des mariages traditionnels, je peux encaisser 500 mille à 750 mille francs par mois. Or, dans cette période de crise sanitaire, j’encaisse 5000fc pendant trois jours. C’est du jamais vu », a expliqué le bijoutier. Et d’avancer, « le gouvernement doit baisser la patente annuelle. Sinon le gouvernement pourrait autoriser la célébration des petites festivités de mariage (mdhoihirisho) afin d’avoir le souffle ».

Pour  Ali Bacar, un autre bijoutier à Badjanani, sa vie quotidienne est menacée mais une autre activité commerciale assure son quotidien. « Cette crise sanitaire a touché la vie quotidienne des bijoutiers. Je ressens les douleurs. Je dois impérativement payer le loyer mensuel, nourrir mes enfants, et assurer tout pour ma famille. Pas d’activités de mariages traditionnels, un manque de clients, encaissement des dettes, et autres. Toutefois, j’ai une boutique qui assure toutes mes dépenses. Si je dépends de ce métier (bijouterie), je risquerai d’avoir des conséquences dans ma vie. Je pense que le gouvernement est censé à savoir la situation que traversent les artisans », a crié Ali Bacar.

Un syndicat des bijoutiers et un point de vente de l’or

Selon lui, la création d’un syndicat des bijoutiers et un point de vente de l’or pourront être une résolution face à une telle crise sanitaire. « L’arrivée de ce Coronavirus nous donne une bonne leçon aux années à venir. La création d’un syndicat des bijoutiers est une bonne solution. La chambre de commerce s’est basée sur les commerçants. Le métier de l’artisanat est bafoué. On le néglige. Tu te rends compte que les citoyens déposent de l’or à la Meck-Moroni ou Exim Bank. Tout cet or est vendu à l’extérieur. Nous n’avons pas des moyens financiers suffisants pour acheter de l’or à l’extérieur. Donc, je sollicite au gouvernement d’ouvrir un point de vente de l’or à Moroni pour faciliter les bijoutiers », a sollicité le bijoutier, Ali Bacar.

Quant à Ahmed Attoumane, bijoutier à Gobadju, le bijoutier doit prendre conscience qu’une telle situation de crise sanitaire peut arriver. La meilleure solution est de bien se préparer en avance. « Une situation pareille peut arriver, nous devons nous préparer dans le pire et le meilleur. Les je-viens sont les promoteurs du développement du pays. Ils viennent souvent au mois d’août-septembre pour les mariages traditionnels. Et maintenant ces activités sont à l’arrêt. Les bijoutiers veulent travailler sans se préparer. Nous vivons dans une situation difficile, nous devons être patients et résistants », a conclu Ahmed Attoumane.

Abdoulandhum Ahamada

 

 

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