Alors que l’audit financier autorisé par le ministère des transports auprès de la compagnie Ab Aviation n’a rien donné et que la décision de suspendre l’agrément de cette compagnie n’est pas levée, l’organisation patronale sous la houlette de l’Opaco, Synaco et Modec appellent les autorités à restituer l’agrément. Devant la presse hier au New Select, le patronat comorien a estimé que la décision du ministère est prise à la précipitation.

Synaco, Opaco et Modec ont déploré la prise à la hâte de la décision du ministère des transports qui a suspendu l’agrément de la compagnie Ab Aviation. Contrairement à ce qui a été avancé par le directeur de cabinet du ministre des transports en conférence de presse sur les présumés difficultés financières que traversent la compagnie Ab Aviation, le rapport de l’audit financier vient contredire ces propos confirmant la bonne santé financière d’Ab Aviation. Le rapport a ajouté que cette compagnie a une bonne capacité de continuer son exploitation. « Même les deux banques notamment Exim Banque et Bic Comores ont approuvé que la société n’a aucune difficulté financière de leurs côtés. Les deux banques ont montré la disponibilité de travailler avec Ab Aviation », a précisé HamidouMhoma.
Malgré les conclusions de l’audit financier, la compagnie Ab Aviation est interdite de continuer ses activités. « Nous ne sommes pas là pour dire que le ministre a raison ou pas, nous ne sommes pas là pour la pour dire que Ab Aviation a raison ou pas, nous sommes là pour défendre le secteur aérien de notre pays. Nous sommes là pour protéger l’économie du pays », a avancé Hamidou Mhoma. Ce dernier a tenu à rappeler le manque à gagner enregistré par Ab Aviation depuis la suspension de l’agrément ainsi que les conséquences économiques qui peuvent en découler d’une telle décision. « Plus de 100 personnes travaillaient dans cette compagnie, elles sont maintenant chez elles. C’est une main d’œuvre qui est en danger. Il faut noter aussi la perte d’argent enregistrée par la société suite à l’arrêt de ses activités. Alors nous demandons aux autorités de restituer l’agrément de cette société afin qu’elle reprenne son exploitation », a-t-il déclaré. L’anguille sous la roche. Le ministère des transports remet en cause les compétences de l’Anacm de mener à bien cette mission. Et pourtant, disaient les conférenciers, l’audit est mené par l’Anacm à la demande du ministère des transports.
Une dent contre Ab Aviation ?
Le patronat comorien est très étonné quant au double jeu du ministère des transports dans ce dossier. La suspicion plane, l’organisation patronale hausse le ton. « Nous avons rencontré le ministre des transports lundi dernier après le rapport de l’Anacm. A la grande surprise, nous avons constaté que le ministre des transports remet en cause ce rapport que lui-même a autorisé. Il se pourrait qu’un autre cabinet soit saisi pour un autre rapport », a poursuivi HamidouMhoma. L’organisation patronale, à travers un communiqué de presse publié, se dit déçue, « face à cette inertie et aux conséquences graves d’un tel statu quo vis-à-vis des emplois en jeu. Plus d’une centaine en danger. Nous interpellons les hautes autorités de ce pays de se saisir pour que la levée de cette suspension se fasse dans les meilleurs délais », lit-on dans le communiqué. La suspension de l’agrément n’a obéit à aucune règle. D’ailleurs, elle fait l’objet de plusieurs critiques tant sur le fond que dans la forme. « Une telle décision ne donne pas une bonne image au secteur aérien », ont mentionné les conférenciers. Selon les conférenciers, il faut laisser la commission faire son travail. « Ni le ministère ni l’Anacm ne doivent se mêler dans cette enquête. Il faut laisser la commission faire son travail. C’est une commission indépendante », ont poursuivi les conférenciers. Malgré les critiques à l’encontre de la compagnie, les conférenciers ont mentionné que la compagnie Ab Aviation est la seule société aérienne aux Comores certifiée par l’Oaci.
Kamal Saïd Abdou








