ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Démolition des bidonvilles à Mayotte : Tout se passe comme prévu

L’opération « Wuambushu » était initialement prévue le 25 avril dernier, à Mayotte. Le tribunal administratif avait suspendu l’opération avant que deux nouvelles décisions de justice donnent raison à l’Etat, la dernière datant du mercredi. En effet, la destruction du Talus 2, l’un des bidonvilles les plus importants, semble finalement commencer lundi dernier, tôt le matin. Cette opération française vise à détruire un millier de logements insalubres dans les prochains mois, et expulsant des étrangers majoritairement des comoriens des trois îles sœurs.

Lundi dernier, l’opération de destruction des bidonvilles à Mayotte a débuté tôt le matin. C’est après près d’un mois que cette opération contestée « Wuambushu » était au point mort. Les pelleteuses sont entrées en action commençant à démolir les cases en tôle insalubres de Talus 2, l’un des plus importants bidonvilles de l’île occupée par la France. Près de 200 personnes dont 150 gendarmes, sont mobilisés pour passer à l’action de « destruction des maisons en tôles ».

Selon l’AFP, « ce lundi matin, des gendarmes équipés de pied de biche sont entrés dans les habitations pour vérifier que personne ne se trouvait à l’intérieur avant le début des démolitions. L’électricité et l’eau ont été coupées. Puis les pelleteuses ont commencé à détruire le bidonville, fracassant les murs en dur et écrasant la tôle dans un bruit métallique sourd ».

Les services étatiques donnent un chiffre de « 162 cases à démolir » dans ce bidonville, selon le préfet, Thierry Suquet. « On peut considérer aujourd’hui qu’il y a la moitié des familles qui vivaient dans ce quartier qui ont été relogés. L’objectif est d’en finir avec les bidonvilles à Mayotte dont la vie est en danger », a-t-il dit.

Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’association Droit au Logement (DAL) a regretté lundi dernier, que « la démolition systématique n’est pas forcément la bonne réponse. Il s’agit d’un relogement provisoire de 3 à 6 mois, donc c’est très précaire. Qu’est-ce qu’ils vont faire ensuite ? ».

Abdoulandhum Ahamada

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