ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Détention de Sambi : Un procès politique ou un règlement de compte ?

La détention de l’ancien président Sambi fait l’objet d’une vague de contestation et d’indignation du côté des politiciens comme au côté des citoyens. Une détention qui serait arbitraire.  Son avocat sous-entend un procès politique.

2 ans déjà depuis que l’ancien président Sambi est en détention provisoire dans son domicile à Voidjuu. Une détention qualifiée « arbitraire » par son avocat Me Mahamoud. Les contestations affluent dans les réseaux sociaux quant à la détention sans procès de l’ancien président sans. « La détention de Sambi est de nature à provoquer une guerre civile entre les Anjouanais et les grands comoriens. Nous avons compris le piège. Nous n’allons pas nous bagarrer avec nos frères anjouanais. Qu’il pleut qu’il neige Azali partira le 26 mai prochain pour laisser la place aux anjouanais. Ça c’est clair» précise Mohamed Soilih, chauffeur de Taxi.

Un procès sans date fixe ni motif clair pour les accusations  

Mohamed Soilihi énonce que l’acte dont le président Sambi est reproché n’est pas le motif de sa condamnation. « Tout le monde sait que c’est un procès politique comme l’a souligné son avocat. S’il s’avère que le président  Sambi a détourné des fonds publics pourquoi un procès n’est pas organisé contre lui, jusqu’à maintenant ? Ils disent qu’il a détourné des millions et sans montant fixe. Nous savons que la justice est marginalisée par le pouvoir. Nous savons aussi que l’enquête sur la citoyenneté économique n’est pas authentique. En tous cas nous considérons tous ceux-là comme de l’hypocrisie totale de la part du gouvernement d’Azali. Nous savons tous que le président Sambi est populaire et il le sera toujours. Au contraire, tout le monde déteste le régime d’Azali. La vraie raison de la détention de Sambi, c’est une haine entre Azali et Sambi. D’ailleurs, il l’a utilisé pour arriver au pouvoir et voilà la récompense. Accusation sans fondement et un scenario monté en toute pièce», explique-t-il. Les anjouanais ont gardé le sang-froid. « Moi personnellement, je remercie la maturité des anjouanais sur le fait qu’ils ne sont pas  dans le piège du colonel Azali. C’est une manière de mettre fin la tournante dès cette année», ajoute Mohamed Soilih.

La pression monte au sein de la population

Les anjouanais accusent certains dirigeants anjouanais de l’actuel gouvernement de complice. « Nous sommes conscients qu’il y a des anjouanais dans le gouvernement qui souhaitent la mort de l’ancien président Sambi. Inutile de révéler leurs noms mais nous sommes tous des anjouanais. On se connait tous. Notre point de retour c’est Anjouan. La détention de Sambi n’est pas légale. Là je sais déjà », étale Saadi Hamadi, vendeur au petit marché. Selon lui, Azali depuis son premier mandat n’a jamais aimé les Anjouanais. « Vous oubliez peut être l’histoire de Ndrimou. C’est pour vous dire à quel point le colonel Azali déteste les anjouanais » rappelle Saadi Hamadi. Ce vendeur au petit marché de Moroni considère la détention de Sambi comme « une humiliation à sa personnalité et sa popularité » afin d’enterrer le tour des Anjouanais.  Youssouf Bacar, un citoyen estime que la détention de Sambi n’est pas un miracle. « Azali n’aime pas les dirigeants anjouanais. Vous avez vu ce qu’il a fait avec le colonel Mohamed Bacar. Il a appuyé pendant la crise séparatiste de 2008. Aujourd’hui, le colonel se trouve au Benin déjà 14 ans, Azali n’a jamais prononcé son nom » rappelle Youssouf Bacar.

Kamal Said Abdou

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