Dans le pays, peu d’étudiants arrivent à finir leurs études universitaires et peu d’entre eux parviennent à décrocher leurs licences. Pour Ahmed Abdou, ancien enseignant au Lycée de Moroni, la hausse du taux d’échec s’explique par un système éducatif désuet et une absence d’orientation sur les filières universitaires. L’ancien enseignant préconise une réforme profonde du système éducatif et un contrôle continu du ministère de l’éducation des établissements privés et publics.
Le taux de réussite des élèves comoriens dans les examens du baccalauréat plonge d’une année à une autre. Ce qui fait que peu d’étudiants réussissent à décrocher leurs licences. Une analyse faite par Ahmed Abdou, ancien enseignant au Lycée de Moroni. « C’est regrettable que la courbe de la réussite au baccalauréat et en licence reste faible. Personne n’a jamais posé la question ni fait une analyse profonde sur cet échec », a expliqué l’ancien enseignant.
Bien que le taux reste faible, l’ancien enseignant a remis en cause le système éducatif du pays. Un système qui, selon, est ancien et dont la réforme s’impose. « Nous avons eu notre baccalauréat il y a presque 20 ans et aujourd’hui, on trouve que le programme d’enseignement est toujours le même », mentionne-t-il. Ahmed Abdou rappelle que les chapitres de l’histoire géographie sont toujours les mêmes depuis son époque jusqu’à présent. Et pourtant, dit-il, cette matière devrait être aménagée conformément à l’apparition des nouveaux événements dans les relations internationales.
« Mais notre pays est toujours dans l’histoire ancienne. Par conséquent, ceux qui ont choisi la filière histoire à l’Université n’arrivent pas à s’adapter et par la suite deux ans ou plus en troisième année », explique-t-il. Il y a aussi le choix de la filière à l’université. « Un choix pris parfois au hasard ou promotionnel », a-t-il dit.
En ce qui concerne les terminalistes, l’ancien enseignant est revenu sur la multiplication des écoles privées. Des écoles privées qui favorisent les échecs et qui font qu’aujourd’hui le taux de réussite est faible. « Certains candidats au baccalauréat issus des écoles privées attendent la fin d’année pour que leurs établissements leurs donnent l’examen. C’est une sorte de négligence et de paresse dont la responsabilité est partagée », précise-t-il.
Il y a aussi le passage sans que l’élève ait la moyenne. « Généralement les redoublements n’existent pas dans les écoles privées parce qu’il n’y a pas un contrôle du ministère de l’éducation auprès de ces établissements », a-t-il conclu.
Kamal Said Abdou