Mme Mze Madi Mariama connue sous le nom de Mme Makas aurait envisagé de s’être illégalement rempli les poches de millions de francs en organisant une opération d’achat de milliers de tonnes de ciment. La grande erreur : Exim Bank est trainée dans la boue pour avoir autorisé un ordre de virement de 400 millions de francs comoriens dans le compte de la société Alber International à Oman. Une somme qu’Alber International n’a pas reçue.

L’escroquerie. Mme Makas se présente de son statut d’entrepreneure. C’était le mois de mai 2021, à Ndzuani, Mme Mze Madi Mariama de la société Makas Navigation concluait un contrat d’achat de milliers de tonnes de ciment avec des entrepreneurs anjouanais dont Ousseine Mansoib. Une opération de 100 mille tonnes de ciment dont 30 mille tonnes devraient être livrées pour un montant de 1 milliards de francs comoriens. Selon les révélations, Mme Makas a demandé de l’aide auprès de cet entrepreneur anjouanais puisque, les fournisseurs demandaient le paiement de 35% des 30 tonnes en cours de chargement. Selon le contrat, 15 tonnes seraient déchargés à Anjouan et 15 tonnes à Moroni.
« Les 35% tournaient autour de 400 millions de nos francs. Le payement des 400 000 000 kmf permettraient aux fournisseurs de livrer les 30 milles tonnes de ciment. Elle nous a remis le contrat précisant la livraison du ciment en une période de 25 jours. Nous nous sommes mis d’accord de procéder à l’opération de versement de ces fonds. Nous avons viré notre part de près de 200 millions de francs comoriens dans son compte et l’opération a été effectuée à Exim Bank Anjouan. Nous avons averti au guichetier que si Mme Makas souhaite retirer cette somme d’argent ou procéder à un virement de ne pas accepter. A Moroni, nous sommes arrivés au lieu du rendez-vous avant d’aller faire l’opération à Exim Bank. Mais à son arrivée, elle nous a amené un ordre de virement d’Exim Bank Moroni d’un montant de 400 millins kmf pour nous confirmer qu’elle a fait l’opération sans notre présence », a-t-on expliqué.
159 millions kmf dans le compte d’Alber International
« En lisant l’ordre de virement, avec la somme de 400 millions, j’ai pris une photo. Quelques jours plus tard, Mme Makas nous a contactés en nous informant que le bateau est toujours à Oman à cause d’un réseau de piraterie entre Iran et Oman. Le lendemain, elle nous a aussi contactés nous déclarant que les fournisseurs livrent le ciment à d’autres entrepreneurs d’autres pays. Après quatre mois, j’ai demandé auprès de la banque un shift copie afin de confirmer que la société Alber International a reçu les 400 millions, en vain. Mme Makas me l’a refusé. Je me suis présenté au tribunal de Mutsamudu et ils ont saisi le compte de cette femme pour toute information », a poursuivi notre interlocuteur.
Avec son huissier, ils ont reçu les relevés bancaires et avons appris qu’aucune une transaction de 400 millions de francs comoriens n’est faite dans son compte. La femme n’a pas versé ses 200 millions. Seules les 200 millions qui sont versées à Anjouan et 159 millions sont virées dans le compte d’Alber International. « J’ai demandé à la femme de rembourser mon argent. Elle m’a répondu de se rendre à Oman, soit de récupérer l’argent, soit de nous livrer le ciment. Je lui ai confirmé que son compte est vide. Elle m’a avoué qu’Exim Bank en Tanzanie lui a facilité ses opérations et non celle de Moroni », a fait savoir notre interlocuteur.
La grande erreur d’Exim Bank
Scandale. Une somme massive est autorisée mais la société Alber International assure n’en avoir jamais vu la couleur. De son côté, Exim Bank ne semble pas pouvoir fournir d’explications. Bien que le virement noté est de 400 millions de francs comoriens, 159 millions, la somme confirmée dans le compte de la société à Oman, fournisseur du ciment. Selon les factures de la banque, à chaque opération, il faut payer 20% et 80% d’une lettre de crédit. Alors que Mme Makas avait négocié avec les entrepreneurs d’Anjouan de payer 35% sur le 1 milliard, la facture de la banque mentionnait 20%. La société Alber International a demandé le payement de 20% seulement et non 35% selon notre interlocuteur. Avant que le ciment soit livré aux Comores, il faut une lettre de garantie. La banque aurait accepté, que la somme versée dans le compte à Oman appartienne à Ousseine Mansoib et non à Mme Makas. La banque demande 60% de garantie bancaire aux entrepreneurs Anjouanais.
La justice interpelle Exim Bank
Après avoir engagé une procédure judiciaire, le tribunal de commerce comorien a rendu l’ordonnance N° 66/22, le 31 mars 2022. « Aux termes de ladite ordonnance statuant en matière de requête et en chambre de conseil : disons que le montant versé par Monsieur Ousseine Mnasoib correspond au prix des marchandises doit être reversé par l’Exim Bank dans le compte de Ousseine Mansoib, ordonnons à l’Exim Bank de saisir la banque réceptrice du fond de restituer les fonds pour non-exécution, disons enfin que Maame Mze Madi Mariama ne pourra pas récupérer ce montant d’une manière ou d’une autre », lit-on dans l’ordonnance.
KDBA







