ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Élections présidentielles de 2024 : Achmet Said Mohamed appelle l’opposition à l’union sacrée

En 2024, les comoriens devront élire un nouveau président de la république. Dans une interview qu’il a accordée à Al-fajr, Dr Achmet Said Mohamed du mouvement Hury opte pour un candidat unique pour l’opposition pour barrer la route à Azali  Assoumani  et s’assurer par la suite que cette fois ci, que les élections seront libres et transparentes. Interview.

Les élections présidentielles approchent, le pouvoir s’apprête à  présenter un seul et unique candidat, à savoir Azali Assoumani. Qu’en pensez-vous ?

Azali est le seul candidat, Azali est le juge, Azali est la cour suprême, Azali dirige l’armée, Azali a son valet de ministre de l’intérieur, sa CENI, ses CEI et ses CECI. Il est donc le seul à tous les niveaux sauf dans le cœur des Comoriens qui le vomissent.  C’est le propre d’une dictature. Azali va encore plus loin en définissant lui-même son propre opposant et bientôt vous saurez qui, il aura désigné pour cette fumisterie.

Le mouvement Ukombozi appelle à une candidature unique de l’opposition. Etes-vous d’accord  avec ?

Un candidat unique pour quel but ?  Voudriez-vous faire croire aux comoriens, notamment à la jeunesse, que tous les opposants sont tous pareils ? Non. Cela serait un déni de démocratie et une grosse erreur. Je suis certes un des plus farouches opposants, mais j’appartiens à un mouvement d’une jeune génération qui aspire à la fin d’un système, une révolution citoyenne qui veut mettre fin aux pratiques d’Azali et aussi celles de ceux qui l’ont précédé. Moi j’appelle à une union de l’opposition pour s’assurer que cette fois ci il y aurait une élection libre et démocratique. Cette union exigerait que l’armée reste dans les casernes, une parité dans la composition de la CENI avec 2 co-présidents, un du régime et l’autre de l’opposition. La même parité dans les CEI et les CECI, une composition paritaire dans chaque bureau de vote avec un président dans un camp et le secrétaire général de l’autre, un engagement ferme de la communauté internationale à jouer et à  participer au bon déroulement du processus électoral qui se traduirait uniquement par l’installation de caméras dans chaque bureau de vote afin de pouvoir disposer de bandes vidéo incontestable à la cour suprême, en cas de litige, donner un rôle prépondérant d’observateur de la plateforme de veille citoyen (PVC).

Croyez-vous à des élections crédibles et transparentes ?

Des élections libres et transparentes sont possibles aux Comores si et seulement si, des garde-fous sont mis en place.   Aujourd’hui les exigences que nous présentons ne sont en rien insurmontables pour un homme qui se dit aimé, choyé et incontesté par le peuple. De quoi aurait-il peur ?

Y-a-t-il une stratégie commune pour l’opposition pour les prochaines élections ?

La seule stratégie commune de l’opposition devrait se limiter à garantir des élections libres, démocratiques et transparentes. Si le peuple décide d’élire un président, cela devrait se faire dans ces seules conditions. Aujourd’hui, si nous, opposition, nous estimons que les conditions sont réunies alors nous garantissons le processus électoral en y prenant toute notre part. Les tambouilles politiciennes ne sont en rien signe d’une bonne santé d’une démocratie. Seul le peuple souverain choisit. Notre rôle de politique c’est d’offrir le choix au peuple et celui des institutions c’est de garantir cette possibilité de choisir. C’est ça la démocratie.

Propos recueillis par Kamal Said Abdou

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