ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Foire made in Comores : Les artisans mettent en avant leur savoir-faire

Samedi dernier, des expositions ont eu lieu au centre national de l’artisanat des Comores sis à Bandamadji Itsandra. Des sacs en tissu, des colliers, du café, des vêtements et autres, sont fabriqués à travers des produits locaux par des comoriens. La foire made in Comores clôturé ce même jour, n’a qu’à promouvoir le secteur de l’artisanat et faciliter les artisans à mettre en avant leur savoir-faire.

L’artisanat. Un secteur clé pour l’économie et le tourisme. Arrivé au Cnac de Bandamadaji dans la matinée du samedi 15 août dernier, une ambiance bon enfant animait les lieux. Des stands partout. Chaque artisan exposait son produit. On trouvait des sacs en tissu, des colliers, du café, des vêtements et autres. Tous sont fabriqués et transformés à travers des produits locaux. Les visiteurs n’y manquaient pas. Mlindé Nasria de la création Nanou est ravie d’avoir participé à cette foire car, c’est une promotion de l’artisanat et une valorisation de nos produits locaux. Un secteur promoteur. Un secteur qui appelle à des touristes.

Une foire pour développer l’économie et valoriser les artisans

« Organiser un tel évènement dans notre pays permettra aux artisans comoriens d’avancer et d’accompagner le pays à la croissance économique et le développement du tourisme. Cette foire qui se clôture aujourd’hui (samedi dernier, ndlr) permet à la recherche du travail parce qu’il y a des gens qui n’ont pas de travail. Je crois que c’est une bonne initiative, une manière d’accroître l’économie du pays », confie Mlindé Nasria de la création Nanou avant d’estimer que l’organisation de la foire a un impact positif, notamment sur la création d’emploi.

Alors que des comoriens importent des produits étrangers et les vendent à prix exorbitant, Mlindé Nasra appelle à la valorisation des produits locaux que ceux de l’étranger. « Nous sommes capables de produire tous et valoriser nos produits. Alors, je pense que ce n’est pas bien de valoriser les produits étrangers et dévaloriser les nôtres. On n’a pas besoin d’importer des produits à l’étranger parce que nous aussi pouvons montrer notre savoir-faire. Au niveau du marché, nos produits locaux sont moins chers que les produits étrangers. Et je ne sais pas pourquoi le comorien s’intéresse de tout produit étranger », explique Mlindé Nasria.

La production du café  

Nafouanti M’madi, une productrice du café a manifesté sa joie d’avoir exposé son produit dans un événement pareil. Un produit qui se consomme avec excès en Union des Comores. Des jeunes, des vieux en consomment. « Nous produisons du café. Un café local qui ne contient pas en grande partie des produits chimiques », affirme Nafouanti M’madi. Et elle d’avancer, « inutile de commander des produits à l’étranger. On est capables de tout. C’est d’ailleurs notre savoir-faire que nous valorisons ainsi que notre culture. « Qu’on en finisse avec l’importation et la valorisation des produits étrangers puisque les comoriens se battent pour promouvoir nos produits et attirer plus de touristes à découvrir les richesses de notre pays », recommande-t-elle.

Convaincue que le tourisme est un levier pour le développement du pays, Nafouanti M’madi appelle les autorités comoriennes à encourager les artisans comoriens. « Je pense que l’émergence prônée par le chef de l’Etat va de pair avec le développement du secteur artisanal. C’est un secteur qui amorce l’économie, le tourisme et la culture comorienne dans son ensemble. Vous pouvez voir que dans les différents stands, il y a ceux qui fabriquent des objets à la base des vêtements comoriens comme le saharé, subaya, entre autres », a souligné Nafouanti M’madi.

Le recyclage des produits locaux

En cette occasion également, « nous avons recyclé certains objets pour fabriquer d’autres. Mais ce qui nous manque aujourd’hui, ce sont les machines. Je peux dire que nous sommes aptes à créer, fabriquer au même titre que nos voisins de la Réunion, Madagascar… et de booster notre économie grâce à notre savoir-faire », rassure Nafouanti M’madi.

Une approche non controversée. Baraka Ali de Babou Salama art croit aussi à l’expertise des artisans comoriens. « Faire un déplacement pour l’étranger ou passer une commande à l’étranger des décorations de nos maisons n’est pas une bonne idée. Le comorien a un riche savoir de produire ces mêmes décorations sur place avec un prix abordable », confie Baraka Ali de Babou Salama art.

Selon elle, valoriser les produits locaux « est une fierté et un geste patriotique. » Babou Salama art fabrique des draps, nappes et autres. « Nous souhaitons à ce qu’un tel évènement soit organisé trois fois par an pour encourager les artisans comoriens. En tout cas pour moi, l’évènement a réussi », a-t-elle exprimé.

Kamal Saïd Abdou

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