Interview. Lauréate au prix Jeunes Talents Afrique subsaharienne 2020, la jeune doctorante, Haifaou Younoussa exprime ses satisfactions car ce prix lui permettra de terminer son doctorat. Convaincue que la recherche en Afrique en particulier aux Comores est pénalisée par le manque de laboratoires et d’équipements de pointe, la jeune doctorante espère faire évoluer les mentalités pour générer plus d’investissements.
Pouvez-vous vous présentez brièvement ?
Je suis HaifaouYounoussa, je suis Comorienne (Iconi), et je suis doctorante en génétique médicale. Je mène mes recherches au laboratoire du Centre National de Transfusion Sanguine de l’Université Cheikh Anta Diop à Dakar au Sénégal.
Vous êtes parmi les lauréates du prix Jeunes Talents Afrique subsaharienne 2020 sur le programme femmes et science. Qu’est ce que cela représente pour vous ?
Le prix l’Oreal-UNESCO représente une grande opportunité dans mes travaux de recherche et dans ma carrière scientifique. Il va me permettre de terminer mon doctorat avec facilité.
Quelle recherche avez-vous mené dans ce 11ème prix Jeunes Talents Afrique subsaharienne jusqu’à ce que vous soyez retenues parmi les gagnantes de ce prix prestigieux ?
Mes travaux portent sur la recherche et l’identification des anomalies chromosomiques et moléculaires chez les enfants atteints des troubles du développement sexuel : C’est à dire Ambiguïtés sexuelles ou enfants asexués. Ces recherches consistent à faire un transfert de technologie des analyses génétiques destinées aux enfants porteurs d’anomalies chromosomiques et moléculaires au Sénégal.
La recherche que vous avez menée relève-t-elle les défis auxquels les Comores plus précisément font face ?
Mes travaux de recherche vont répondre aux besoins de la communauté comorienne en matière de santé, notamment les maladies chromosomiques et génétiques. Aux Comores la génétique médicale est quasi inexistante et pourtant elle est primordiale dans notre système de santé.
Alors que la recherche en Afrique en particulier aux Comores est pénalisée par le manque de laboratoires et d’équipements de pointe, Comment pensez-vous vous y mettre ?
J’espère pouvoir compter sur l’aide et l’accompagnement du gouvernement comorien et d’autres structures internationales pour initier la recherche dans mon domaine aux Comores.
Vous n’êtes pas sans savoir que 20 femmes de spécialités différentes seront récompensées pour ce 11ème prix. Quelles conseilles donneriez-vous aux femmes comoriennes qui font surtout des études scientifiques ?
Aux femmes comoriennes qui font des études scientifiques je leur dirai : les seules limites qui s’imposent à nous, ce sont les limites que nous nous fixons nous-mêmes. Le pays a besoin de la femme comorienne pour avancer. Donc nous devons croire en notre pays, croire en nos compétences et surtout croire en nos rêves et les réaliser. La science n’appartient pas seulement aux hommes, les femmes aussi doivent contribuer au développement de notre pays.
Que diriez-vous ainsi de la faible représentation de la femme africaine plus particulièrement la femme comorienne dans les institutions scientifiques ?
La sous représentation de la femme africaine dans la science est due principalement aux idées reçues dans nos communautés et aux stéréotypes qui constituent des barrières pour les femmes. Ces stéréotypes découragent les femmes africaines et comoriennes. Donc il est temps de changer nos mentalités et de s’engager dans le monde de la recherche.
Votre dernier mot
« Clamer que le chemin est long ne le raccourcit pas. Le raccourcir c’est de faire un pas en avant ».
Propos recueillis par KDBA