ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Incinération des médicaments à Moroni : Un conseiller municipal interpelle le maire

Devant la presse, vendredi dernier au Retaj, Mohamed Abdou Soilihi alias Dr Masse, conseiller municipal de Moroni, a fait appel au gouvernement, à l’Oms et au ministère de la santé à réagir pour traduire en justice les auteurs d’incinération des médicaments dans la capitale. Il accuse la mairie d’avoir autorisé cette opération sans respecter les procédures.

Même si les responsables de la mairie tentent de minimiser l’affaire, Dr Masse, un des conseillers municipaux à la mairie de Moroni, s’interpose pour dénoncer ce qu’il nomme « une bombe nucléaire larguée au cœur de la capitale. » Dr Masse interpelle la responsabilité du ministère de la santé et celle de la mairie dans cette affaire dite « incinération des médicaments périmés ». Sachant que les deux institutions connaissent bien les procédures et les dangers qui peuvent en résulter dans des telles opérations.

Des membres de la mairie étaient présents lors de l’incinération. La 3ème adjointe au maire, à travers un courrier adressé au ministère de la santé, dédouane la mairie de toute responsabilité en faisant croire que « suite à l’acte relatif à l’incinération des médicaments périmés qu’a eu lieu le samedi 14 janvier dans l’ancien site aéroportuaire de Moroni Itsambuni, la commune de Moroni affirme avoir reçu le courrier référencé en objet et a demandé une enquête de faisabilité de l’action pour validation du maire et de son bureau exécutif ».

Malheureusement, cette procédure n’a pas été respectée. « Nous confirmons par la présente, qu’aucun avis, validation et autorisation n’ont été prononcés ni délivrés par le maire de Moroni », a-t-on ajouté dans le courrier.

Mais cela ne suffit pas et ce courrier n’est qu’un objet pour masquer les auteurs de cet acte, selon Dr Masse, qui s’interroge sur le rôle de l’agence nationale de traitement de déchets. « Il faut une enquête minutieuse pour identifier ce qui ont donné l’autorisation si le maire estime n’avoir pas été tenu au courant de l’opération d’incinération. Sinon on peut considérer cela comme un coup d’État contre le maire », indique Dr Masse.

Le conseiller municipal souligne que la santé des enfants et des personnes âgées habitant sur le site est menacée par des maladies causées par l’incinération des médicaments périmés sans aucune mesure de protection. « Il s’agit d’un acte grave et impardonnable. J’appelle le gouvernement comorien, l’Oms, le Pnud, le ministère de la santé et l’ambassade de France à réagir face à cette menace de grande ampleur », lance-t-il.

Selon lui, la suspension des agents de la mairie ayant assisté à cette opération ne suffit pas. « Ces personnes doivent être licenciées et traduites en justice », déclare-t-il avant de conclure que « je salue la décision du maire et je l’interpelle que si des mesures urgentes ne sont pas prises au sein de notre institution, un autre acte plus grave que celui-ci sera organisé et que le maire sera victime. »

Kamal Said Abdou

 

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