ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

L’ylang ylang : Ce produit qui peut apporter plus aux fournisseurs comoriens grâce à une application du protocole de Nagoya

L’Union des Comores se caractérise par une biodiversité riche et unique avec des taux d’endémisme très élevés.

Cette biodiversité procure à la population les éléments essentiels pour son existence et constitue une priorité pour la conservation de la diversité biologique mondiale. A titre d’exemple, la valeur totale des exportations de biens (vanilles, d’huile Ylang-ylang et de girofle) en provenance de l’Union des Comores était estimée à 10,1 millions USD en 2013, soit plus de 90% de la valeur des biens exportées en 2013 source : comtrade.un.org).C’est dire toute l’importance du capital naturel des Comores en tant que levier socio-économique indissociable de l’émancipation économique et du bien-être social.

Baptisée « la reine des Comores », la fleur ylang ylang est principalement cultivée par les femmes. Source de revenus indispensable pour l’économie de l’archipel, sa culture représente aussi aujourd’hui un moyen d’émancipation des Comoriennes. Dotée d’une grande richesse olfactive, elle est recherchée pour son huile essentielle. Très jolie avec six fins pétales, la fleur d’ylang ylang est très prisée par la parfumerie de luxe, la parfumerie de masse, la fabrication de produits cosmétiques, de détergents, de déodorants et à la savonnerie.

Alors,  on est en droit de se poser la question suivante : pourquoi les fournisseurs que sont nos paysannes et distillateurs de ce produit ne tirent pas suffisamment profit de cette rente ? La réponse est « parce qu’en fait il n’y a pas eu négociations entre fournisseurs et utilisateurs pour aboutir à un accord pour un partage équitable des avantages qui y sont issus ».

 

La problématique de conservation de la biodiversité est un enjeu important, regroupant des aspects environnementaux mais également socio-économiques. Le Protocole de Nagoya offre la certitude juridique et la transparence nécessaires pour l’utilisation des ressources génétiques en tant que source d’innovation. Ce capital matériel est certes générateur de nouveaux revenus dans le cadre de partenariats mutuellement bénéfiques à la fois aux fournisseurs et aux utilisateurs de ces ressources et permettra leur intégration dans les marchés. Enfin, la valorisation des ressources génétiques permettra de réduire la perte de la biodiversité et l’appauvrissement du capital génétique, et est essentielle pour combler le manque à gagner économique et social.

Le projet « Renforcement des ressources humaines, du cadre légal et des capacités institutionnelles pour la mise en œuvre nationale du protocole de Nagoya », reconnu sous l’appellation « Projet APA Global », est un projet financé par le PNUD et le FEM. Il vise spécifiquement à appuyer l’Union des Comores, à développer et à renforcer au niveau national les ressources humaines et les capacités administratives pour la mise en œuvre du protocole de Nagoya.  Osons espérer qu’une fois la loi du protocole de Nagoya adoptée par nos élus nationaux, le gouvernement ne ménagera aucun effort pour l’application de celle-ci pour l’intérêt supérieur de la nation et la protection de notre biodiversité. Beaucoup de coopératives agricole sur d’Ylang ylang surtout celles qui sont basées à Anjouan attendent avec impatience ce changement notable dans la commercialisation du produit.

Rachad Mohamed

 

 

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