Mataany Hassani, jeune comorienne s’est lancée dans l’entrepreneuriat. Un an depuis qu’elle a créé son propre entreprise « Bio Mat » consacrée à la fabrication du savon à base des produits naturels, elle remporte le troisième prix du meilleur projet du programme Wep. Dans cet entretien, elle revient sur sa vie et ses ambitions. Interview.
Pouvez-vous vous présenter brièvement ?
Je m’appelle Mataany Hassani, originaire de Nyumadzaha Bambao. J’ai passé ma scolarité à l’établissement Idéal de Selea Bambao. Puis à Nyumadzaha Bambao où j’ai obtenu mon baccalauréat. Et après, j’ai poursuivi mes études universitaires à l’institut universitaire de technologie (IUT) où j’ai obtenu un DEUG en gestion des entreprises. Par la suite, je suis partie à Madagascar où j’ai eu une licence en banque et finance. Après mon retour au pays, j’ai bénéficié d’une formation de 3 mois au Sénégal en fabrication de savon à base des produits naturels. Et actuellement, j’ai monté ma propre entreprise « Bio Mat » sise à Nyumadzaha Bambao.
Qu’est-ce qui vous a conduit à vous intéresser à la fabrication du savon naturel ?
En fait, après avoir terminé ma formation au Sénégal, je me suis rendue compte que la plupart des gens utilisent du savon à base des produits chimiques. Et pourtant, ces produits-là causent plus de problème dans le corps humain. Quelques effets secondaires sont constatés, notamment la peau sèche, l’allergie, des cicatrices entre autres. Or, le savon à base des produits naturels contenant de la papaye, du curcuma est très nutritif pour le corps. Les bienfaits sont nombreux tels que la peau sans cicatrice et sans bouton. On utilise de la noix de coco et de l’huile d’olive. Des produits qui régulent la peau sans tache. Alors, la formation que j’ai suivie (fabrication du savon à base des produits naturels) a été plus coûteuse. Il n’était pas si facile d’expliquer aux consommateurs, l’importance de ce produit. Toutefois, tout le monde a compris, finalement, la valeur des savons naturels. Il y a un an, tout le monde a commencé à apprécier mon produit.
Comment se développe votre activité ?
Depuis un an déjà, j’ai constaté que la fabrication du savon naturel connaît beaucoup d’avantages au niveau sanitaire et économique. La qualité de mes produits attire de plus en plus des clients. C’est une grande fierté pour moi et pour toutes les femmes comoriennes. Le prix du savon coûtait 1 000 kmf mais avec la hausse des prix des matières premières, je suis obligée de revoir le prix à 1 500 kmf. Plusieurs grossistes passent la commande. Je dois mettre le produit dans un emballage pour donner plus de valeur et d’importance.
Vous avez gagné le troisième prix du programme Wep, quelles sont donc vos ambitions ?
En fait, c’est un concours organisé par l’Exim Bank et l’Uccia et j’ai été classée parmi les premières lauréates du concours. Certes, nous avons reçu un financement de valeur d’un million de nos francs, mais, il faut viser loin. Je pense que le travail ne fait que commencer. Je dois doubler d’efforts pour donner plus de valeur aux produits naturels. La 3ème place du concours, m’ouvre la possibilité de pouvoir contracter un prêt de 2 000 000 kmf sans un taux d’intérêt pour une période de 36 mois.
Propos recueillis par Abdoulandhum Ahamada