ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Opération Wuambushu : Moroni met en garde Paris

Le gouvernement comorien a afin sorti dans son mutisme et s’exprime pour la première fois sur l’opération Wuambushu que la France s’apprête à lancer dans l’île comorienne de Mayotte. Une opération visant l’expulsion massive et la destruction des habitations des comoriens des autres îles. Ce que condamne Moroni qui à travers un communiqué publié  lundi dernier, laissant entendre que l’opération risque de porter atteinte aux bonnes relations qui unissent les deux.

Le gouvernement comorien a enfin décidé de sortir du silence sur l’opération Wuambushu, après la longue période de mutisme suspecte.

Moroni à travers un communiqué de presse condamne l’opération et assure la souveraineté des Comores dans cette île sous occupation française depuis 1975 en violation des droits internationaux. « Par conséquent, toute expulsion de Mayotte, des comoriens venant de trois îles, constitue une violation grave du droit international », précise le document.

Le gouvernement s’interroge d’ailleurs sur les raisons d’une telle opération, en ce moment précis, alors qu’il a, à maintes reprises, exprimé clairement et nettement, aux autorités françaises, sa désapprobation.

Moroni met en garde Paris contre les conséquences de cette opération. Une promesse électorale faite à Mayotte qui risque de déstabiliser toute la région, et plus particulièrement à un moment où la communauté internationale s’emploie à consolider la paix et la stabilité dans un monde confronté à des nombreux défis sanitaires, économiques, écologiques et sécuritaires.

Soucieux d’entretenir la bonne qualité des liens sécuritaires unissant Moroni et Paris, et de contribuer et à la préservation de la paix et la stabilité dans la région de l’océan indien et sur le continent Africain, « le gouvernement comorien interpelle sur la danger d’une telle opération et demande aux autorités françaises d’y renoncer », ajoute le communiqué suggérant les autorités françaises de privilégier le dialogue et la concertation avec le gouvernement comorien dont leurs concitoyens sont chez eux à Mayotte.

Rappelons que des voix contre cette opération commencent à se lever en France, à Mayotte et aux Comores. En France  comme aux Comores, des Ong et la société civile s’inquiètent des répercussions néfastes qui en résulteront de cette opération qualifiée de « génocidaire et ethnocide » par la société civile comorienne.

Kamal Said Abdou

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