Alors que la France maintient sa position, le gouvernement comorien, par la voix du porte-parole, Houmedi Msaidie, durcit le ton. Il oppose un refus d’accueillir les refoulés de Mayotte. Le président Azali Assoumani quant à lui, dit privilégier le dialogue. Depuis hier, Mayotte vit sous une loi martiale qui ne dit pas son nom. Paris met la pression mais Moroni résiste.
L’opération Wuambushu visant à expulser les comoriens résidents à Mayotte en détruisant les bidonvilles risque de compromettre les relations entre Moroni et Paris. Par la voix du porte-parole du gouvernement comorien, Houmedi Msaidie, celui-ci a indiqué que l’Etat comorien refuse d’accueillir les refoulés de Mayotte pour la seule raison que les comoriens résidents dans cette île sont chez eux. Une décision acclamée par la majorité de la population comorienne en l’occurrence la société civile et les organisations qui militent pour les droits de l’homme. Ces derniers dénoncent une opération « génocidaire et ethnocide ».
A l’heure actuelle, certaines régions de Mayotte sont quadrillées par les CRS. Environ 500 agents des forces de l’ordre sont déployés par la France dans cette opération sans tenir compte de l’arsenal militaire. Au moment où l’île risque le pire et que la France, pays ami des Comores ne compte pas faire marche arrière sur cette opération, la sortie médiatique du président Azali Assoumani samedi dernier à l’occasion de la célébration de l’Ide El-fitre a déçu la population qui attendait une réaction forte de sa part en tant que président de l’union Africaine.
En parlant de la situation à Mayotte, le chef de l’État comorien indique que « la voie choisie par le gouvernement est celle du dialogue avec notre partenaire la France ». Des propos qui contrastent avec l’envergure d’une opération qui fera 10.000 comoriens, femmes, hommes et enfants des sans abri. Une situation qui ne laisse personne indifférente notamment les organisations internationales telles que l’Unicef France et autres appellent au respect des droits de ces personnes. Wuambushu crée un climat de psychose et le président de l’Union Africaine espère que la partie française tiendra compte de la position du gouvernement comorien, sur le différend territorial qui oppose la France et les Comores sur l’île comorienne de Mayotte.
Comores prêtes à discuter
Même message de fermeté sans toutefois fermer la porte du dialogue pour le ministre de l’intérieur comorien, Fakridine Mahamoudou. Dans un entretien avec son homologue français Gérald Darmanin, le premier flic du pays était clair. « Mon gouvernement n’acceptera pas d’expulsions. Mais il est prêt à discuter avec la France pour en voir les modalités dans le respect des droits de la personne ».
Dans une lettre adressée au responsable de l’agence Jaffar, représentant de SGTM par le commandant du port de Mutsamudu, « en raison des activités relatives au zonage du port de Mutsamudu, et la mise en place du dispositif de sécurité au port de Mutsamudu dont vous en êtes préalablement informés en début desdits activités. Actuellement plusieurs changements sont en cours, nous vous informons par la présente que le port de Mutsamudu n’est pas en mesure d’opérer sur l’embarquement de passagers de ce jour jusqu’au 26/04/2023, date à laquelle nous vous informons sur une éventuelle reprise des activités », lit-on dans la lettre.
Selon nos informations, le navire de la SGTM aurait fait demi-tour et aurait revenu avec les ESI. La fermeture du port d’Anjouan est mise en avant pour justifier que le navire de la SGTM, la CItadelle, n’a pas été autorisé à débarquer les ressortissants comoriens séjournant illégalement à Mayotte, île Comorienne.
Kamal Said Abdou