Après un long silence, depuis la France, Dr Achmet Mohamed, candidat malheureux aux dernières élections s’est prononcé sur l’actualité du pays. Commençant par les pénuries à répétition, l’ancien candidat précise que cela résulte de la mauvaise gestion du président Azali Assoumani et son équipe.

On constate ces derniers temps des pénuries des denrées alimentaires, des produits pétroliers et une hausse exponentielle des prix. Comment expliquez-vous cette crise ?
La raison est très simple les comoriens sont entrés de payer la mauvaise gestion d’Azali Assoumani et de ses équipes et de son illégitimité. Après le fiasco de 2019, les Comores ont perdu toute crédibilité aux yeux des institutions financières internationales et des bailleurs de fond historiques. Ainsi Azali passe tout son temps à convaincre ces institutions de sa légitimité. Or pour cela il faut qu’il montre qu’il est légitime à l’intérieur. Cela se traduit par la répression féroce qu’il mène contre toutes contestations, la privation du droit à manifester et l’arrestation de toutes les voix dissonantes. La seule argumentation qu’il a devant ces instances est « vous voyez c’est calme aux Comores » mais personne n’est dupe quant au fait que les Comores sont une prison à ciel ouvert. Les sociétés nationales sont complètement aux abois. En effet pour financer le monologue national, et le Madjlis de Paris (la conférence des bailleurs) les sociétés d’Etat ont payé des sommes mirobolantes, puisqu’aucune institution n’a accepté de participer au financement. Ces sociétés d’Etat sans conseil d’administration, ont augmenté leur prix pour se sauver de la faillite. Et c’est la triple peine pour les comoriens. Triple peine car la population comorienne est victime de la répression, doit payer tout à des prix très largement au-delà de ses maigres moyens et ensuite elle doit supporter les incessantes pénuries. Ces dernières sont encore une fois la conséquence d’une gestion calamiteuse. Nous apprenons que pour organiser les accueils en fanfare à Ouani la société ONICOR doit vider ses caisses pour payer les gens qui doivent être nombreux, par conséquent cette société est à la limite du défaut de paiement. Les hydrocarbures malgré les prix les plus chers de toute l Afrique, et un appui continu de la banque islamique, croule sur un déficit de plusieurs milliards.
3 ans que la diaspora comorienne en France mène un combat contre le régime en place, pouvez vous nous dire les résultats ?
Je tiens à féliciter et encourager la diaspora qui ne cède pas et qui a décidé de jouer son rôle de premier contributeur du pays, en défendant le droit et la liberté. Les Comores ont deux poumons un qui est aux Comores sous la répression et l’autre qui est a l’extérieur qui respire pour tout le pays. Pour le moment on ne peut pas parler de résultat tant que l’objectif qui est de libérer le pays du joug d’Azali n’est pas atteint. Nous ferons le bilan au moment venu.
L’opposition a boycotté le dialogue national, pourtant des élections présidentielles sont prévues en 2024. Pensez vous que l’opposition prendra part ?
L’opposition n’a pas boycotté un dialogue, elle a juste décidé de ne pas participer à un simulacre de plus d’un régime à la recherche de légitimité à tout prix. Suite à la non élection de 2019, la communauté internationale a sollicité l’organisation d’un dialogue national de toutes les parties et sous son contrôle, mais Azali a refusé et a décidé de passer par la force et la répression. Nous avons assisté, stupéfaits, à des assassinats, des arrestations et des tentatives d’assassinat, ce que fut mon cas. Il a donc fermé la porte à tout dialogue. Tout démocrate que je suis, je crois en certaines valeurs immuables et je suis convaincu que le pouvoir ne s’acquiert que par la légitimité du peuple. Azali Assoumani n’est pas un démocrate, il ne sait pas ce que c’est la démocratie alors une mascarade de plus ou de moins pour lui ce n’est pas un problème. Il sait qu’il ne pourra jamais gagner une élection aux Comores, alors il continuera ses gesticulations, quitte à conduire notre paisible pays à la guerre civile.
Y-a-t-il une communication entre l’opposition à l extérieur et celle qui se trouve aux Comores actuellement ?
Bien entendu. Bien que nous venons de structures différentes et pour ma part de vision complètement différente voire opposée, nous sommes tous unis pour sortir notre pays de l’impasse que ce régime l’a enfoncé.
Propos recueilli par Kamal Said Abdou








