ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Politique : A quand Djaffar brisera-t-il le silence ?

C’était au palais de Mrodjuu où l’ancien vice-président chargé de l’économie comorienne, Djaffar Ahmed Said Hassane s’est déclaré opposant du régime Azali en réclamant le rétablissement de la Cour constitutionnelle. Un mandat d’arrêt international a été émis contre lui pour attentat et complot contre l’autorité de l’Etat, soit quatre jours après qu’il a quitté le pays.

Alors qu’il s’est refugié en France, l’ancien vice-président chargé de l’économie, Djaffar Ahmed Said Hassane ne réagit pas face à la politique du pays. Depuis son divorce avec le président Azali et son gouvernement, il préfère garder le silence. Jusqu’à quand ? Il n’est pas le seul politicien refugié en France. Tocha Djohar, Hassani Hamadi, Said Elarif, Ali Mhadji entre autres se prononcent et dénoncent la politique du président Azali. Avec Djaffar, c’est un silence assourdissant.

Après deux ans de pouvoir, l’ancien vice-président Djaffar Ahmed Saïd Hassane a annoncé son divorce avec le régime en place. Une déclaration faite en pleine foule immense au palais de Mdrodjuu à l’occasion de la célébration de deux ans du régime du gouverneur de l’île de Ngazidja, Hassani Hamadi. Djaffar a montré ses griefs. Mais aussi il s’opposait au référendum de 2018. L’ancien vice-président et le président de la République connaissaient les atouts et les faiblesses de leur union et de leur désunion. Ils avaient des visées politiques, économiques, commerciales pour l’intérêt du pays dans son ensemble. Le dialogue politique qu’ils avaient, aurait renforcé le redressement du pays. Hélas !

« La suppression de la Cour constitutionnelle, la démocratie bafouée, la circulation des hommes interdite, l’ordre constitutionnel ignoré », tels sont des éléments dénoncés par Djaffar Ahmed Saïd. « La Cour constitutionnelle doit être impérativement rétablie avant le référendum », avait déclaré le vice-président Djaffar Ahmed Saïd avant de s’interroger, « comment peut-on organiser des élections sans la Cour constitutionnelle ? » Le juriste avait dénoncé en effet une révision constitutionnelle anticonstitutionnelle.

Le divorce est consommé. Ses pouvoirs ont été réduits. Il a été le chargé de la cohésion sociale après la désunion. L’ancien chargé de l’économie, de l’énergie et du tourisme était convaincu que la constitution doit être respectée. « Je ne crains personne et nul ne peut m’intimider », avait-il déclaré. Rappelant qu’il est élu par suffrage universel autant que le chef de l’Etat, il avait exhorté le chef de l’Etat à respecter la prestation de serment du 26 mai 2016. « Je suis élu pour un mandat de 5 ans comme le président de la République. Il n’y a aucune raison de supprimer les mandats des élus », lâchait-il.

Un mandat d’arrêt international a été émis contre le désormais ancien vice-président pour attentat et complot contre l’autorité de l’Etat, soit quatre jours après qu’il a quitté le pays. Inculpé dans l’affaire du coup d’état, la cour de sûreté de l’Etat a rendu la sentence en condamnant l’ancien vice-président aux travaux forcés à perpétuité, assorti d’une peine de 30 ans incompressible.

 Pendant que les refugiés politiques comoriens manifestent avec la diaspora contre Azali Assoumani, Djaffar Ahmed Said Hassane n’a jamais participé à aucun rassemblement. Son silence inquiète plus d’un.

 KDBA

 

 

 

 

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