ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Présidentielle: Qui peut arrêter le candidat de Juwa ?

De la place Ajao à Moroni jusqu’à la salle multifonction de Fomboni en passant par le stade de Missiri à Anjouan, le candidat indépendant soutenu par le parti Juwa enregistre les succès populaires. Un mouvement qui inquiète le camp du candidat Azali qui sent leur champion gravement menacé.

Le Juwa en plein meeting (photo d’archive)

Imposante, grandiose, gigantesque ! Ce sont les qualificatifs que l’on utilise partout dans la presse et les réseaux sociaux pour illustrer les démonstrations de forces réalisées par le parti Juwa et les partisans de Me Ahamada Mahamoudou, depuis leur entrée en campagne, il y a trois semaines et demie.

Jusqu’au 6 mars, date de retour aux Comores du candidat Mahmoudou après sa tournée en France, le président-candidat Azali Assoumani et ses partisans croyaient que tout était déjà plié, que l’élection était déjà gagnée d’avance. Il minimisait la capacité de l’opposition de pouvoir rassembler les Comoriens autour de leurs candidatures et de leur projet. Mais depuis les mobilisations faramineuses de Juwa en faveur de Me Mahamoudou, la peur a changé de camp. Les membres de la mouvance présidentielle redoutent le coup de massue dès le 24 mars. Et ils tentent de repousser toute opération de sécurisation du scrutin de dimanche.

Le profil du candidat rassure

La mobilisation, le discours et le profil du candidat rassurent et resserrent les rangs du parti Juwa et des opposants au régime, malgré les candidatures dissidentes de Fahmi Said Ibrahim et de Jaffar El-Maceli.

Des dizaines des milliers de personnes qui se rassemblement à chaque fois pour accueillir l’avocat de 49 ans depuis l’aéroport jusqu’au lieu de meetings. « La différence entre nous et le gouvernement, c’est que nous ne payons pas pour les rassemblements », assure un dirigeant de Juwa et membre de l’équipe de campagne de Me Mahmoudou. « Nous finançons seulement les équipements nécessaires pour le meeting : sonorisation, chaises, banderoles… », ajoute notre interlocuteur qui s’en félicite de l’engouement autour de son candidat.

Le dernier rassemblement

Ce vendredi, jour de fermeture de la campagne du premier tour, l’enfant de Oichili tiendra son dernier meeting au stade de Koimbani, village chef-lieu de la région. Et les organisateurs promettent déjà une marrée humaine.

Pour ce qui est du discours du candidat Me Mahmoud, il attaque l’autoritarisme du régime, l’instrumentalisation de la justice et la dilapidation de l’argent public par le gouvernement. Il dénonce la corruption, les injustices sociales et les salaires exorbitants des membres du gouvernement, notamment du président Azali. Il promet de faire libérer celles et ceux qui sont injustement incarcérés par le gouvernement Azali et surtout de rendre le pouvoir aux Anjouanais en 2021.

« Je quitterais le pouvoir en 2021 dans le strict respect des accords de Fomboni. Et pour moi, la parole donnée doit être respectée», promet-il à toutes les occasions.

Enfin quant à son profil, il séduit plus d’un parmi celles et ceux qui revendiquent le renouvellement de la classe politique. « Avocat depuis 20 ans, Me Mahamoudou a 49 ans aujourd’hui, il n’est pas mouillé politiquement. Il s’est toujours battu pour faire triompher le droit », fait savoir sa direction de campagne répliquant aux attaques lancées par les proches du régime en place. « Les Comores peuvent encore aspirer à un État de droit, à une justice sociale si le peuple fait le choix de Me Mahamoudou », ajoute-t-elle.

« On garde le rythme jusqu’au bout »

Malgré ces facteurs favorables à la candidature de Me Mahmoudou, ses partisans ont décidé d’accentuer la mobilisation sur le terrain jusqu’à la dernière minute de la campagne. « Oui nous n’allons rien lâché. On garde le rythme jusqu’au bout », confirme un militant de juwa qui a accompagné le candidat lors de la caravane de Bambao durant la journée de mardi.

Si le gouvernement avait longtemps fait croire que l’affaire était déjà pliée, la mobilisation de ces derniers jours, notamment du parti Juwa, et l’arrivée des observateurs internationaux dans le pays ont sans doute remis toutes les cartes à zéro. Rendez-vous dimanche prochain. 

Kamal dine Bacar Ali

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