Lors de la cérémonie de l’installation du haut conseil de la magistrature, le grand Mufti, Aboubacar Saïd Abdillah a qualifié l’ancien président Sambi comme ennemi numéro un de la nation comorienne : « Sambi est l’ennemi numéro un de la nation. A travers Bachar Kiwan, auteur de l’entrée de la drogue en provenance du Liban en destination des îles Comores », a-t-il déclaré. Face à ces propos, les avis se divergent.
Les propos du grand Mufti de la République fait un tollé sur les réseaux sociaux et auprès de l’opinion publique. Une haute autorité, dit-on, n’a pas mérité des tels propos humiliants. « Azali ne veut pas un Mufti qui défendra la religion de l’Islam, mais il aime un pigeon pour l’utiliser contre son ennemi. Après l’accès au pouvoir de Sambi, ce Mufti a dit avoir regretté de soutenir Sambi et a donc demandé pardon auprès de Dieu. C’est regrettable qu’un Mufti ose tenir des propos pareils. Il n’avait pas le droit d’insulter Sambi. Il existe la justice aux Comores. S’il a des preuves palpables de ce qu’il avance, il devrait porter plainte contre Sambi. Mais il a juste dit cela pour que le président Azali soit fier de lui », a avancé Mohamed Abdou, citoyen.
« Azali veut un défenseur contre son ennemi Sambi, en profitant la religion »
Quant à Irchad Mradabi, les propos du Mufti sont purement politiques que juridiques et religieux. « Le Mufti doit jouer le rôle d’arbitrage sur les effets religieux et sociaux, contrairement à ce que font ces hommes religieux. Pour trouver une appréciation ou intégrer le cercle satanique d’Azali, il suffit simplement accuser Sambi de toute sorte, le dilapider au maximum possible. Malheureusement ça devient une sorte de rituel. Ils ont atteint le paroxysme de la haine contre l’ancien raïs. C’est honteux que ces magistrats applaudissent publiquement face aux accusations infondées, au lieu de l’orienter. Si le Mufti estime que Sambi avait un réseau des stupéfiants, il n’a qu’à porter plainte à la justice au lieu de dénigrer et dilapider devant ses ennemis politiques », a montré le jeune Irchad Mradabi, avant d’ajouter « personnellement je suis convaincu que c’était juste une manière de nuire l’image de Sambi pour satisfaire Azali. Ces propos n’avaient pas d’élégance. Quelque soient les circonstances, le Mufti n’avait pas le droit d’indexer Sambi. Azali veut un défenseur contre son ennemi Sambi, en profitant la religion ».
Sambi, le libérateur de la drogue en provenance du Liban ?
Saïd Maoulida, citoyen pense le contraire. Les propos de Mufti ne sont pas déplacés. Selon lui, toute vérité doit être dite sans exception même si l’énonciateur est une haute personnalité. « Je pense que les paroles du Mufti ne sont pas déplacées car il a commencé à expliquer que les actes de viols et de barbaries sont dus de la consommation massive de la drogue. Les anciens présidents ont empêché la rentrée de ces stupéfiants aux Comores. Par contre, selon le mufti, Sambi a facilité voire même autorisé Bachar Kiwan d’importer la drogue. Si le Mufti a des preuves concrètes, je ne vois pas donc le problème de prononcer cela. Sambi a facilité l’arrivée du chiisme aux Comores, pourtant ce pays est musulman sunnite », a déclaré Saïd Maoulida.
Même son de cloche pour Mohamed Ali Hadji affirmant que l’ancien président a mérité ce qu’il a semé lors de sa gouvernance. « Être président ne signifie pas que l’on ne peut pas le critiquer. J’estime tout comme le mufti, Sambi a ruiné le pays. Si le Mufti est là pour servir Azali, cela n’engage que lui-même. Je ne trouve pas que les propos du Mufti soient politiques. La seule erreur est lorsque le Mufti ne détient pas des preuves concretes. Ce n’est pas parce qu’il est mufti qu’il n’a pas le droit de dénoncer les gens qui ont pillé ce pays », a conclu Mohamed Ali Hadji, citoyen.
Abdoulandhum Ahamada