Deux semaines après la reprise des rotations et la démolition des bidonvilles, les comoriens résidents à Mayotte ont la peur au ventre. Ils ne se sentent pas en sécurité même ceux qui sont en règles vis-à-vis de la loi. Certains Mahorais profèrent des insultes à l’encontre des comoriens vivants à Mayotte, selon Mohamed Moussa, comoriens résidents à Petit terre.
Après le bras de fer manifesté par le gouvernement comorien contre la reconduite aux frontières des comoriens résidents à Mayotte et la démolition de leurs habitations, les Comoriens résidents dans cette île ne se sentent pas en sécurité. Les insultes fusent de partout et chaque comorien se sent menacé. « On nous dit de rentrer chez nous car les Mahorais ont déjà fait leurs choix de rester français et les autres îles ont choisi l’indépendance. Si on avait maintenu notre position, si notre ligne de défense était la souveraineté et l’intégrité de notre territoire, toutes ces menaces ne seront pas proférées contre nous », explique Mohamed Moussa.
Selon lui, le gouvernement comorien a trahi son peuple. « Les Mahorais ont peut-être raison de nous traiter de cette façon pendant que le gouvernement a trahi son peuple. Il a négocié avec le gouvernement français pour que les expulsions y reprennent », regrette-t-il. « Cette opération de démolition des habitats a des conséquences. Des enfants et des personnes âgées sont actuellement sans abri. C’est une grave erreur qu’à commise notre gouvernement qui a négocié la reprise des reconduites aux frontières sans réfléchir aux conséquences qui en suivront. On nous traite des clochards par certains Mahorais parce que certaines personnes après la démolition de leurs maisons, elles n’ont nulle part pour y aller », dit-il.
Sur les conséquences lointaines, Mohamed Moussa a cité le risque de la montée de la criminalité dans les autres îles et la formation des clans des gangs. Une situation qui risquera, selon lui, de pousser le pays vers la guérilla urbaine entre gangs si les expulsions vers les autres îles continuent son chemin.
Kamal Said Abdou