ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Secteur agricole : Pomoni, une zone de production de taros

Une bonne campagne agricole. Les acheteurs applaudissent les performances satisfaisantes et des efforts louables sur la production. Pomoni est la localité anjouanaise qui produit beaucoup de taros. Avec une parcelle de 32 hectares,  25 productrices récoltent entre 2 à 3 tonnes de taros par an, et 390 productrices récoltent 500 kg en moyenne chacune. Reportage.

Ce sont des femmes actives, mères de familles. Des familles vulnérables. Elles étaient 15 avant 2014. La politique agricole commune ne connaitra une étape majeure qu’en 2014 avec 415 productrices. 2 à 3 tonnes de leur production pour 25 paysannes. 500 kilogrammes par paysanne pour les 390. Une production de bon augure. Ce qui les classe dans le peloton de tête. Ce champ de plantation dynamise l’activité du secteur agricole. Ces femmes s’ambitionnent à éliminer la faim et la pauvreté. Ce secteur offre de nouvelles possibilités d’emploi. Ces femmes ne pourront pas progresser sur la voie de lutte contre la famine, la réduction de la pauvreté et d’une sécurité alimentaire, s’elles ne sont pas accompagnées et soutenues pour des capacités productives potentielles.

A Pomoni, la production de taros est motivée par l’affaiblissant de la production et la récolte du manioc à cause du girofle et d’ylang ylang. De là, les femmes commençaient à produire les taros. Jusqu’à ce qu’elles bénéficient le soutien du Pnud à travers le Crca où les femmes se sont mobilisées à bras le corps pour la plantation de ce produit. Elles ont reçu des râteaux, des combinaisons, des bottes…, mais aussi des rejets. 90.000 rejets de taros au total.

Un gain de plus de 200 mille francs comoriens par an

« Nous avons une parcelle de terrain de 32 hectares et 3 marécages. Ce champ a été commencé à être exploité par une seule famille. Mais actuellement, on compte 415 femmes agricultrices. 25 parmi elles récoltent deux à trois tonnes de taros par an et les 390 femmes récoltent chacune 500 kg » a expliqué Ali Maboya, un paysan de Pomoni.

Trois endroits d’exploitation agricole surtout la production des taros : shitrotroni, flatri… Toutes ces femmes productrices arrivent à se nourrir et assurer leur quotidien. Le maintien de cette production en masse de taros rappelle l’importance de la production agricole sur le territoire national pour une autosuffisance alimentaire. Pour le kilogramme des taros, il se vend à 400 francs comoriens. « Nous avons calculé qu’une productrice qui récolte 500 kg, elle gagne 200.000 à 250.000 francs comoriens par an. Les heures de travail ne sont pas définies car c’est un travail individuel. Nous n’avons pas encore mis en place une coopérative des agriculteurs de Pomoni. Certes, nous avons réfléchi à une coopérative mais elle n’est pas encore en activité », a-t-il avancé. La vente se fait sur place ou en ville.

Ces femmes traversent des sérieux problèmes

Malgré les problèmes qu’elles rencontrent, elles continuent à se battre dès le lever de soleil jusqu’à 11 heures. Des problèmes liés du terrain de production puisque, dit-on, il existe des insectes, entre autres. « Nous saluons le Pnud car ils nous ont offert des combinaisons et des bottes de protection. Des difficultés liées aussi aux travaux routiers dans cette zone par la société Eiffage. Lesquels travaux bloquent l’eau de couler », a souligné Dhoifarna Abdallah. Et ces productrices lancent un cri de détresse afin d’interpeller Eiffage. « Avec ces taros nous assurons nos vies et celles de nos familles. Mais les caniveaux construits par la société Eiffage mettent en danger notre production. Puisque, il y a des lieux où nous avons planté des taros, et nous n’arrivons plus à les récolter à cause de l’eau », a montré de sa part Moulka Salim, une productrice.

Ces travaux constituent un renversement de tendance amorcé depuis six ans. Ils peuvent causer une perte de production agricole. Alors qu’il est un produit bon marché, les femmes productrices de Pomoni appellent à un soutien meilleur du gouvernement comorien. « Les populations qui ont le plus de besoin de soutien sont celles sur lesquelles travaillent sur le secteur primaire. Et ce sont les agriculteurs qui sont nombreux. C’est eux qu’il faut aider à réussir », a réagi Fatouma Anli, une paysanne.

Un nouveau souffle à l’agriculture comorienne

Ce sont des paysannes qui concourent à survivre et constituent enfin des pouvoirs économiques. Ces femmes donnent un nouveau souffle à l’agriculture comorienne surtout la production des taros. Mais elles manquent de moyens pour valoriser ce potentiel car le projet du Pnud a pris fin depuis 2018. C’est la responsabilité de l’aide publique et du secteur privé de mobiliser les ressources pour les aider à réussir un véritable décollage de l’agriculture. L’Union des Comores est peu intensifié et dépend des importations. La priorité est d’obtenir des gains de productivité avec les méthodes disponibles pour nourrir la population.

Kamaldine B. A

 

Laisser un commentaire