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Sécurité civile : La caserne d’Anjouan n’a ni courant ni téléphone 

Après un constat d’une augmentation fréquente des interventions du Cosep à Anjouan, nous nous sommes intéressés à savoir ce qui se passe. Nous vous amenons à découvrir la vie et le quotidien des agents. La caserne n’a ni électricité ni téléphone depuis plusieurs mois. Les agents sont souvent hués à chaque fois qu’ils interviennent à cause d’un retard expliqué par le fait qu’ils n’ont pas l’alerte de si tôt. Immersion. 

Pendant que d’autres services publics ont une facture impayée de plus de 20.000.000 kmf, celui qui sauve des vies est coupé du monde. Tout le monde charge son portable, matériel de travail au domicile. Difficulté pour ces agents qui vont jusqu’à plus de 10 interventions par jour. « Ce n’est pas la première fois. C’est depuis 2011-12 que nous sommes là pour faciliter les difficultés de la population et de lutter contre les catastrophes. Les interventions augmentent, car c’est maintenant que les gens comprennent et sachent qu’il y a un service d’urgence au Cosep. Avant, quand il y avait un accident, il ne nous contactait pas. Aujourd’hui, les gens sont plus conscients. À chaque fois que nous sommes appelés, nous répondons présents », explique un sapeur-pompier à Anjouan et explique deux causes de l’augmentation des interventions du Cosep. « Nous avons remarqué qu’il y a beaucoup d’accidents en forêt liés à la récolte de girofle et d’accident de moto. Tous les jours, il y a des accidents de moto et tous les jours maximum, il y a des accidents en forêt ».

« Il y a déjà plusieurs types d’interventions. C’est soit un accident de la route, un feu ou une intervention en mer. Il y a une fiche le matin. Les agents sont placés pour chaque intervenant. Quand nous savons la nature de l’intervention, nous ramenons les matériaux en conséquence. Sur place, chacun connaît son rôle pour protéger la victime jusqu’à son arrivée à l’hôpital », précise-t-il. Notre interlocuteur regrette que « la population nous blâme puisque chaque erreur doit avoir un fautif. Certains se prennent pour des connaisseurs, des héros, or qu’ils ne sont pas des professionnels du domaine. Par exemple, un accident de la route, la victime est déplacée, portée, et parmi eux, un sur 20 sait qu’il y a un service d’urgence, et souvent lui-même ne connaît pas le numéro. Ils disent que nous sommes toujours en retard alors que nous venons quand nous sommes appelés ».

Pour lui, « les interventions varient par rapport à l’activité du pays » et que « nous nous sentons bien à chaque fois qu’une intervention soit réussie et que la personne reste en vie. Et c’est parce que nous avons intervenu qu’il est probablement en vie », dit-il. Il fait savoir que « une personne peut être appelée à travailler alors qu’il n’est pas en service. C’est une personne indispensable des compétences physique et morale. La personne part en service, à toute heure, avec fierté ». Et selon nombreux d’entre eux, « des moyens logistiques, matériels sont indispensables pour faciliter le travail des agents à 200 %. Nous voyons tous comment les autres travaillent dans les autres pays. Nous savons également que le pays est reculé par rapport aux autres. Seulement, notre service a beaucoup de besoins ». 

Ahmed Zaidou

 

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