À l’occasion de la journée internationale de la jeunesse (JIJ), le 1er secrétaire national du parti Ulezi, Natuk Mohamed Mouzaoir a répondu avec plaisir à l’invitation des mouvements mohéliens qui militent pour la défense de la place des jeunes dans la sphère politique comorienne. Selon lui, « ramener la jeunesse comorienne à vouloir vivre et travailler au pays est une vocation qui définit mon engagement politique ».

« Près d’un demi-siècle d’indépendance, la jeunesse comorienne continue à être manipulée et étouffée par les professionnels de la politique. Aucun gouvernement ne s’est jamais soucié du sort de cette génération montante en perdition. Les conséquences de ces faits se font sentir au fil des années. Les hommes et femmes politiques en général et ceux qui sont au pouvoir en particulier savent très bien la fuite des cerveaux et l’exode massive de la force motrice de ce pays. Tout le monde sait que cette situation est gravement préjudiciable au développement socioéconomique des Comores », se plaint Natuk Mohamed Mouzaoir.
Selon lui, un pays dépouillé de sa jeunesse et de sa matière grise est une contrée appelée à disparaitre de la carte. « Ramener la jeunesse comorienne à vouloir vivre et travailler au pays est une vocation qui définit mon engagement politique », a-t-il déclaré. « Le constat est cuisant. La situation politico-socio-économique des Comores, 47 ans après son indépendance, est en état déplorable », souligne-t-il.
Selon le 1er secrétaire national du parti Ulezi, au niveau politique les instabilités permanentes ne sont pas encourageantes pour retenir les jeunes au pays. Les répressions sauvages et arrestations arbitraires sont des facteurs à faire fuir le monde. L’absence d’une justice digne d’un État de droit empêche son ouverture au monde.
Au niveau social, dans un pays où plus de 65% de la population ont moins de 40 ans et plus de 60% des jeunes en âge de travailler se trouvent au chômage. Plutôt que de mourir à petit feu en restant, ces jeunes comoriens préfèrent partir à l’aventure au risque de leur vie à la recherche d’eldorado. Les résultats sont connus de tous. Légion sont ceux qui meurent entre le bras de mer entre Anjouan et Mayotte occupée. « Par ailleurs, plusieurs dizaines d’autres perdent leur vie tous les mois dans la mer Méditerranée après avoir bravé la mort en traversant le désert de Soudan à Egypte », regrette-t-il.
« Au niveau économique, la situation est exsangue. On nous annonce une émergence chimérique, quand on connait le déséquilibre de la balance commerciale du pays, à savoir les importations sont largement supérieures aux exportations. Les Comores vivent essentiellement de l’importation y compris les produits de premières nécessités. La dépendance est flagrante en matière alimentaire, économique, sanitaire, énergétique, etc. L’avenir économique des Comores laisse à désirer », explique Natuk Mohamed Mouzaoir.
« Si le pays vit encore aujourd’hui, c’est grâce à Allah, le Tout Puissant ainsi qu’aux ressortissants comoriens vivant à l’extérieur », ajoute-t-il.
« Cette situation naturellement bien noircie n’est pas une fatalité en soi. Nous devons tous ensemble relever les défis. Cependant, il faudra que les autorités comoriennes admettent qu’ils commettent de graves erreurs en excluant de tous, les forces nationales d’opposition, qu’elles soient politiques ou issues de la société civile. L’ouverture des Comores, à la démocratie et à la justice, constituera un facteur de développement pour lequel les autorités doivent s’inspirer », indique-t-il.
Natuk Mohamed Mouzaoir préconise que « battons-nous pour stopper la fuite des cerveaux et l’émigration de la jeunesse des Comores, faisons des Comores un pays agréable où chacun des ses enfants aura envie d’y vivre et travailler. » Et de conclure que « je rends hommage à la jeunesse comorienne plus particulièrement à celle de Mohéli qui ne baisse pas les bras et continue à donner espoir dans l’entreprenariat et l’engagement politique. »
KDBA








