La semaine dernière, le syndicat des transporteurs a annoncé un préavis de grève de trois jours à compter d’hier lundi 11 janvier. Hier, dans toutes les régions de Ngazidja, la grève a été maintenue même si quelques taximan ont décidé de ne pas respecter la décision prise par les responsables d’Usukani wa masiwa sous prétexte qu’ils n’ont pas du tout confiance au bureau du syndicat.
Le préavis de grève déclenché par les syndicalistes est maintenu depuis hier. Une situation qui est à l’origine de l’arrêt des activités quotidiennes des citoyens. Plusieurs citoyens ont préféré rester chez eux, et d’autres ont choisi de se rendre à pieds à leurs lieux de travail. À travers une vidéo postée par nos confrères de FCBK FM, tonton Chema, l’un des membres du syndicat des transporteurs s’est réjoui quant au respect de la grève dans toutes les régions de Ngazidja. « Nous avons déclaré un préavis de grève de trois jours dans l’ensemble du pays. À Mboudé, Hamahamet, Badjini, et autres, le préavis de grève est respecté. C’est une grande fierté pour les transporteurs de voitures et de taxis », a-t-il déclaré.
Hier matin, la gendarmerie a mis à dispositions des bus pour faciliter le transport des étudiants vers le site universitaire de M’vouni. Un geste salué par la majorité des citoyens. Toutefois, le syndicaliste tonton Chema ne refuse pas l’idée de secourir les étudiants vers l’Université même s’il tient à préciser que cela n’a rien à voir avec les chauffeurs. « Si la gendarmerie a déployé ses bus pour le déplacement des étudiants à M’vouni c’est une bonne décision. Mais, ce sujet n’entre pas dans le cadre des chauffeurs. Le préavis de grève des chauffeurs doit être respecté dans les îles. On maintient la grève jusqu’au mercredi (ndlr, demain), même si le gouvernement nous demande de discuter», a-t-il maintenu.
Le préavis de grève est vraiment respecté par tous les chauffeurs ? Évidemment, certains chauffeurs ont joué au cache-cache. Ils transportaient les passagers. Cette attitude est signalée dans certaines régions de Ngazidja notamment à Hambou, voire même à Moroni. Un homme d’une soixantaine d’années l’a témoigné. « Au bon matin, je marchais à pieds vers Moroni. À Hambou, un chauffeur m’a conduit dans sa voiture avec 5 personnes sous réserve de payer 1000 kmf chacun. Une somme abusive», a-t-il témoigné. «Vers 12 heures, Moroni a été envahi par des voitures. Un embouteillage des voitures a été signalé dans tous les côtés. D’où viennent ces voitures ? Cela témoigne que certains taximans ne respectent pas la décision prise par le bureau exécutif du syndicat des chauffeurs », a confirmé un citoyen.
Et dans la vidéo postée par la chabakat al internetya de Nono, certains chauffeurs enfreignent la décision de grever en affirmant qu’ils ne confient pas les membres du syndicat des chauffeurs. « J’ai eu mon assurance et ma visite technique valides. C’est ma voiture et personne n’a le droit de m’opposer. En réalité, on n’a pas confiance aux membres du bureau exécutif. Ces gens-là ne cessent de nous mentir. On est vraiment fatigué de leurs mascarades », a précisé le taximan en anonymat. De même, un autre taximan a précisé qu’il est contre les décisions prises par le syndicat. Car, selon lui, le syndicat ordonne les transporteurs, à plusieurs reprises d’arrêter la grève sans aucun raisonnement valable et convaincant. « Combien de fois les membres du bureau d’Usukani wa massiwa corroborent que les revendications des transporteurs sont régularisées par le gouvernement ? En vain », se demande le taximan.
Est-ce que wusukani wa massiwa va maintenir sa décision ? Et le gouvernement va-t-il réagir face à cette situation ? Wait and see…
Abdoulandhum Ahamada