ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Tribune : De la colonisation à l’indépendance des Comores

La colonisation de l’archipel des Comores fut pendant  le  XIXe  siècle.  Il y a eu plusieurs années, les grandes puissances Européennes (Portugal, Angleterre, Allemagne et la France), visent coloniser notre archipel.

À partir de 1815, à l’issue au traité de Vienne, les britanniques, annexent l’Ile Maurice et Seychelles : anciennes colonies de France,  et décidèrent de ne pas faire la conquête dans l’archipel des Comores et Madagascar. La France qui avait un boulevard  vers  les Comores, profite aussi  par la demande en aide d’un sultan de l’ile d’Anjouan  Alawi 1er, pour le prétexte  d’une protection contre les razzias malgaches. Le 25 avril 1841, Adriana Souli signa un traité qui a permis à Mayotte de devenir un protectorat français. Dans cette période en pleine colonisation les colons s’accaparent quasiment la totalité les territoires comoriens et exploitent plus de 70% du peuple de l’archipel, dans les différents champs des  plantations que ça soit sucrerie, coprah, plante à parfums … . On peut dire que la colonisation française aux Comores avait  la forme  d’un esclavagisme dès le début de son installation dans le pays, vu la manière dont les colons  l’appliquèrent  au peuple comorien. Les comoriens travaillèrent dans des conditions insupportables, pour le compte de la métropole.

En effet, entre 1904 à 1912, une succession de décrets en coulissent  pour le rattachement officiel de l’archipel des Comores et Madagascar. Par conséquent, les Comores deviendront  la septième province de Madagascar. En 1946, les Comores obtiennent l’autonomie interne et Dzaoudzi devient la nouvelle capitale des Comores. Le 15 juin 1953, plusieurs politiques comoriens osent déjà demandé une déclaration commune de l’Independence. En 1958, les iles portent un statut de « TOM », qui va provoquer une tension vive entre ceux qui veulent conserver ce statut et ceux qui, surtout  à Mayotte souhaitent devenir « DOM ». Entre 1961 et 1962, en pleine première vague de décolonisation dans le monde, la capitale des Comores, Dzaoudzi (Mayotte) était transférée à Moroni  (grande-Comore), et provoqua la colère des mahorais. En 1972, l’indépendance des Comores était la question qui préoccupa les jeunes élites comoriens accompagnés de leurs partis politiques, notamment le mouvement de libération nationale (MOLINACO) d’Abdou Bakari Boina basé  à Dar es Salam, le parti socialiste des Comores (PASOCO) de Mbalia, le front de libération des Comores (FLC) et le parti évolutif des Comores (PEC), ainsi que d’autres partis politiques qui vont avoir naissance un peu plus tôt  par les fusions avec d’autres partis et tenant compte aussi aux différentes manifestations qui ont  été menées par les jeunes lycéens de Moroni pour le même combat : « on veut notre indépendance. »

Le 25 Aout 1972, le comité spécial de l’ONU inscrit les Comores sur la liste des territoires auxquels s’applique la déclaration sur l’octroi de l’Independence. La visite du premier ministre français Pierre Messmer le 29 janvier 1972, à Moroni vis-à-vis aux jeunes PASOCO, des banderoles y brandissent et accompagnées des cries « MKOLO NALAWE » (dégage le colon). Le 2 mars  et 19 mars 1972, RDPC et PSDC, rendent public une motion  demandant l’indépendance des Comores. Dès juin 1973, Ahmed Abdallah Abderemane signe avec le gouvernement français les « accords du 15 juin1973 », prévoit une consultation des comoriens en vue de son indépendance. Le 22 décembre 1974, un référendum est organisé et 95 % de «oui » de l’indépendance  dans l’ensemble de l’archipel contre 65%. Ce résultat n’est pas global mais juste  l’ile de Mayotte qui se prononce pour le maintien immédiat à la DOM. Le 23 avril 1975, le FNU et PASOCO ont réagi et signé « un Manifeste conjoint »   dénonçant les « les accords de juin », raison pour laquelle l’Etat français a modifié  le texte original et promulgue la loi du 23 novembre qui prévoit de démanteler les Comores, si elle n’arrive pas à  garder l’ensemble de l’archipel mais Mayotte restera française. Du 3 au 4 juillet 1975, Ahmed Abdallah, en provenance  de Bruxelles, se rende  immédiatement à Paris, avec frustration à cause de la loi votée le 3 juillet  par le parlement français, qui trahit les accords de juin 1973.

Le premier ministre français, Jacques Chirac reçoit Ahmed Abdallah à l’absence du président français. Ces deux derniers discutent et Jacques Chirac  lui demande d’être pourtant aux yeux d’Ahmed Abdallah. Il n’en était pas question car le temps presse. Sans mâcher les mots, Ahmed Abdallah est amertumé par l’hypocrisie de la France et  menace  de proclamer l’indépendance dès qu’il sera de retour au pays. Le 5 juillet 1975, une session extraordinaire est ouverte par un discours du président de la chambre de député, suivi par d’autres discours prononcés par certaines autorités. La cérémonie a pris fin sous applaudissements. Dans la séance, 33 députés ont été présents sur 39 et se prononcent pour l’indépendance. Et le 06 juillet, le président Abdallah a proclamé l’indépendance des Comores. Le 9 juillet 1975, après la fin du conseil des ministres,  le gouvernement français décida de reconnaitre l’indépendance des Comores.

 Ibrahim Ismael, étudiant en Histoire

 

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