ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Vœux du chef de l’Etat au secteur privé : La nouvelle Opaco appelle à plus d’engagement de l’Etat

Après les membres du gouvernement, les élus. Au tour du secteur privé de recevoir les vœux du nouvel an. Une occasion pour la présidente de la nouvelle Opaco, Sitti Djaouharia Chihabiddine d’apprécier les progrès enregistrés par le pays en terme de croissance économique. Reconnaissant, les mesures prises par le gouvernement pour soutenir le secteur, la patronne de la nouvel Opaco juge toutefois que ces mesures sont insuffisantes et que le gouvernement pourrait mieux faire.

Dans son intervention, au nom du secteur privé, la présidente de la nouvelle Opaco salue le progrès enregistré par le pays en termes de taux de croissance économique qui est de 3,5% contre 2,4% en 2021.

Elle reconnait par ailleurs que le pays continu à subir les bouleversements nés de la Covid-19 et amplifiés par la guerre dans le domaine des approvisionnements caractérisé, notamment par des pénuries incessantes des produits de première nécessité sur le marché comorien, dit-elle. « Des mesures que nous saluons ont été prises pour apporter des réponses, telles que l’achat d’un bateau et la mise en place de la ligne de garantie de 5 500 millions pour accompagner les importateurs à inonder le marché. Ces mesures n’ont pas été suffisantes pour pérenniser les résultats », a-t-elle concédé.

Avant de poursuivre : « tout d’abord, le bateau acheté ne répond pas complètement aux besoins exprimés à savoir disposé d’un bateau capable de transporter des conteneurs des ports régionaux de transit ».

Pour l’inflation galopante, la patronne de Vaniacom Sarl reste convaincue qu’il existe des solutions  pour circonscrire la hausse généralisée des prix. A l’en croire, les autorités devait agir sur les taxes et coûts internes en ce qui concerne les produits de première nécessité.

« Il est vrai que nous faisons face à un dilemme, concilier l’augmentation des recettes de l’Etat et l’atténuation  de la hausse des prix des produits. Nous croyons fermement que la baisse des taxes diverses et faux frais internes imposés par l’autorité portuaire, l’allégement des frais de manutention de Moroni Terminal et la suppression des frais liés au scanner ainsi que la réduction des frais exorbitants de l’Inrape, pourraient maintenir les prix à un niveau acceptable », a-t- elle préconisé.

En termes des textes réglementaires, la patronne des patrons de la place admet que le pays n’est pas mal servi, l’application fait par contre défaut.

 « Notre pays n’a pas à rougir de ses textes législatifs et réglementaires qui régissent l’environnement des affaires. Toutefois, ils souffrent des défaillances dans leur application et créent un manque de prévisibilité nécessaire aux opérateurs économiques », a-t-elle reconnu.

Et de poursuivre : « nous avons un pays reconnu pour sa paix et sa stabilité. Mais, l’opérateur économique peut voir sa vie basculer en si peu de temps sans être sûr de pouvoir user de garanties que lui confèrent les lois et règlements. Une situation qui fait peur aux investisseurs locaux et étrangers ».

Le dialogue public-privé, un outil vertueux

La nouvelle Opaco mise sur le dialogue public-privé puisque, selon elle, ce dialogue permettra de débattre des questions importantes du pays portées par les organisations patronales, Opaco, Modec, Synaco et Ankiba, l’Uccia et les chambres insulaires. « C’est en effet ce cadre de partenariat entre le public et le privé qui permettra d’approfondir les sujets et thèmes importants de l’émergence économique de notre pays. Tout le secteur privé accompagne le réseau des chambres de commerce pour trouver des solutions sur la souveraineté alimentaire, la sécurité de nos approvisionnements avec une approche régionale intégrant les ports de Dar es salam, Mtwara, et Longoni, la mutualisation des commandes avec le STC à Maurice, l’amélioration des infrastructures commerciales comme les entreprises sous douanes, la gestion des infrastructures des ports inter-îles et la gestion des espaces commerciales à l’aéroport », a-t-elle conclu.

Abdoulandhum Ahamada

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