Alors que l’Etat Malagasy a confié à Amine Kalfane, patron d’AGK, la gestion de l’aéroport Mananara Nord, dans cet entretien, il a accepté de répondre à nos questions. Le patron de la société AGK a manifesté sa joie quant à la garantie de 5 milliards de prêts accordés aux commerçants comoriens par le gouvernement d’Azali.

Selon les médias malgaches, l’Etat Malgache vous a confié la gestion de l’aéroport Mananara Nord. Pourquoi ?
Nous avons pris la gestion de l’aéroport Mananara, à savoir la réhabilitation de la piste de l’aéroport, la réhabilitation des bâtiments existants, de couvrir les taxes sur l’atterrissage. Nous nous sommes engagés à réhabiliter la piste déjà existante avec Ladema pour que ça soit un aéroport sécurisé et qui puisse accueillir tous les passagers en sécurité. Nous travaillons dans cette région et je suis appelé souvent. Et sachez, ce ne sont que les vols privés qui peuvent se poser à Mananara. Il était important pour que la piste soit réhabilitée pour une meilleure sécurité. Nous allons absolument mettre de l’argent avec l’Etat Malagasy pour réhabiliter cet aéroport. A Madagascar, il y a les sociétés Malagasy spices et spices et Oil appartenant au groupe AGK et se sont des sociétés autonomes.
Quels sont donc les enjeux ?
Nous avons accepté de nous occuper de la gestion de cet aéroport parce que je pense que le développement de notre région passe par la réhabilitation des aéroports existants des régions enclavées, mais ce sont des régions très belles. Donc le tourisme peut-être un atout majeur de notre région Mananara et c’est la raison pour laquelle nous avons accepté de prendre cet aéroport et de leur réhabiliter avec Ladema pour pouvoir contribuer à l’histoire économique de la région Mananara Nord.
Les travaux seront-ils financés par le groupe AGK ?
Les travaux réalisés seront financés conjointement par Malagasy spices et par Ladema. Après discussions entre les deux parties pour savoir le budget à mettre en place pour réhabiliter cet aéroport.
Avez-vous d’autres activités à la grande île ?
Nous sommes basés à Madagascar partant de Tamatave, Vavatenina, Soanierana Ivongo, Mananara, Maroantsetra. Nous avons des agences partout sauf que notre siège social se trouve à Mananara Nord. Et à Madagascar, nous travaillons sur la vanille, le girofle, l’essence des feuilles du girofle, nous commençons à travailler sur le cacao également. Nous avons beaucoup diversifié nos activités dans les produits de rente. Nous avons environ 800 employés dans notre société à Madagascar. C’est un chiffre important car en saison, ce chiffre peut atteindre jusqu’à 1000 personnes en dépendant de la quantité de la vanille et du girofle.
Bien que les investissements aux Comores soient importants, pourquoi n’investissez-vous pas dans l’industrie (aux Comores) ?
Nous avons des gros projets industriels ici aux Comores mais, malheureusement, nous rencontrons des problèmes fonciers. Actuellement, nous avons des projets industriels à réaliser dans nos terrains à Mdé mais des habitants de cette ville s’opposent à chaque fois que nous voulions commencer les travaux en nous faisant croire qu’ils allaient construire un marché alors qu’il y a suffisamment de marchés aux Comores pour ne pas avoir besoin de marchés d’autant plus qu’une industrie aura assez d’emplois. Plus de 150 emplois qui vont être créés et les premiers bénéficiaires auraient pu être les habitants de la ville de Mdé. Nous espérons qu’à travers les actions que nous avons menées en justice, nous arrivons à avoir gain de cause parce que nous avons le dossier entre nos mains et qu’enfin, nous pourrons réaliser ce projet industriel que nous avons l’intention de mettre en place dans le pays.
Dans le domaine de la vanille, que pouvez-vous nous dire sur la situation actuelle de covid-19 ?
Ce que je peux vous dire, la demande dans la vanille existe. Simplement, il y a eu une surabondance de production dans le monde. Si vous prenez la production malgache sur le double ou le triple de l’année dernière, chez nous aux Comores, on peut dire que c’est le double par rapport à l’année dernière. L’Indonésie a une bonne production, l’Ouganda à une excellente production…, c’est-à-dire il y a plusieurs attraits dans le marché. La consommation est là mais le consommateur final qui est les grosses sociétés industrielles ne sont pas prêtes à mettre un prix élevé pour acheter la vanille. Et aujourd’hui sur le marché mondial, la vanille vaut entre 100 à 130 dollars le kilogramme.
Le gouvernement comorien a accordé un prêt de 5 milliards aux opérateurs économiques. Qu’en dites-vous ?
Sourire. Bravo monsieur le président de la République. Bravo le gouvernement. Parce que c’est un signe fort d’accompagnement du monde des affaires. Aujourd’hui, peu de pays africains peuvent se targuer à avoir une action telle que nous l’avons eu dans notre pays, notamment l’accompagnement des opérateurs économiques en facilitant l’accès à un prêt bancaire à un taux réduit. En cette période de pandémie, il y a un retard d’approvisionnement. Les bateaux transportaient avant la pandémie les marchandises en 45 jours. Aujourd’hui, il faut attendre deux mois, trois mois voire quatre mois et c’est autant de finances qui sont bloqués parce que le fournisseur est déjà payé. Donc le geste du gouvernement est bénéfique pour l’économie du pays et nous pouvons avoir les produits de première nécessité en temps réel.
Propos recueillis par KDBA







