ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Le climat qui prévaut le pays actuellement suscite la crainte, arrestation et poursuite gagent du terrain, nul n’est épargné. Des candidats et leaders des mouvements en cavale et d’autres sont mis en résidence surveillée. Ce comportement de la part du gouvernement est incompréhensible, malgré la main tendue par Azali Assoumani à ses adversaires.

Après la tenue des élections présidentielles du 24 mars dernier, le climat qui prévaut le pays prend une autre forme. Les arrestations et les poursuites se sont multipliées à l’égard des opposants du régime. Le discours du président Azali Assoumani n’est pas rassurant. Un discours selon lequel le président réélu a tendu la main à ses adversaires pour la construction du pays. Paradoxalement de ce qui se passe ces derniers temps.

Selon un bilan enregistré, des candidats, leaders des mouvements et militants des partis ainsi que des journalistes font l’objet d’une recherche et autres en fuite. « Certes, nous avons eu quelques différends durant la campagne électorale, mais tout cela est fini. Nous devons se réunir pour construire notre pays car l’émergence n’est plus un rêve », a déclaré le président de la république Azali Assoumani lors de son discours de sa réélection.

Le président Azali Assoumani tend la main à ses adversaires politiques et appelle à la paix et à la stabilité du pays. Certains dirigeants politiques ne manquent pas de faire des éloges sur le discours. « Comment le président de la république prône la paix et la stabilité du pays et pourtant, certains candidats comme Achmet et autres leaders des mouvements et partis politiques se sont échappés dans des conditions inconnues », entend-on.

Kamal Saïd Abdou

Moussa Mhadjou, un agent de la société Comores Télécom et natif d’Itsandra Mdjini, père de famille est incarcéré à la maison d’arrêt de Moroni depuis le O1 avril dernier. Il est accusé d’avoir vendu une puce à un malgache depuis le mois de février dernier. Ce numéro aurait contacté le commandant Fayçal Abdoussalam le 28 mars.


Moussa Mhadjou

Faire son travail est devenu un crime ? Moussa Mhadjou, un agent de la société Comores Telecom a vendu une puce téléphonique à un malgache le 16 février dernier. Et l’agent de Comores Télécom a été arrêté le 28 mars dernier date de la fusillade à kandani.  La gendarmerie l’a interprété. Selon une source fiable, il a été gardé à la gendarmerie nationale le jeudi 28 mars dernier jusqu’au lundi 1 avril. En tout,  il a passé quatre jours en garde à vue (du jeudi 28 au dimanche 31). Selon la source le lundi 1 avril, le juge d’instruction lui a été transféré à la maison d’arrêt de Moroni après l’avoir entendu.

Suivant l’enquête faite par la gendarmerie, le numéro vendu le 16 février dernier par l’agent de Comores Telecom a contacté le défunt Fayçal Abdoussalm le 28 mars dernier. Une affaire qui étonne et choque la société Comores Telecom, qui, cette dernière parle d’une « mascarade ».  La société se bat pour la liberté de Moussa Mhadjou. « Moussa Mhadjou n’a rien fait d’autre que son travail : vendre des puces téléphoniques. D’autant plus que ce travail remonte au mois de février dernier. Même si la puce a été vendue le jour même de la fusillade rien ne justifie l’arrestation de notre confrère. Son arrestation est illégale. Combien d’entre nous vendons  de puce ? C’est notre bulot. Cela date du 16 février. L’identité de l’acheteur est malgache et réside à Moroni. La justice devrait creuser sur cette identité, allant sur les frontières etc. Mais enfermer un homme parce qu’il a vendu une puce téléphonique le 16 février, c’est insensé », dénonce un collègue de Moussa Mhadjou.

El-Aniou

Hier jeudi, le candidat malheureux aux présidentielles du 24 mars dernier, El-Macelie Said Jaffar a rencontré la presse au restaurant New Select. Ce cadre politique a condamné les violences avant, pendant et après les élections et appelle à une justice transparente. Une occasion pour El-Macelie de déclarer son soutien au président Azali Assoumani.  

Au milieu, El-Macelie Said Jaffar

L’ancien candidat El-Macelie Saïd Jaffar a affiché sa volonté de contribuer au développement de l’Union des Comores en soutenant le président réélu, Azali Assoumani. El-Macelie est catégoriquement disposé à tout dialogue pour sortir le pays de la crise post-électorale. Selon lui, son soutien au président Azali n’est autre qu’un meilleur développement au profit de la nation comorienne. « Ma défense est avant tout le développement de mon pays. Une vie meilleure de tous les jours pour nous les comoriens. C’est la raison pour laquelle, je répondrai à tout appel qui va dans le bons sens. Je serai ouvert à tout dialogue pour le bien de notre pays », a expliqué El-Macelie Saïd Jaffar.

Le candidat malheureux aux élections présidentielles a  présenté ses condoléances aux familles victimes de la fusillade à kandani. El-Macelie appelle aux autorités compétentes de donner suite en adoptant une enquête transparente. « Je demande au gouvernement de mener une enquête transparente aux assauts de ces derniers temps », appelle-t-il.  

Concernant les élections, le candidat déchu lance un appel aux candidats malheureux de revendiquer leurs droits par voie légale. « Chacun a droit de revendiquer ses droits. Et la meilleure chose, est de poursuivre par voie légale. J’appelle mes confrères à revendiquer donc leurs droits par voie légale, avec des recours », conclut El-Macelie. 

El-Aniou Fatima

Le président du CNT se désolidarise

Le président du CNT se désolidarise

Appréhendé depuis une semaine et demi par la gendarmerie nationale, Soilihi Mohamed se désolidarise au conseil national de transition.  Quelques minutes après sa libération, Campagnard a rencontré la presse afin de déclarer sa position tout en félicitant Azali Assoumani de sa réélection à la tête de l’Union des Comores

Une trahison ? Le poisson a mordu à la grande surprise. Soilihi Mohamed Campagnard a désormais quitté le navire de l’opposition depuis hier, en fin d’après-midi, à travers une déclaration, dans sa résidence à Moroni sud. Les forces de l’ordre ont envahis sa résidence. Quelles sont les émotions de ses partisans et des autres candidats malheureux aux dernières présidentielles ? Un coup de massue et pour les candidats et pour les militants du camp de l’opposition d’ici et d’ailleurs. Alors que le conseil national de transition s’est montré disposer à participer à tout dialogue inclusif sous conditions, dont la libération de Campagnard, désormais ex-président du CNT. Campagnard soutiendra-t-il le président réélu, Azali Assoumani ? Sera-t-il dans la neutralité ?

La désolation

Présente pendant la déclaration, sa famille manifeste la joie suite à la libération de Campagnard mais également d’avoir pris ses distances dans le camp de l’opposition. Puisque, selon sa famille, certains membres du conseil national de transition ont quitté le pays et les autres sont restés bouches « cousues. » Malgré ses efforts déployés à former un conseil national de transition, Campagnard est déçu du mutisme des autres candidats de l’opposition. « Je croyais que nous menons un combat dans un intérêt commun, mais certains ne veulent pas contribuer de tout moyen pour arriver à notre fin. Donc, je juge nécessaire de me désolidariser au conseil national de transition », a-t-il déclaré.

Campagnard cautionne-t-il le dialogue prôné par la commission de l’Union Africaine pour la paix et la stabilité dans le pays ? Sa déclaration a sans doute surpris l’opposition, selon un de ses membres. Pendant que ses coéquipiers se battent pour des voies et moyens et se mobilisent pour s’attaquer massivement et pacifiquement le régime en place, l’ancien militaire vient de claquer la porte. Une faiblesse ?

Campagnard félicite Azali de sa réélection

Un climat politique et social d’instabilité s’intensifie depuis la publication des résultats provisoires des élections présidentielles et des gouverneurs anticipées le 24 mars dernier. La situation s’enfonce toujours vers une résistance sur le camp des douze candidats de l’opposition. Soilihi Mohamed alias Campagnard un des candidats aux élections présidentielles du 24 mars dernier avait affirmé à travers une déclaration livrée par lui-même qu’il est investi en tant que président du Conseil National de Transition.

Pour lui, le nouveau conseil mis en place dont il a été le chef de file, a pour vocation de régler la crise post-électorale, d’assurer également une transition pacifique afin de préserver la paix et la stabilité ainsi que la cohésion nationale. Il avait attiré l’attention du peuple comorien que depuis le 24 mars dernier, la démocratie, la dignité de la nation Comorienne a été piétinée par des individus sans conscience, sans cœur, sans foi ni loi. Bien qu’il ait taclé le président réélu en dénonçant un pouvoir dictatorial, Campagnard a félicité hier Azali Assoumani de sa réélection. « Peuple comorien, un clan tyrannique s’est emparé de notre jeune Nation et décide de nous pilier et de nous saigner sans aucun état d’âme, mais nous ne pouvons en aucun cas rester sans réagir. Il est temps de faire face à la terreur par la terreur », avait-il lancé.

Dans sa première déclaration qui date du 28 mars, il a appelé également la population Comorienne à garder toujours l’espoir de faire comprendre au monde, que l’heure est si grave et que, « seul le peuple qui détient le pouvoir, mais plus une classe politique tyrannique. »

Choqué par les multiples irrégularités et incidents qui ont surgi lors des dernières élections, le soi-disant président du Conseil National de Transition, avait insisté qu’il restera persévérant et résistible pour montrer à l’humanité toute entière, le refus du peuple comorien à subir à nouveau le chao.

Où est passé sa sonnette d’alarme ?  

« Le 24 mars dernier a été marqué par la tromperie, une mascarade et la honte à l’ensemble du territoire tels que le bourrage d’urnes, la non délivrance des accréditations pour les assesseurs des candidats de l’opposition, l’utilisation des procurations frauduleuses et illégales, le déplacement des urnes par les forces de l’ordre, et le saccage des urnes par le peuple, et la fermeture des bureaux avant la mise journée. Tous justifient les principes démocratiques bafoués par la dictature », avait-t-il souligné.

Déterminé pour renverser la situation, le colonel Campagnard avait exigé que « si le scrutin du 24 mars n’est pas invalidé avant le 03 avril prochain, nous demandons dès le 04 avril de vous désobéir civilement, de cesser toutes activités économique et professionnelle », avait-il prévu.

Une lettre adressée à l’AND ?  

A retenir qu’avant de se déclarer officiellement entant que président du conseil national de transition, Campagnard a adressé un courrier à la gendarmerie nationale. Une lettre datant du mardi 26 mars dernier. « L’armée nationale, vous le savez mieux que quiconque, que, à chaque fois que j’ai eu la conviction que la nation était en danger, je me suis toujours dévoué en qualité d’officier supérieur de l’armée, mais aussi que citoyen de notre nation, aujourd’hui encore une fois, je ne peux pas fuir mes responsabilités », lit-on dans son courrier. Selon lui, l’armée nationale de développement reste le témoin oculaire au même titre que la population de la mascarade électorale. « C’est ainsi que j’appelle à l’armée nationale de rester au côté de la légalité à défendre le droit du peuple », conclut-t-il.

Nassuf. M. Abdou (stagiaire)

L’Union des Comores vit un climat tendu ces derniers temps. Les régions, villes et villages décident de manifester contre le pouvoir après les élections dont des irrégularités ont été constatées. Les régions de Hambuu et Mitsamihuli ont barrées les routes, hier lundi. La circulation des moyens de transports en commun a été difficile.

La tension monte toujours. Les localités et les régions montrent également qu’elles ont les yeux rivés contre le régime en place. Des pierres, des troncs d’arbres ont empêché la circulation dans deux régions de la Grande-Comore. Mais des volontaires ont libérés la circulation. Selon une passagère de Hambuu, « la région s’est réveillée sous des routes barrées, mais, j’ai laissé des gens entrain de libérer les routes. »

De sa part, un jeune de la région de Hambuu a déploré le geste d’empêcher la circulation. « Tout ce qui a été fait hier, est inhumain. On se dit que nous sommes des musulmans alors que nous ne pratiquons pas la région musulmane. Notre religion a interdit de fermer ou barrer une route. Et si par hasard, il y a eu un accident ou on voulait transférer un malade à Moroni, comment allions-nous faire ? Il faut quand même mesurer les actes. Certes, les dernières élections constituent une psychose, mais il y a des moyens à manifester que de barrer les routes », a-t-il expliqué. « Si les routes sont barrées, c’est tout le monde qui en est victime », ajoute-t-il.

Dans le nord de Ngazidja, les routes aussi ont été barrées. Une menace de la sécurité ? La colère des citoyens monte toujours. Après des manifestations la semaine dernière dans certaines localités, cette fois, ils décident de barrer les routes. La semaine s’annonce très mouvementée à la grande-Comore.

KDBA

Au lendemain du double scrutin, le pays s’est transformé en un autre climat délétère. Des arrestations massives, des intimidations… Une situation qui choque l’opinion publique qui, cette dernière, ignore les motifs des arrestations.

Alors que les 12 candidats contestent catégoriquement le déroulement des élections et ses résultats, un Conseil National de Transition est mis en place, à la tête, le Colonel Soilihi Mohamed Campagnard. Ce dernier est en détention à la gendarmerie nationale depuis le 28 mars dernier, date à laquelle, des affrontements militaires ont eu lieu à Kandani. Après sa déclaration en tant qu’un président du Conseil National de Transition, Campagnard est débarqué dans sa résidence par la police d’intervention de la gendarmerie nationale. Dans sa déclaration, Campagnard a laissé entendre que si le gouvernement n’invalide pas les élections avant le 03 avril dernier (ndlr), « le 04 avril n’aurait plus d’activités économiques et professionnelles. »

Quelques jours après son arrestation, des arrestations continuent à se produire. Des militants du mouvement Hury du Dr Achmet, candidat malheureux aux dernières présidentielles, sont interprétés ainsi que d’autres personnes. Personne n’est en mesure de décortiquer les motifs de ces arrestations. C’est à la justice et la gendarmerie nationale, selon des citoyens, de décortiquer. « Nous traversons un climat de terreur. Le gouvernement nous prive le droit de s’exprimer. Depuis quelques temps, le pouvoir incarcère les autorités politiques, les journalistes et les citoyens lambda. La démocratie est baffouée », se plaint un membre de l’opposition. Un avis mal partagé par un proche du pouvoir qui selon lui, « si des personnes sont arrêtées, c’est parce qu’elles ont des questions à répondre à la gendarmerie ou à la justice. »

Le climat politique et social que traverse le pays à savoir les arrestations massives, les censures et confiscations de la presse, inquiète les citoyens. Le camp de l’opposition et le camp du pouvoir, chacun tire les ficelles et ce sont les citoyens lambda qui en sont les victimes. Les deux camps jouent leurs jeux de cache-cache.

La stabilité du pays est menacée depuis l’année 2018. Pourtant, à chaque fois qu’il s’exprime, le chef de l’Etat Azali Assoumani plaide pour la paix et l’unité nationale. Plusieurs personnes se trouvent aux mains de la gendarmerie.

Kamal dine B.A

Les rues deviennent des nouvelles vies politiques. Vendredi dernier, à Ngazidja, des manifestations sont organisées dans certaines villes contre le régime en place. A Ntsudjini, les manifestants dénonçaient le hold-up électoral. Tous les manifestants contestent les élections présidentielles et gubernatoriales.

Le retour des rassemblements à chaque vendredi ? Des nouvelles vies politiques dans les localités à la Grande-Comore. Le camp de l’opposition multiplie les actions afin de contraindre le président nouvellement élu de quitter le pouvoir. Après les manifestations des 12 candidats de l’opposition et des femmes, dispersées par les forces de l’ordre, les localités enchainent les manifestations. « Notre rassemblement est de contester les élections, de solliciter des nouvelles élections libres et transparentes et de chasser Azali au pouvoir pacifiquement et démocratiquement », a expliqué un des manifestants, vendredi dernier.

« Azali, quitte le pouvoir »

Les manifestants appellent au départ des organes électoraux, du chef d’Etat-major et du président de la république en exercice. « S’en tenir à la constitution et confier à l’organisation des élections à des hommes qui incarnent le système déchu est inadmissible. Nous ne laisserons pas notre combat et nous irons jusqu’au bout. Que le gouvernement ait conscience que le peuple en a marre de ses mensonges », renchérit-il.

La mise sur pied d’un conseil national de transition censé réformer le pays est adhéré par nombreux citoyens. « Nous voulons notre liberté », a dit notre interlocuteur. Lors d’une déclaration la semaine dernière, Mouigni Baraka Said Soilihi, vice-président du conseil national de transition, a indiqué que les actions de se libérer contre la « dictature » vont se poursuivre pacifiquement. Des hitma ont eu lieu dans les chefs lieux à Ngazidja. Cette fois, les manifestations.

Mais certains, affirment que le but de l’opposition est de mettre du désordre dans le pays pourtant, « les élections se sont déroulées dans des conditions meilleures malgré les quelques incidents dont les urnes saccagées », dit-il. « En réalité, il y a pas d’opposition aux Comores. Ce sont des gens qui veulent des intérêts personnels et ils manipulent les autres. Certains parmi eux avaient des fonctions dans notre pays, ils n’ont rien fait pour le pays. Au contraire, ils ont rempli leurs poches et aujourd’hui, ils veulent donner des leçons. Mais à qui ? Il sont tous des maudits », explique un citoyen apolitique. « Moi personnellement, je suis d’accord que des membres du gouvernement et des autorités politiques sont corrompus. Le président Azali pendant son mandat de trois ans a causé l’irréparable. Ce régime laisse des morts et des plusieurs blessés, des arrestations arbitraires. Le pays traverse la terreur et la peur. Le gouvernement nous chante à chaque fois que nous sommes un pays démocratique, alors que le gouvernement viole la constitution, les lois et la démocratie », regrette-t-il.

Le procureur de la république a convoqué Mouigni Baraka, ancien gouverneur de Ngazidja et candidat malheureux aux élections présidentielles, à la justice hier lundi. Mais des habitants de la ville de Ntsudjini ont empêché Mouigni Baraka Said Soilihi de se rendre à la justice en barrant la route.

Empêchement de Mouigni de se rendre à la justice

Une audition avortée. Les habitants sympathisants de Mouigni Baraka Said Soilihi ont envahi sa résidence et ils l’ont bloqué de se présenter à la justice, hier lundi matin. Cette personnalité politique n’arrivait pas à sortir de chez lui. Selon député Oumori M’madi Hassani, le gouverneur n’a pas été convoqué par le procureur de la république. « C’était un rendez-vous au bureau du procureur de la république. Un rendez-vous avorté par la localité de Ntsoudjini pour des raisons de sécurité », a expliqué le parlementaire. Devant la presse, le député a fait savoir que suite aux réactions de la ville de Ntsoudjini, il s’est rendu au bureau du procureur pour lui faire part de la situation.

Consciemment, le député a choisi de garder le silence sur sa conversation avec Mohamed Abdou, procureur de la république. « Je ne vous dirai rien sur ma conversation avec le procureur de la république. Je connais le but du rendez-vous de Mouigni Baraka Said Soilihi avec le procureur de la république mais je préfère ne rien dire », entend-on.

Une convocation de la part de la brigade de recherche a été adressée à  Mouigni Baraka. La brigade de recherche devrait se rendre à Ntsudjini dans la résidence de Mouigni Baraka pour des enquêtes. Cela n’était pas le cas, elle s’est rendue à Voidjuu, dans sa boulangerie. Le parlementaire dénonce fermement la violation de la consigne de la brigade de recherche notée sur la convocation.

Selon le député Oumouri, des négociations sont en cours avec la localité de Ntsudjini afin d’arriver à un consensus devant permettre à Mouigni Baraka de se rendre à la justice pour son rendez-vous avec le procureur de la république.

El-Aniou

Les comoriens d’ici et ailleurs ne cessent de dénoncer la mascarade électorale du dimanche 24 mars. La diaspora comorienne de Marseille s’est mobilisé dimanche dernier à travers une manifestation. Dans cette interview, Ali M’madi, membre du collectif des comoriens de l’extérieur a accepté de répondre à nos questions.

Ali M’madi, membre du collectif des comoriens de l’extérieur

Le dimanche dernier, la diaspora comorienne a organisé une manifestation à Marseille. Pourquoi ce rassemblement ?

Effectivement, nous avons organisé une manifestation qui a réuni plus de 5 000 personnes à Marseille. Le but c’était de montrer au gouvernement comorien que nous ne sommes d’accord avec la mascarade électorale qui a été organisée le 24 mars. Nous avons voulu surtout dénoncer le basculement de notre pays vers la violence. Nous nous félicitons de la réussite enregistrée qui montre à quel point les comoriens de Marseille ont pris conscience de la situation qui prévaut dans leur pays d’origine auquel ils sont particulièrement attachés.

Le message est-il bien passé ?

Nous estimons qu’au moins la mobilisation a été suivie. Les Comoriens de Marseille et de France a fait passer son message d’une manière très clair. A-t-on été entendus ? ça, on verra la réaction de M. Azali et de son gouvernement. Mais, pour nous le combat continue jusqu’à ce que la démocratie triomphe dans notre pays.

Etant ancien directeur de publication d’un journal hebdomadaire local, quel est votre point de vue par rapport à la confiscation des journaux Masiwa, Al-fajr et la Gazette des Comores par le ministre de l’intérieur ?

Ce qui se passe dans notre pays depuis plusieurs mois est scandaleux. On n’a jamais vu ça, y compris à l’époque de mercenaires. Je condamne fermement l’attitude du gouvernement et des services du ministère de l’intérieur qui sont en train de faire des Comores une république bananière.

Votre dernier mot…

Je dirais simplement que personne n’a intérêt que notre pays s’enfonce dans une crise. On a tous à gagner si on préserve la paix et la stabilité. Je veux donc lancer ce message simple à M. Azali: annulez purement et simplement la mascarade du 24 mars si vous voulez préserver cette stabilité. Arrêtez d’être toujours l’homme de la déstabilisation des Comores.

Recueillis par KDBA

La plateforme des 12 candidats de l’opposition réaffirme sa position de ne plus jamais reconnaitre le déroulement des élections du 24 mars dernier et ses résultats. Face à cela, les 12 candidats contre le régime actuel exigent des nouvelles élections présidentielles et des gouverneurs afin que le régime prenne fin par voie démocratique.

Mouigni Baraka se déclare au nom de l’opposition

Conscients de la mascarade électorale, du coup d’état et du hold-up électoral du 24 mars dernier, les 12 candidats de l’opposition affirment leur solidarité et fraternité dans un intérêt commun. Selon cette plateforme, la question des élections ne concerne absolument pas les 12 candidats, mais, pour la société civile, les partis politiques, en bref, l’ensemble des comoriens d’ici et ailleurs. « Nous, 12 candidats de l’opposition et les candidats aux gubernatoriales, ne manqueront jamais à dénoncer la mascarade électorale. Nous savons tous que les élections ne sont pas passées dans des conditions légitimes. Nous exigeons donc, la tenue des nouvelles élections libres, transparentes pour se débarrasser de ce régime pacifiquement », déclare Mouigni Baraka Saïd Soilihi.

Soutenant la démarche commune de la diaspora comorienne de Marseille dans leur manifestation contre le pouvoir en place, selon cette plateforme, des actions pacifiques seront organisées dans les chefs lieus des îles Comores à commencer par des prières (hitma) pour manifester le désarroi. « Notre ambition est de diriger le pays démocratiquement et pacifiquement. Nous n’utiliserons jamais des armes pour sortir Azali au pouvoir mais plutôt, la voix du peuple », a dit Mouigni Baraka Saïd Soilihi.

Concernant les affrontements militaires à Kandani le jeudi dernier, les 12 candidats présentent leurs condoléances aux familles des victimes tout en confirmant que « rien a été planifié pour le conseil national de transition. Notre conseil conteste pacifiquement le régime en place et les élections du 24 mars auxquelles, ils demandent dans les brefs délais, des nouvelles élections. » Et pendant que l’alliance de la mouvance présidentielle accuse les candidats de l’opposition suite de la fusillade militaire à Kandani, Mouigni Baraka Saïd Soilihi souligne que « les accusations ne manqueront pas. Nous sommes des candidats et on peut m’accuser. »

Par conséquent, cette plateforme dénonce l’arrestation de Campagnard, président du CNT en demandant sa libération. « Ce qui nous tourmente de plus, nous ignorons le chef d’accusation de notre collègue Soilihi Mohamed Campagnard », déplore-t-il.

Kamal dine B.A