Rareté de la farine et hausse de son prix. Devant les boulangeries, des queues et des files d’entente à la quête du pain. En début de semaine, les difficultés réapparaissent et les rayons s’appauvrissent en gamme. La crise de pain n’est pas apparemment finie.

Des queues devant certains boulangers de la capitale. Un climat de psychose. Rareté de la farine et hausse de son prix. Moins de production, trop de monde. Des rayons à moitié vide. « Depuis presque deux heures de temps que je suis là pour espérer pouvoir acheter un sachet de pain », témoigne Abdoulkarim Saïd, un citoyen rencontré devant un boulanger à Moroni. Pour pouvoir vendre à tout le monde, les boulangers limitent le nombre de pains à acheter. Une rupture d’approvisionnement ? Les consommateurs encaissent les coups qui s’abattent sur eux. « On n’a pas le droit d’acheter plus de pain vu la quantité insuffisante. Quand même c’est une logique. Mais en réalité, à quand cette situation prendra-t-elle fin ? », s’interroge-t-il.
La production insuffisante du pain commence à délier les langues des plus réservés. Dans des boulangeries, des files d’entente à partir de 13 heures. Alors que le pain est un des produits au sommet ou de base, cette crise démontre la fragilité du système commercial. La politique du gouvernement est mise en question. « Des crises à répétition. Maintenant que le problème du riz est résolu, une autre crise vient encore. Je crois que le gouvernement devrait mettre en œuvre des mesures réelles et concrètes pour empêcher ces crises à répétition car les mesures prises par le gouvernement sont provisoires. Ce qui fait qu’à chaque fois, les mêmes crises réapparaissent », avance Abdoulkarim Said.
La crise, à ce qu’il paraît, n’est pas finie
Le flux des importations est aujourd’hui sous tension pour des raisons liées à la guerre en Ukraine. La crise économique place le pain à la base de la consommation pour ceux qui n’ont plus autre chose à mettre sous la dent. « Nous nous ruons vers le pain, mais certains rentrent bredouilles. C’est insupportable. Le pain est de plus en plus difficile à trouver », affirme Achata Moilim. La crise de pain en rapport avec la rareté de farine qui avait défrayé la chronique ces derniers mois, à ce qu’il parait, n’est pas finie. Les queues devant les boulangeries sont légion. « Même les citoyens qui rentrent chez eux sans avoir pu acheter du pain sont de plus en plus nombreux. Les épiceries et autres lieux de vente de détail du pain sont très vite à court de ce produit de première nécessité dès le matin même si ça va être mangé le soir. Les épiceries n’arrivent pas aussi à s’approvisionner en quantité suffisante auprès des boulangeries », a ajouté Achata Moilim. La polémique n’est pas encore lancée et la panique n’est pas encore soufflée sur le pays. Mais les faits sont là.
Le pain, aliment de forte consommation dans le pays, donne des soucis tant aux boulangers qu’aux consommateurs. En effet, la matière première qu’est la farine connaît une hausse vertigineuse de prix. Le sac de 25 kg se vend à 13 000 kmf, 14 000, 16 000 kmf. Comment expliquer ce phénomène ? Cette hausse spectaculaire est due à l’envolée des prix sur le marché mondial. A noter que la baguette du pain passait de 150 à 200 kmf, de 75 à 100 kmf. Mais le gouvernement comorien a décidé de subventionner les boulangeries pour maintenir le prix du pain à 75 kmf la petite baguette et 150 kmf la grande baguette.
Depuis des mois, le pays fait face à une crise économique sans précédent. Les comoriens ont du mal à trouver des produits de première nécessité : rareté et hausse des prix. Un bon nombre de comoriens vivent au seuil de la pauvreté.
Kamal Saïd Abdou








