Les ailes de poulet, longtemps considérées comme une alternative bon marché et prisée par la majorité des ménages comoriens, deviennent de plus en plus rares sur les étals. Une pénurie se profile, suscitant l’inquiétude des consommateurs, notamment à l’approche des festivités à travers le pays.
Depuis plusieurs jours, les ailes de poulet ont quasiment disparu des marchés. Face à cette situation, certaines personnes profitent de la rareté pour écouler le produit sur le marché noir, à des prix exorbitants. « Le prix du carton, lorsqu’on en trouve, peut atteindre 17 500 KMF. Mais cela dépend aussi de la qualité », affirme Hadjidja Saïd, croisée à la recherche de ce produit dans un marché de Moroni.
Si les pilons et les cuisses restent encore disponibles, leurs prix demeurent élevés : 1 750 KMF pour le kilo de pilons, et jusqu’à 2 000 KMF pour celui des cuisses. Une hausse qui pèse lourdement sur le budget des familles les plus modestes.
Pour Hadjidja Saïd, mère de famille, les ailes de poulet sont non seulement plus abordables, mais aussi les préférées des enfants. « À la maison, c’est devenu une habitude. Les enfants adorent les ailes, et tout le monde ne peut pas se permettre d’acheter des pilons ou des cuisses », explique-t-elle.
Malgré l’ampleur de la pénurie, aucune explication officielle n’a encore été fournie. Du côté des importateurs, le silence est total. Contacté par nos soins, un grand acteur du secteur a refusé de s’exprimer. Selon des sources proches du port, une cargaison de poulet est néanmoins attendue pour le 19 juillet prochain, sans plus de détails sur sa nature ni sa quantité.
Très consommées lors des cérémonies festives, mais aussi lors des pique-niques et rassemblements familiaux, les ailes de poulet sont devenues un élément incontournable de l’alimentation comorienne. La pénurie actuelle met ainsi en lumière la forte dépendance du pays aux importations alimentaires et la fragilité du marché en cas de rupture d’approvisionnement.
Kamal Saïd Abdou
