Sous les bâches en toile colorée du petit marché de la capitale, l’air est chargé de parfums frais. Entre les allées étroites, les étals débordent de couleurs : rouge éclatant des tomates bien mûres, orange vif des carottes fraîchement récoltées, vert profond des choux fermes et serrés. Ici, chaque panier semble raconter l’histoire d’un jardin bien entretenu et d’un sol généreux.
Cette année, malgré l’arrivée massive des vacanciers – les fameux « je viens » – les prix des légumes restent étonnamment stables. Un soulagement pour de nombreux consommateurs, souvent inquiets de voir la demande faire flamber les tarifs.
Selon plusieurs vendeurs interrogés, c’est l’abondance des récoltes qui permet de maintenir cette stabilité. « Avec la bonne saison que nous avons eue, les récoltes sont importantes et variées. Cela aide à garder les prix accessibles », explique un commerçant, occupé à remplir une bassine de tomates rouges. Aujourd’hui, le kilo de tomates se négocie à 1 000 FC, celui des carottes à 1 250 FC, et le chou à 1 500 FC.
Jeunes vendeurs et apprentissages
Parmi les habitués du marché se mêlent également des vendeurs saisonniers. C’est le cas d’Arbabi Salim, installé derrière un petit étal bien garni.
« Ça se vend bien. Les clients aiment acheter local et frais », confie-t-il. Pour lui, le marché est aussi un lieu d’apprentissage. Entre la négociation, la gestion des stocks et l’observation des autres marchands, il acquiert des compétences utiles bien au-delà du cadre scolaire.
Une diaspora nombreuse mais bien accueillie
Les marchés comoriens s’animent davantage pendant la saison des retours au pays. Ce samedi, Fatima Moumini, venue spécialement de France, arpente les allées avec un large sourire. Dans son panier, de belles embrevades vertes.
« Le prix est correct, surtout à cette période de l’année. On craignait que tout soit plus cher avec l’arrivée de la diaspora, mais ce n’est pas le cas », se réjouit-elle.
Pour les vendeurs, maintenir des prix raisonnables est aussi une stratégie de fidélisation. « Si on vend trop cher, les gens achètent moins, et on perd tous », résume un marchand de légumes. Du côté des consommateurs, le soulagement est palpable. Dans un contexte où le coût de la vie reste une préoccupation majeure, pouvoir remplir son panier sans trop peser sur le budget est un luxe apprécié.
Une ambiance chaleureuse et typique
Au-delà des chiffres et des transactions, le marché de Moroni reste un lieu de vie. Discussions animées, éclats de rire, cliquetis des balances, parfums des herbes fraîches : tout y compose une atmosphère unique.
« J’arrive à m’approvisionner en légumes en cette période. Il ne passe pas trois jours sans que nous en consommions en famille. Et c’est bon pour la santé », raconte Ali Hassani, père de famille.
En cette saison estivale, l’abondance des produits locaux permet à chacun de profiter pleinement des saveurs du pays. Et au marché de Moroni, vendeurs comme consommateurs espèrent que cette stabilité durera encore longtemps.
Djanamali Saïd Abdou








