ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Suspension de Me Idrisse Mze : Le barreau annonce un arrêt de travail de 48h

Me Idrisse Mze, après avoir interrompu à l’audience sur le procès Faina, aurait traité le procureur de la République d’un « petit ». Ce qui a valu sa suspension par une note signée par le greffier en chef auprès de la Cour d’appel. Selon le barreau au cours d’une conférence de presse, hier au select, cette note est illégale. Le barreau envisage un rapport de force et a annoncé un arrêt de travail dès ce vendredi jusqu’au samedi en signe de contestation.

Me Moudjahid est revenu sur un principe sur lequel, un avocat ou un parlementaire ne peut pas être poursuivi en justice à cause des propos déplacés dans l’exercice de son métier. Bien que ce principe soit abrogé en 2020 aux Comores, Me Moudjahid a cité aussi le cas du nouveau code pénal qui a rebondi dans ce même principe. « Nous contestons cette décision de toute manière », a-t-il précisé. D’ailleurs, disait-il, aucune restriction pour un avocat de citer un verset coranique ou d’interpréter une citation d’une personne quelconque dans ses plaidoiries. « Le nouveau code pénal a fait que les plaidoiries d’un avocat ou ses conclusions ne doivent aucunement faire l’objet de poursuite. Ce qui laisse comprendre qu’un avocat n’a pas de limites », a-t-il précisé. Les avocats ne cessent de crier de la manière dont ils sont traités pendant leurs activités au palais de justice. Me Abdoulwahab Mohamed, président du conseil de l’ordre est revenu sur la note signée par le greffier en chef auprès de la cour d’appel le 31 mai dernier.

Me Idrisse a reconnu la faute

Malgré qu’il ait reconnu la faute, Me Idrisse Mze est privé d’exercer ses activités au palais de justice de Moroni. Il est interdit de plaider en audience publique ni de se rendre aux  bureaux de chefs des juridictions même en cas d’audience en cabinet, selon le président du conseil de l’ordre. Celui-ci a ajouté que ni le  conseil de l’ordre ni l’intéressé n’est mis au  courant de cette note. Ce qui signifie que Me Idrisse est considéré comme persona non grata à l’égard de la justice, selon le président du conseil de l’ordre. Le désordre règne au sein du palais de justice de Moroni. « Le 2 juin dernier les chefs des juridictions qui ne rien d’autres que le premier président de la cour d’appel, le procureur général, procureur de la République et le président du tribunal ont  tenu une assemblée générale qui est allé dans le sens de la note signée par le greffier en chef auprès de la cour d’appel.

L’anarchie règne au sein de la justice ?

« Etant donné que cette assemblée n’est pas légale,  nous considérons que cette décision n’est qu’une simple publicité », a souligné le président du conseil de l’ordre. Ce dernier s’est réuni mercredi en assemblée générale. Quelques résolutions ont été prises notamment l’arrêt de travail dès ce vendredi jusqu’à demain en signe de contestation de cette décision. Mais cela n’a pas abouti à une solution, le conseil a prévu un rapport de force. Le président du conseil a rappelé que le juge n’a pas le droit de prendre une mesure disciplinaire à l’encontre d’un avocat. « C’est un principe universel », a-t-il insisté. L’objectif pour les conférenciers est de prendre à témoin la population comorienne de l’humiliation que le corps des avocats continue à subir au palais de justice de Moroni.  Le conseil a condamné la décision qui n’est pas fait référence d’aucun texte et a promis d’aller jusqu’au bout. 

Kamal Said Abdou

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