Ici il s’agit d’un traitement spécifique. Ce n’est pas la politique telle que, la philosophie la définie, ni telle qu’elle s’applique dans les ailleurs pays. Aux Comores on la vit en effets spéciaux. D’ailleurs de partout c’est comme le code de la route, tu apprends pour tes épreuves une fois réussi, tu t’en fous de son respect. Alors telle qu’elle est universellement définie,
« La politique porte sur les actions, les idées, l’équilibre, l’essor d’une société. Actions, idées et paroles. Elle est spécialement des mots, des actes et des personnalités qui rassemblent au centre des opinions et des actions… » Depuis plus de deux décennies, la politique aux Comores est en multiple facettes qui surtout engendrent des climats nocifs : émiettement de la société, pudeur attentée, mœurs disparus, valeurs rendues inexistantes, fuite des deux notions dont Etat et Nation… Donc comme la politique s’applique aux Comores, le paysage sociopolitique devient indéfinissable. Comme les Comores deviennent un pays prototype, tout se rend possible et se prend à la légère et pourtant ça ne devrait pas être le cas. La politique s’embrasse grâce à une idéologie, à des valeurs, à des programmes, à des ambitions… les tous dans le but de bâtir une nation car la nation c’est un édifice inachevé. Ce sont des idées qui au sein de la société sont en général contradictoires, et qui se défendent avec conviction et pragmatisme. Parmi les charmeurs de la politique, des leaders avec du charisme, des visions et de fougue. Et en politique, il y a toujours deux pôles. C’est avec quoi, on arrive à différencier les idées et les opinions. Et c’est à partir de quoi, l’adhésion ou la sympathie naissent. Mis à part ces deux pôles, il y a aussi le pouvoir et l’opposition. Et tous roulent avec des programmes.
« Un peu d’histoire politique des Comores »
Comme susmentionné, il y a plus de deux décennies aux Comores tout est rendu politique alors que la politique est rendue inexistante sur ce sol. Ceux qui incarnaient la politique et lui donnaient du sens ne sont plus vivants. Une malédiction infligée à cet archipel. C’est en 1946 – 1947 que la politique après les sultanats est née aux Comores et incarnée par des comoriens. Alors depuis 1947 que l’archipel des Comores a rompu avec le statut d’une province de Madagascar et qu’il devient TOM. Deux formations politiques qui retraçaient deux idéologies différentes mais seul objectif, ont été crées. Elles furent conservatrices, en l’occurrence l’UDC (parti vert) qui s’alignait avec la droite française et le RDPC (parti blanc) qui s’alignait avec la gauche française. Suivies d’autres formations comme le PEC, le MOLINACO le PASOCO. Des partis et des hommes qui ont conduit les Comores vers l’indépendance. Et puis après de 1968 à 1990. Une fusion des hommes et des partis qui ont donné du sens à l’humain, à la nation et qui ont donné à l’Archipel des Comores le titre d’un Etat. Et depuis 1990, les Comores vivent une politique de lute de place, de bousculade, de guerre de tous contre tous, jusqu’à ce que tout soit décimé.
« Les politiques ridicules et dévastateurs »
Comme précité les Comores deviennent un pays prototype. C’est là où on trouve un Directeur plus prisé que son Ministre, un Secrétaire Général qui commende son ministre… et un Secrétaire Général du Gouvernement omniprésent sur les scènes. En permanence en campagnes et qui représente tous les ministres du gouvernement dans tous les projets et les démarches. Trop courtisé que le président lui-même au point qu’aucun ministre qui dispose d’un programme ou qui prend une décision si n’émane pas de ce Secrétaire Général. Un mariage mystérieux entre la tyrannie et l’anarchie se produit sur le sol comorien ces dix dernières années. Un pays gouverné sans programme, sans feuille de route avec un pouvoir sans conviction et insensible à son peuple. Une rupture totale entre l’Etat et les citoyens donc les malheurs du peuple bas ne font pas parties des préoccupations du pouvoir en place. Famine, enseignement chaotique, basané rependant, soif, santé presque inexistante, éducation rendue néant, espoir attenté… un fléau qui fait naitre un climat nocif dont détournement de fonds publics, viols sur des mineurs, prostitution précoce, alcool, drogue… dépressions, multiplications des maladies et meurtres à-foison. Un pays dirigé vers là où il ne veut pas et dans lequel la population livrée à elle-même.
« Le satanisme politique »
Comment peut-on avoir espoir dans un pays où les dirigeants se livrent des plaisirs illicites et se trouvent au centre des jeux bannis ? Avec leurs manques de dignités et de pudeurs… tout se sait en secret de polichinelle et pourtant sont des actes pervers sensés passer sous le tapis. Conséquence de la politique de moi aussi, dont les critères sont : la grande gueule, le frère, la sœur, la petite amie, le frère à la petite amie, le fils ou la fille à l’épouse illégitime… et j’en passe. Donc une politique de connivence qui renverse la bonne moralité et les valeurs politiques.
Said Yassine Said Ahmed
Ecrivain
Auvergne Rhône-Alpes









