Plus de deux mois après le grave accident de la route survenu à Nioumadzaha, le jeune chauffeur de taxi Azad Abdallah, a porté plainte contre l’hôpital El-Maarouf et son médecin traitant. Âgé de 28 ans, il dénonce une série de fautes médicales qui auraient conduit à l’amputation de sa jambe gauche.
Alors qu’il circulait en trottinette, Azad Abdallah a été percuté par un véhicule arrivant en sens inverse. « Le choc a provoqué plusieurs fractures, notamment à l’humérus, ainsi qu’au péroné et au tibia gauches », indique un dossier de presse.
Admis en urgence à l’hôpital El-Maarouf, il y a été pris en charge durant 22 jours. Son état s’est rapidement aggravé, nécessitant une évacuation à Dar es-Salaam, en Tanzanie, où les médecins ont décidé de procéder à l’amputation le 18 septembre. De retour aux Comores le samedi 6 décembre, Azad Abdallah, accompagné de son avocat, a déposé plainte contre l’hôpital El-Maarouf et son médecin traitant. La plainte a été officiellement enregistrée mardi 8 décembre 2025.
Les griefs formulés contre le médecin traitant
Dans le dossier transmis à la justice, trois griefs majeurs sont retenus : Négligence médicale grave : le médecin est accusé d’avoir pratiqué une intervention chirurgicale sans respecter les protocoles élémentaires d’asepsie, notamment en ne nettoyant pas correctement la plaie, ce qui aurait entraîné une infection sévère ayant conduit à l’amputation. Retard de diagnostic et de prise en charge : le praticien aurait tardé à identifier l’évolution de l’infection, retardant les soins nécessaires. Violations du Code de la santé publique et du Code pénal : les faits reprochés entreraient dans le cadre des infractions prévues aux articles 216 et 230 du Code de la santé publique comorien, ainsi qu’à l’article 295 du Code pénal.
Des dysfonctionnements graves imputés à l’hôpital
L’hôpital El-Maarouf est quant à lui visé pour plusieurs manquements : défaillances organisationnelles et absence de supervision, dans des conditions jugées non conformes aux règles d’hygiène et de sécurité ; Défaut de transfert médical : l’établissement n’aurait pas déclenché à temps la procédure d’évacuation sanitaire, malgré la dégradation manifeste de l’état du patient ; Non-assistance à personne en péril, une responsabilité qui, selon la plainte, serait partagée entre l’hôpital et le médecin.
« Nous sommes venus déposer une plainte contre l’hôpital El-Maarouf et le médecin traitant pour négligence. Leur négligence a conduit à l’amputation de la jambe gauche de mon client. Nous sommes optimistes quant au fait que justice sera rendue », a déclaré l’avocat d’Azad Abdallah, Me Moudjahid Abdoulbastoi.
Cette affaire suscite de nombreuses réactions au sein de l’opinion publique et ravive les interrogations sur le fonctionnement du principal établissement hospitalier du pays.
Hidaya









