ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

La compagnie Tullow Oil va mener une campagne de prospection pour tenter de déceler la présence d’hydrocarbures au large de l’archipel.

Le rêve de faire des Comores un pays pétrolier berce le président de l’archipel, Azali Assoumani, après que son prédécesseur, Ikililou Dhoinine, a été le premier à octroyer des blocs d’exploration, en 2012. Mais si une potentielle découverte pourrait changer l’économie du pays, qui pointe au 182e rang mondial en termes de PNB par habitant, elle pourrait également contribuer à tendre les relations avec la France sur la question de Mayotte.

People demonstrate by the French Embassy as they hold anti-French placard in protest to the current immigration situation in the French Indian Ocean territory of Mayotte, on April 12, 2018 in Moroni, Comoros. (Photo by Youssouf IBRAHIM / AFP)

  Comores et Mayotte, si loin, si proches

Jusqu’à peu, l’exploration pétrolière aux Comores était conduite par de petites firmes qui n’avaient pas les moyens d’envisager seules le forage de puits d’exploration. L’entrée de la compagnie britannique Tullow Oil sur les blocs 35, 36 et 37, fin novembre, va changer la donne. Présente dans une dizaine de pays africains ainsi qu’en Amérique latine, Tullow Oil a déjà à son actif la découverte de pétrole au Ghana et en Ouganda. Elle produit près de 90 000 barils par jour et a des moyens financiers et techniques importants pour mettre en valeur le potentiel offshore des Comores.

Jusqu’à présent, seuls des indices favorables ont été recueillis, mais aucune certitude ne permet de dire que les Comores produiront un jour des hydrocarbures. La raison est simple : il n’y a jamais eu de forage au large de l’archipel. Mais si l’exploration a été freinée par la baisse violente des prix du baril à partir de 2014, les cours se sont appréciés de nouveau depuis quelques mois ; et la zone de l’offshore africain comprenant les Comores, le Mozambique et Madagascar fait désormais rêver les géologues et les hommes politiques locaux.

Gigantesques découvertes au Mozambique

Les blocs 35, 36 et 37 sont situés à proximité des gigantesques découvertes mozambicaines au large de la province de Cabo Delgado. Depuis 2010, les majors italienne ENI et américaine Anadarko ont mis au jour, sur deux petites zones, un volume de gaz similaire à celui du Nigeria, jusqu’alors premier pays africain en termes de réserves de gaz. La production commencera dès 2022 et le Mozambique sera propulsé dans le peloton de tête des plus importants producteurs de gaz liquéfié d’ici à une décennie.

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Deux ans après les premières découvertes mozambicaines, des sociétés pétrolières se sont jetées sur les Comores. L’une d’entre elles, Discover Exploration, est partenaire de Tullow Oil sur les blocs 35, 36 et 37. La société a été fondée en 2012 par un ancien cadre de Shell, Michael Blaha, qui venait de vendre pour près d’un milliard de dollars (environ 750 millions d’euros à l’époque) sa société Cove Energy, qui détenait 8,5 % d’une des deux zones riches en gaz du Mozambique. Michael Blaha a alors sauté sur l’occasion pour prendre des blocs dans une des zones d’Afrique les moins « radiographiées » par les pétroliers : les Comores.

Tullow Oil veut aller vite. La compagnie s’est engagée à mener dès 2019 une coûteuse campagne sismique 3D. Cela consiste à envoyer des ondes à partir de bateaux, en surface, qui permettent de renvoyer l’image des différentes couches géologiques sous l’eau pour localiser d’éventuels pièges à hydrocarbures. Tullow Oil ne se lancera dans un forage d’exploration que si les résultats de cette campagne sont positifs. Dans ce cas, il est fort probable qu’une major pétrolière soit appelée à la rescousse, les trois blocs ayant des profondeurs marines très importantes obligeant à envisager des puits de plusieurs dizaines de millions de dollars, sans certitude de résultat.

Une manne potentielle au large de Mayotte

L’Union des Comores a pris son indépendance de la France en 1975 après l’organisation d’un référendum sur ses quatre îles, dont Mayotte, qui avait alors choisi de rester sous souveraineté française. Depuis lors, les présidents comoriens ne cessent de répéter dans toutes les instances internationales qu’ils veulent le rattachement de Mayotte aux Comores. Des tensions régulières apparaissent, notamment en ce qui concerne les importants flux illégaux de migrants comoriens à Mayotte, que la France renvoie. En mars, Moroni a même refusé de reprendre ses citoyens arrêtés à Mayotte, arguant que le pays ne reconnaît pas la souveraineté française sur l’île voisine.

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La possible découverte de pétrole offshore risque d’attiser encore un peu plus la tension avec Paris, les Comoriens voyant leur échapper une manne potentielle au large de Mayotte. La France ne mène aucune exploration dans la zone territoriale autour de l’île, considérée par les géologues comme beaucoup moins propice à la découverte d’hydrocarbures.

Source : le monde

Pour préparer cet exercice attentat en condition réelle, le Service Interministériel de Défense et de Protection Civile (SIDPC) a travaillé de concert avec la Police aux frontières, la Gendarmerie, le DLEM, l’aéroport de Mayotte, les Douanes, la Délégation de l’Aviation Civile de Mayotte, le Service de Navigation Aérienne de Mayotte, le Procureur de la République, la Croix Rouge Française, la Mairie de Pamandzi, le SDIS, le SAMU, le CHM, le STM et les pompes funèbres.
Ces derniers ont travaillé main dans la main, afin de parvenir à une coordination optimale, assurant d’une part une gestion sécurisée de l’intervention et une prise en compte aussi rapide que possible des blessés d’autre part. « Cette expérience a permis de juger la capacité opérationnelle des personnels présents et de repérer les points d’amélioration possible, en vue d’accroître leur efficacité et leur réactivité, lors d’une éventuelle intervention pour une tuerie de masse » a déclaré le sous-préfet Etienne Guillet aux côtés du procureur de la république Camille Miansoni. Le scénario était celui-ci : trois individus vêtus de teeshirt orange, armés et cagoulés tirent à plusieurs reprises sur les personnes présentes au sein de l’aéroport. On compte une dizaine de morts et plusieurs blessés. La police intervient.
Un assaillant est abattu, un autre est blessé tandis que le troisième se retranche dans le box de la compagnie Air Austral avec un otage. Un commandement opérationnel se met en place. Le groupement d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) encercle l’aéroport et négocie durant plusieurs heures avec le preneur d’otage qui finira par relâcher sa « prisonnière » avant de se rendre. Les pompiers interviendront à la fin sous protection policière pour porter secours aux blessés avant d’évacuer les morts.

Mayotte Hebdo