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Contrôles d’identité : Me Idrisse Mzé dénonce des abus des forces de l’ordre

Alors que les opérations de contrôle d’identité se poursuivent sur l’ensemble du territoire, elles suscitent des réactions contrastées. Me Idrisse Mzé, avocat au barreau de Moroni, rappelle que l’État a bien le droit de vérifier l’identité des personnes présentes sur son sol. Toutefois, il alerte sur des dérives constatées sur le terrain, dénonçant des abus et des atteintes aux libertés fondamentales.

Lancée dans un contexte de renforcement sécuritaire, l’opération a rapidement fait polémique. Menés dans les rues, les marchés et autres lieux publics de Moroni, ces contrôles sont jugés excessifs par certains citoyens, qui dénoncent une pression constante et des vérifications répétées, parfois plusieurs fois par jour.

Pour Me Idrisse Mzé, la légitimité du contrôle d’identité ne fait aucun doute. « Pour des raisons d’ordre public et de sécurité nationale, l’État peut restreindre la liberté de circulation, comme le reconnaissent le Pacte international relatif aux droits civils et politiques (art. 12) et la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples (art. 12). Ces textes garantissent la liberté de circuler, tout en permettant des restrictions légales, nécessaires et proportionnées », explique-t-il.

Cependant, l’avocat insiste sur la nécessité de respecter le cadre légal et les principes de proportionnalité. « Exiger un contrôle d’identité tous les jours et à toute heure est quelque peu excessif. Cela peut être perçu comme un abus et, dans certains cas, une atteinte aux droits fondamentaux des citoyens », avertit-il.

De nombreux habitants témoignent avoir été contrôlés à répétition, y compris sur leur trajet domicile-travail. Une situation qui alimente un sentiment de méfiance envers les forces de l’ordre.

Face aux critiques, les autorités affirment que les opérations se déroulent dans le strict respect de la légalité. Mais pour Me Idrisse, il est essentiel de veiller à ce que les mesures sécuritaires ne deviennent pas des pratiques de harcèlement administratif, au détriment des libertés individuelles.

Kamal Saïd Abdou

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