ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Littérature : Rencontre avec Ali Zamir, auteur de  » Jouissance « 

L’auteur originaire de Mutsamudu est l’invité du centre Uesma de Mutsamudu, l’après-midi de ce mardi. Il commence à se présenter et à expliquer sa vision de celui qu’il appelle « écrivain » devant un jeune public. Ce sont des passionnés de la littérature, pour la plupart, dans des clubs de lecture.

Ali Zamir, sortant de la faculté des lettres française de l’université du Caire, publie  Anguille sous roche en 2016. Il signe son premier contrat avec son éditeur alors qu’il se trouve aux Comores. Ses romans sont  traduits en plusieurs langues, édités en format de poche et adaptés en théâtre.

Ali Zamir arrive à la rencontre avec son chapeau noir de Cow-boy. Par ses mots, il fait rire le public pendant un lapsus de temps de silence absolu. Ali Zamir explique que les femmes dans ses textes « symbolisent la vie ». Lui, qui en est à son quatrième roman, dit ne pas écrire pour l’argent. « Quand on fait quelque chose, on le fait par amour et non pour l’argent. Gagner quelque chose pour en faire un autre, est dangereux artistiquement. Quand je fais quelque chose, je le fais par passion. Je ne cherche pas à faire semblant », explique l’auteur à son public. Ali Zamir confie quelques secrets de son parcours professionnel. « Mes personnages dépassent le cadre comorien. Ils sont comoriens, oui, mais pas seulement. Il ne faut pas les voir avec la culture comorienne », dit-il et confie que pour écrire, « il ne faut pas être trop sérieux » et que « si vous donnez trop de leçons, ce n’est pas de la littérature. Il faut s’amuser. C’est le premier but du roman », rappelle-t-il.

Il fait savoir que « Dans un roman, on s’amuse. Il ne faut pas se limiter à son imagination. Il faut que les romans aient un aspect universel pour que chaque lecteur puisse s’identifier partout où il se trouve », explique-t-il et confie que « L’essentiel n’est pas d’avoir un sujet à traiter. Ce n’est pas le sujet qui fait le livre. C’est la manière pour raconter l’histoire. Écrire, c’est d’appeler les gens, les attirés et leur dire quelque chose. Il faut faire en sorte que la personne qui vous lise, sente que vous avez quelque chose à lui dire » conseille-t-il. Il confie que « Mon meilleur texte n’est pas encore écrit. Il y a un texte en cours. Je dois juste me décider quand publier. Je n’ai pas besoin d’inspiration. Je peux me réveiller au milieu de la nuit et écrire. Mes projets prennent entre 6 et 8 mois », dit-il. Est-ce que déranger est tiré d’une histoire vraie ? C’est la question posée par Chaimat Ansuffoudine du club Soirhane. Il répond avoir vu beaucoup de dérangements à Mutsamudu.

« J’ai vu plein de Doker avec leur prénom dans leur chariot. J’ai vu beaucoup qui se faisait la concurrence pour gagner leur pain. Ils méritent d’être considérés, ce sont des humains. J’ai choisi de prendre des figures fragilisées et j’ai choisi d’être le porte-parole. Quand vous prenez des pauvres, des femmes, des femmes, le message est fort », confie l’auteur. Pour l’adaptation en film de son roman, il confie « Le projet n’est pas validé ». Deux romans sur quatre romans de l’auteur d’Ali Zamir sont disponibles dans cette bibliothèque du centre Uesma. Un espace est dédié pour les œuvres et auteurs comoriens, mais « pour l’heure la difficulté est d’avoir les œuvres de ces grands hommes comoriens qui ont écrit ».

Quant à la coordinatrice du centre, Fahati Abdallah dans une brève intervention lors de la fin de la rencontre a tenue a remercié l’ensemble du public mais aussi à « l’auteur qui a le plaisir de se déplacer jusqu’au centre pour rencontrer le bureau et un public passionné de lecture », dit-elle et indique que « Ces efforts sont pour permettre à toutes les générations à avoir des livres de qualités et à proximité , dit-elle avant de regretter que « le bibliothèque n’est pas encore opérationnel par manque de livre et de moyens ».

Ahmed Zaidou

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