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Lutte contre la corruption : L’État et la société civile unissent leurs forces

La Chambre anti-corruption, en partenariat avec le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a organisé hier une rencontre stratégique à Moroni, rassemblant des responsables institutionnels, des acteurs de la société civile et des représentants des médias. Objectif : réfléchir collectivement à des solutions concrètes pour enrayer la corruption aux Comores, fléau qui freine le développement national et mine la confiance des citoyens envers leurs institutions.

« La corruption mine la confiance des citoyens envers l’État et freine le développement », a rappelé un responsable de la Chambre anti-corruption en ouverture de l’atelier. Au cœur des échanges : la nécessité de renforcer la transparence dans les administrations publiques, la mise en place de mécanismes de contrôle efficaces, et l’implication active des médias et de la société civile. Les participants ont également souligné l’importance d’actions de prévention et de sensibilisation, en particulier à destination des jeunes.

L’ensemble des discussions servira de base pour l’élaboration d’une stratégie nationale anti-corruption, plus cohérente et adaptée au contexte local.

Des indicateurs alarmants, malgré une légère amélioration

Selon le dernier Indice de Perception de la Corruption 2024 de Transparency International, les Comores obtiennent un score de 21/100, se classant 158ᵉ sur 180 pays. Ce classement, bien que légèrement amélioré par rapport à l’année précédente, confirme une perception très élevée de la corruption dans le pays.

Autre indicateur préoccupant : le rapport Open Budget Survey 2023 attribue aux Comores un score de 4/100 en matière de transparence budgétaire, plaçant le pays 119ᵉ sur 125. Cela traduit un accès extrêmement limité des citoyens à l’information publique et aux données financières de l’État, rendant difficile tout mécanisme de contrôle citoyen.

Le secrétaire général du Conseil supérieur de la magistrature a également pris la parole, évoquant le classement actuel du pays en matière de corruption : « Les Comores se trouvent au 142ᵉ rang mondial. Nous sommes dans la zone A, et nous devons redoubler d’efforts pour passer à la zone B, puis à la zone C », a-t-il déclaré. Partenaire clé de cette initiative, le PNUD a renouvelé son appui aux autorités comoriennes dans leur combat contre la corruption.

« La lutte contre la corruption est une condition essentielle pour bâtir un développement durable », a-t-on rappelé du côté de l’institution onusienne. Cette rencontre marque une étape importante vers la construction d’une gouvernance plus responsable, inclusive et transparente. Une feuille de route nationale est attendue dans les mois à venir, portée par une volonté commune de renforcer la confiance du public dans les institutions et de garantir une meilleure gestion des affaires publiques.

KDBA

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