ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Politique : Une faible participation de la femme comorienne sur la scène politique

À l’occasion des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et filles, une conférence-débat a été animée hier jeudi, au palais du peule de Moroni. Plusieurs panelistes féminines ont fait les analyses et ont aussi évoqué les problèmes qui enfreignent les femmes comoriennes à la prise de décision.

Les femmes comoriennes veulent mettre fin aux inégalités sociales. Hier jeudi, au palais du peuple, une conférence-débat était basée sur la faible participation des femmes comoriennes sur la scène politique. Fatima Saïd Ali, ancienne directrice générale de la Fop Anjouan, a appelé les autorités féminines à apporter leurs contributions face à la prise de décision. « On ne peut pas nier les efforts déployés par le gouvernement, notamment la mise en œuvre des textes juridiques et réglementaires. Nous devons entamer une campagne de sensibilisation des femmes comoriennes. Alors, il faut que les autorités féminines apportent leurs contributions en matière de prise de décision. On a 4 députées sur 24. Avant ce récent remaniement ministériel, nous avions deux ministres et une secrétaire d’Etat », a déclaré l’ancienne directrice de la fop anjouanaise.

Manque de pouvoir

De son côté, la directrice nationale de la promotion de l’entreprenariat féminin, Soilihiya Achirafi a développé trois facteurs fondamentaux qui transgressent les femmes comoriennes dans la vie sociopolitique. Il s’agit entre autres, selon elle, un manque des compétences (pouvoir), un problème de temps et un manque des moyens financiers. « La participation de la femme à la prise de décision est enfreint par le manque des quelques pouvoirs politiques. Aucune femme comorienne n’est leader politique. Au lieu d’être leader, elle devient suiveuse. Il faut avoir un esprit d’intégration politique. Le manque de temps est aussi un frein. Car les femmes manquent les infrastructures de base, a-t-elle expliqué. Enfin les femmes ont des manques de moyens financiers pour dépenser dans la vie politique. C’est pourquoi les hommes prennent le dessus ».

Manque d’autonomie financière

Pour la députée et vice-présidente à l’Assemblée Nationale, Hayda Nourdine, les femmes comoriennes occupent les mêmes places que les hommes, mêmes salaires et même travail. Mais, selon elle, il faut que les femmes prennent encore les choses en main. « Les femmes comoriennes des années 1900 sont destinées à rester dans le foyer. Mais le mouvement des occidentaux a influencé les femmes à la conquête de leurs droits fondamentaux. Certes, les femmes comoriennes occupent les mêmes places que les hommes, les mêmes salaires et même travail. Alors, nous avons notre destin en main. Le chemin est long. Il est très tôt à affirmer que les femmes ne peuvent pas participer aux décisions prises. Aux Comores, en 2009, plusieurs femmes ont été candidates aux élections législatives et municipales. Malheureusement, elles n’étaient pas élues. En réalité, dans le foyer (à la maison), les femmes ne possèdent pas une autonomie financière pour gérer ses propres recettes financières. Il est temps de trouver notre place dans la société. Nous avons nos forces venant de nos partis politiques et le soutien du gouvernement », a crié la vice-présidente à l’Assemblée nationale. Et elle d’ajouter : « les concepts religieux et traditionnels ne sont pas du tout un blocus pour l’émancipation de la femme comorienne. Les femmes comoriennes ont peur d’affronter le monde sociopolitique. Les freins sont les femmes elles-mêmes ».

Ali Moindjié, membre du conseil national de la presse et de l’audio-visuel a relevé quelques causes qui menacent la vie sociopolitique de la femme comorienne. Selon lui, la plupart des cas sont des problèmes de culture. « Plusieurs femmes comoriennes sont empêchées à fréquenter les milieux scolaires. Alors, il faut que les jeunes mamans soient sensibilisées à stopper ce système éducatif discriminatoire. Les femmes mariées ne sont pas propriétaires de l’or car cela appartient à la famille, notamment l’oncle et leurs mères. En d’autres aspects, nous sommes éduqués que les femmes sont derrières les hommes. Ce concept permet à la famille de réserver cet honneur », a-t-il exprimé.

Abdoulandhum Ahamada

 

Laisser un commentaire