ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Said Ahmed Said Abdillah : « C’est le peuple comorien qui devrait choisir leur dirigeant »

Dans cet entretien, Said Ahmed Said Abdillah du parti Comores alternatives, est revenu sur les élections législatives du 12 janvier, la question de Mayotte et du discours du président Azali à Mwali.

Les résultats des élections législatives proclamées par la cour suprême sont pleins d’erreurs arithmétiques et de confusion manifeste. Comment réagissez-vous par rapport à cela?

Pour ce début de l’année 2025, je voudrais profiter de cette occasion que vous m’avez offerte, pour souhaiter mes meilleurs vœux de bonne année au peuple comorien de l’intérieur et de l’extérieur qui ne sont que la chute du régime macabre et dictatorial d’Azali Assoumani. Pour votre question, ce ne sont que des mascarades électorales qui n’ont aucune légitimité ni légalité. Qu’il y ait des confusions manifestes, c’est uniquement dû au mépris du système dictatorial de toute forme de conscience de soi et de ceux qui les observent de loin ou de près. Il y a plus grave que ce mépris manifeste, il y a la mise en arrêt total du fonctionnement de l’Etat Comorien – au moins du peu de ce qui reste de l’Etat- pendant toute cette période des mascarades électorales où la plupart des ministres ont été des candidats. Le pays s’enfonce de plus en plus et la notion de l’Etat et des institutions a perdu ses valeurs y compris les personnes qui les représentent.

Êtes-vous satisfait de la victoire de certains candidats de l’opposition ?

Je vous ai parlé d’une mascarade électorale qui est pour nous illégitime et illégale et le régime dictatorial a choisi des personnes qu’il a l’habitude d’utiliser comme candidats de l’opposition et puis les faire gagner, pour infiltrer et détruire l’opposition nationale. Nous connaissons la méthode de ce régime macabre et dictatorial et sa manière de faire. Nous connaissons aussi les personnes qu’ils utilisent pour infiltrer et détruire toute forme d’unité et d’action au sein de l’opposition nationale, tant au niveau du front commun élargi qu’au niveau de l’opposition unie des Comores. Vous savez qu’il y a même des élections ou bureaux de vote qui ont été purement et simplement annulés du fait que la cible du régime en place n’est pas atteinte. Nous ne les avons pas dénoncé avant pour ne pas créer des troubles au sein de l’opposition, mais Dieu et le temps les ont exposés à la face publique du peuple comorien. Aujourd’hui, le peuple comorien commence à connaitre ceux qui aident la dictature macabre d’Azali Assoumani à se pérenniser afin de détruire notre pays et l’avenir de nos enfants et petits-enfants. Il y a encore d’autres qui sont encore dans l’ombre, qui se disent de l’opposition et qui travaillent pour la dictature et le temps viendra où le peuple comorien les verra comme ceux d’aujourd’hui.   

Le président Azali a déclaré qu’il n’accueillera pas les Comoriens expulsés de Mayotte. Qu’en pensez-vous?

Azali Assoumani n’a jamais été un patriote comorien et il n’est qu’un « pion de la françafrique » pour détruire l’unité et la nation comorienne et cela est connu. Il est le premier chef de l’Etat Comorien à avoir demandé officiellement que le dossier sur la question de Mayotte soit retiré auprès des Nations Unies là où le feu président Ali Soilihi Mtsachioi l’avait introduit par le biais de l’organisation de l’Unité Africaine (OUA), afin de ne plus déranger la France au niveau international. Azali Assoumani était président quand il y a eu l’expulsion des Comoriens de Mayotte par les autorités de l’occupation de Mayotte vers les trois îles indépendantes et libres et il avait cédé à la volonté de la France. Il était président de l’Union Africaine pendant une année, il n’a jamais parlé de la question de Mayotte. Aujourd’hui, il dit cela pour faire une pression à la France afin d’être appelé et mis en valeur. Depuis qu’il a sauvagement assassiné le jeune martyr Ahmed Abdou Fanou- que Dieu lui ouvre la porte du paradis –, les portes de certaines présidences étrangères lui sont fermées. Il cherche à se faire entendre auprès de ses maitres afin de l’aider à survivre.

Comment réagissez-vous à la déclaration publique d’Azali Assoumani qui fait remous sur la succession du pouvoir ?

C’est vraiment d’Azali Assoumani : le mépris et le déni de toute forme de respect ou d’honneur envers autrui. Pour Azali Assoumani, c’est lui le plus intelligent, le plus méritant, le plus noble, et les autres doivent se courber et servir pour suivre. Et après lui, on doit prendre ses cailloux comme successeurs.  Mais la gravité de cette déclaration est le mépris total des institutions de l’Etat et du peuple comorien. Ce n’est pas à lui de décider qui doit diriger les Comores mais c’est le peuple comorien qui devrait choisir. On voit clairement qu’il a écarté toute forme de règles constitutionnelles ou de force capable de le bousculer. Je me demande comment ont pu réagir ses militants d’Anjouan et de Mohéli et surtout les Comoriens de ces deux îles qui attendent la tournante or ils connaissent maintenant la suite que leur prépare Azali Assoumani. Le peuple Comorien qui se soucie de l’avenir, de l’unité de notre pays et surtout de la tournante au sommet de l’Etat doit se mobiliser avec toutes les forces vives nationales pour chasser ce régime macabre et dictatorial.  

Un dernier mot.

Le peuple comorien doit savoir qu’il n’y aura personne ni des anges pour le sauver si ce n’est que lui-même. Si Azali Assoumani nous méprise autant c’est que nous ne faisions rien qui puisse lui faire craindre sur la route qu’il a tracé. Il se sent fort du fait que chacun d’entre nous attend l’autre et quand il avance, il veut juste se faire voir et accepter par le régime macabre et dictatorial d’Azali Assoumani. Nous appelons à toutes les forces vives comoriennes que le temps de compromis est fini, maintenant c’est le temps de la guerre pour libérer notre pays et sauver notre unité nationale et notre dignité bafouée. Que la paix soit avec celui qui suit la bonne voie. 

Propos recueillis par KDBA

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