Le personnel de la société comorienne du port a manifesté hier leur colère et se montre catégorique contre l’arrivé d’une société privée de sécurité. Sur leur mot d’ordre, ils réclament la restitution de leur droit. Alors qu’ils ont manifesté pacifiquement, les forces de l’ordre ont fait usage des tirs de gaz lacrymogènes qui a fait 5 blessés et une douzaine d’arrestation. De leurs côtés, les responsables de la SCP maintiennent leur décision de confier la sécurité du port à cette société privée pour la seule raison que la sécurité du port est défaillante.

Alors que le personnel réclame pacifiquement leurs droits notamment la restitution de leur mutuel de santé suspendu depuis déjà 4 mois, le paiement des arriérés et surtout contre l’arrivé d’une société privée de sécurité au port, les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes aux grévistes. « On nous soustrait 7500 kmf chaque mois pour le mutuel de santé et pourtant celui-ci est supprimé déjà 4 mois. Où est passé notre argent », s’interrogent les grévistes. Pour les responsables de la SCP, le mutuel de santé dont fait l’objet des revendications des grévistes n’est pas suspendu et le personnel n’accuse aucun arriéré. Des accusations rejetées en bloc par les responsables de la SCP lors d’une conférence de presse hier au port de Moroni.
Les responsables de la SCP tirent la corde
Le bilan est lourd, 5 blessés et une douzaine d’arrestation côté grévistes. Devant la presse, les responsables de la société comorienne de port ont affiché leur volonté de confier la sécurité du port à une société privée ayant la capacité de gérer la sécurité portuaire. Selon les responsables de la SCP, la sécurité au port est défaillante. Si cet argument semble le seul motif pour justifier l’installation de cette nouvelle institution au port de Moroni, les grévistes ont de leur part, souligné le manque des outils de travail. « Nous n’avons pas des casques ni des bottes ni d’outils conformes à notre travail, comment pouvons-nous travailler dans ces conditions », ont-ils exprimé.
Les responsables de la SCP ont avancé que des nouvelles mesures ont été prises par l’organisation maritime internationale depuis l’année dernière dont plusieurs pays de la région, ces mesures sont déjà mises en œuvre pour une sécurité effective dans les ports. « Des experts de l’organisation maritime internationale après un audit, leurs évaluations ont souligné les défaillances au niveau de la sécurité portuaire. Alors pour éviter que notre port soit classé en zone rouge, nous devons renforcer la sécurité dans notre port », ont-ils avancé.
Le personnel se dit prêt à poursuivre la grève
Selon eux, après l’évaluation, la deuxième phase constitue le plan de sureté et de sécurité portuaire. « L’objectif est de faire en sorte que tous les ports de l’océan indien soient au même norme en terme de sécurité », ont-ils expliqué. Un argument qui n’est pas convaincant aux yeux des grévistes qui estiment que l’objectif visé de cette nouvelle mesure, la suppression de la sécurité du port qui assurait pendant 12 ans ce poste. « Il s’agit d’une société privée de sécurité appartenant au fils du président de la République qui veut remplacer la société de sécurité du port. Aujourd’hui, les responsables de la SCP disent que la société du port est défaillante et n’est pas en mesure d’accomplir ses missions. C’est faux, nos agents de sécurité sont capables. D’ailleurs certains parmi eux ont suivi une formation à l’école nationale des forces armées à Voidju. C’est une initiative de notre direction », ont précisé les grévistes qui sont prêt à poursuivre la grève.
Kamal Said Abdou