ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Affaire de la Médina de Mutsamudu : Salami condamné à 12 ans de prison ferme

Samedi dernier, a débuté le procès dit de la « tentative d’insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à l’unité nationale, sûreté de l’Etat, meurtre ou affaire médina », au palais de justice de Mutsamudu. Le gouverneur déchu de Ndzuwani, docteur Salami Abdou est entendu ce dimanche et est condamné à 12 ans de prison de ferme pour « atteinte à l’unité nationale, participation à un mouvement d’insurrection, complicité de meurtre, rébellion, port illégal d’arme et troubles graves à la sécurité publique. »

Placé en mandat de dépôt depuis le 25 octobre 2018 suite aux émeutes d’Anjouan, le gouverneur déchu de Ndzuwani, Salami Abdou est jugé hier par la Cour de sûreté de l’Etat. Et il n’était pas le seul à être jugé ce dimanche au palais de justice de Mutsamudu. Les détenus ont eu à s’exprimer et à raconter chacun les anecdotes et ses versions des faits. Des armes, des noms de lieux, de personnes, des sommes d’argent ressortent plusieurs fois. Des armes qui seraient vendues entre 175 000 et 300 000 de nos francs. Des peines de prison allant de 5 à 20 ans de prison. Certains accusés sont « en fuite vers l’île de Mayotte ». On relève que l’affaire médina présente des morts et plusieurs blessés.

L’absence du témoin

Le gouverneur déchu de Ndzuwani, docteur Salami Abdou est condamné à 12 ans de prison de ferme pour « atteinte à l’unité nationale, participation à un mouvement d’insurrection, complicité de meurtre, rébellion, port illégal d’arme et troubles graves à la sécurité publique. » Les accusés ont reconnu les faits qui leur sont reprochés malgré la participation à une « manifestation pacifique ».

Devant le commissaire du gouvernement auprès de la Cour de sûreté de l’Etat, le gouverneur Salami a tenu à rappeler les faits et regrette que le principal témoin qui affirme avoir des vidéos dont l’ancien ministre de l’éducation nationale et ancien directeur général de l’ORTC ne soit pas présent. « Je témoigne sous le contrôle de mes avocats. Je suis inculpé le 25 octobre 2018. Le 17 septembre 2019, le juge d’instruction renvoie les faits. Et depuis 30 mois sont passés. Ce n’est pas la loi. Tous prisonniers à des droits. Je n’ai eu la visite que d’une seule personne », déplore le gouverneur déchu. « Je regrette que Hafi, qui a affirmé plusieurs fois qu’il y a des vidéos de moi à la médina portant un boubou. Je suis arrêté suite aux propos de ce dernier. Le principal témoin n’est pas là ».

Aucun recours possible

Le commissaire du gouvernement, au nom du ministère public demande 15 ans d’emprisonnement requis pour Salami Abdou. Le commissaire a requis également de 5 ans, 10 ans et 15 ans d’emprisonnement. Le gouverneur Salami Abdou est condamné à 12 ans d’emprisonnement. Une peine dénoncée par son avocat Me Abdoullatuf. Il interpelle encore une fois que « la justice comorienne reste défaillante » en précisant que « ce n’était pas choquant puisque nous attendions déjà à ce verdict ». Et aucun recours possible.

A savoir que la présence de l’ancien Ministre Rastami Mouhidine fait couler beaucoup d’encre. Des citoyens pointent du doigt le non sérieux de ce procès par la présence « d’un ancien ministre de télécommunications qui a été obligé de démissionner à cause des dossiers flous ».

Dans une publication Facebook, le fils aîné de Salami Abdou lance un message de soutien à son père. Il fait savoir également que « ça se voit qu’il n’existe pas de justice aux Comores, mais aller jusqu’à priver des pères de familles de leurs libertés depuis plus de 4 ans, c’est inhumain et impardonnable. Même après ça, ils continuent de faire du mal à toute une population ». Toute personne hors des Comores, impliquée, « malgré la fuite, ils sont suivis. Leur cavale est une preuve suffisante aux faits reprochés », dit le commissaire du gouvernement auprès de la Cour de la sûreté de l’Etat. Et ce lundi, Bobocha sera entendu.

Ahmed Zaidou

 

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