ALFAJR QUOTIDIEN – Journal d'information quotidien comorien

Affaire Grimaldi-Mina Fannat : « Ce n’est pas un gain, c’est quelque chose qui m’appartient »

Mina Fannat, héritière des établissements Grimaldi rejette les propos du maire de Moroni selon lesquels, les colons ont été indemnisés après leurs départs. Devant la justice, Mina Fannat a eu gain de cause. Elle se réjouit sur le fait que les biens appartenant à son époux lui reviennent. Interview.

Vous avez gagné le procès pendant que la mairie de Moroni continue à faire croire que les colons ayant des biens aux Comores ont été indemnisés par la France. Que répondez-vous à cela ?

Je pense qu’il n’y a pas de gagnant ni de perdant dans cette affaire. La chose est retournée à son propriétaire. Ce n’est pas un gain, c’est quelque chose qui m’appartient dont la mairie l’a exploitée depuis 2019, Daoud Génération de 2003 à 2019 et la mairie de 2019 jusqu’à nos jours. Aujourd’hui, je viens de récupérer ma propriété et je suis fière.

La mairie de Moroni a affirmé dans leurs rencontres avec les médias que les biens appartenant aux colons ont été répertoriés et indemnisés par la France après leurs départs y compris ceux de Jacques Grimaldi, comment expliquez-vous cela ?

Même la mairie, sa demande a été rejetée. Dire que les colons ont été indemnisés, j’ai les résultats aujourd’hui. Je ne sais pas pourquoi la mairie insiste sur ce site qui a été exploité jusqu’à 2002. 2003, il a été exploité par Daoud Génération. Donc aujourd’hui, je suis en train de faire quelques travaux, je vais refaire un bâtiment et construire une clinique de maternité derrière. Je vais faire des magasins. Cette zone est le poumon de Moroni, il faut qu’elle respire. C’était un lieu insalubre avec des habitations  insalubres. Je crois que ce n’est pas normal. Donc, je vais essayer d’effacer l’image de la mairie. Sur la question d’indemnisation des colons, cela est faux, peut-être ce sont des français qui n’avaient pas de logement en France alors cette dernière les ont aidés.

Vous avez récupéré votre propriété, que comptez-vous faire avec les locataires ?

D’abord, les gens commencent à venir récupérer leurs biens de leurs propres grés. Il n’y a pas eu de force ni de violence. Ils ont compris que la mairie les a mis dans une situation de tromperie.

La famille El-Macelie réclame un droit de propriété dans le site. Elle affirme avoir un document qui date de 1924. Qu’en dites-vous?

C’est un acte de donation. Mais après cet acte, il n’existe pas un autre document qui domine, c’est l’acte de 1943, c’est l’acte de vente. Madame Ghaniat a fait acte de donation à l’arrière-petite-fille de madame Ghaniat et celle-ci a vendu à Grimaldi en présence de qui, en présence des crèmes de Moroni, c’est-à-dire les grandes personnalités de Moroni à savoir de l’ancien président, le mari de Mohamed Djaffar et l’ancien gouverneur de l’époque. Ce n’était pas une vente normale, la fille avait 20 ans et Grimaldi avait 37 ans. J’ai l’acte original de la donation. S’il veut récupérer le site, il n’y a aucun souci qu’il vienne me voir pour faire les comptes. Qu’il me rembourse les 50.000 ff de l’achat de l’époque et les intérêts depuis cette époque jusqu’à nos jours. Parce que les 50.000 ff à l’époque n’est pas comme celle d’aujourd’hui.

Propos recueillis par Kamal Said Abdou

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